Gowex, fournisseur espagnol de wifi, falsifiait ses comptes

Olé ! Olivier Delamarche en parlait justement dans Intégrale Placements...

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Le spécialiste de fourniture d'internet wifi gratuit dans les lieux publics et transports urbains, présent dans
plus de 90 villes dans le monde, dont New York, Paris et Madrid, a fait ses aveux après avoir pendant plusieurs
jours rejeté les accusations d'un rapport accablant sur ses comptes de la firme américaine
Gotham City Research.

Suite aux accusations contenues dans un rapport, le patron du fournisseur espagnol de wifi dans les lieux publics a reconnu que les comptes qu'il fournissait depuis plus de quatre ans étaient inexacts. L'action qui a perdu plus de 60% à la Bourse de Madrid a vu sa cotation suspendue.

Gowex, fournisseur espagnol de wifi dans les lieux publics, a reconnu dimanche avoir falsifié ses comptes des quatre dernières années au moins, et demandé à être placé sous la protection de la loi sur les faillites.

Le spécialiste de fourniture d'internet wifi gratuit dans les lieux publics et transports urbains, présent dans plus de 90 villes dans le monde, dont New York, Paris et Madrid, a fait ses aveux après avoir pendant plusieurs jours rejeté les accusations d'un rapport accablant sur ses comptes de la firme américaine Gotham City Research.

La société ne peut pas honorer ses dettes

Le président de Gowex, Jenaro Garcia Martin, a déclaré samedi au conseil d'administration qu'il était l'auteur de comptes qui "ne donnaient pas une image fidèle" de la réalité, a annoncé le conseil dans un communiqué dimanche, ajoutant que la société ne pouvait pas honorer ses dettes .

Jenaro Garcia Martin a démissionné à la demande des membres du conseil d'administration, qui, confronté à l'impossibilité de rembourser les dettes, a demandé que la société soit placée sous la protection de la loi sur les faillites, précise le communiqué.

Peu après la publication de ce communiqué, M. Garcia Martin a présenté ses excuses publiques sur son compte Twitter. "Je présente mes excuses à tout le monde. Je suis désolé, du fond du cœur", a-t-il écrit.

Il a ensuite indiqué, toujours sur Twitter, qu'il avait fait "une confession volontaire au tribunal" et qu'il souhaitait "faire face aux conséquences et coopérer avec la justice".

Chute de l'action et suspension de cotation

Gowex avait annoncé en fin de semaine qu'il publierait lundi "un plan d'action et un rapport en réponse" à celui de la mystérieuse firme américaine Gotham City Research, qui a jeté la suspicion sur ses comptes et fait chuter son action.

"Gowex est en train de travailler à la préparation d'un plan d'action et un rapport en réponse à celui publié par Gotham City Research, pour réfuter ses accusations infondées", avait expliqué l'entreprise.

Le marché alternatif boursier de Madrid (MAB), qui avait suspendu le titre jeudi matin et demandé à Gowex de présenter un plan d'action dans les vingt-quatre heures, a annoncé vendredi qu'il maintenait cette suspension.

Ce rapport, ainsi que la documentation apportant les preuves, devait être présenté au conseil d'administration du MAB lundi 7 juillet, avant l'ouverture de la séance de marché, avait précisé Gowex.

Gowex faisait figure de success story

"Plus de 90% des revenus publiés par Gowex sont suspects", affirmait mardi dans son rapport Gotham City Research, assurant après huit mois d'enquête que "les actions de Gowex valent 0 euro".

En deux séances, l'action de Gowex avait perdu 60,2% de sa valeur, soit plus de 850 millions d'euros de capitalisation, pour terminer à 7,92 euros mercredi soir.

Gowex, qui faisait figure de "success story" jusque là, ayant multiplié par cinq son cours depuis son entrée en Bourse en 2010, assurait encore jeudi avoir réalisé en 2013 un chiffre d'affaires de 182,6 millions d'euros, la grande majorité (157,2 millions) provenant du wifi, le reste (25,4 millions) de son activité de télécommunications.

Dans une étude de 90 pages publiée mardi, au ton dévastateur et inhabituel pour une société se présentant comme un cabinet de conseil aux investisseurs, Gotham City qualifie Gowex de "plaisanterie" et compare le groupe au géant du poisson surgelé Pescanova, dont les soupçons de comptes truqués ont fait scandale en Espagne.

"L'information publiée par Gotham City Research comporte des erreurs factuelles majeures et de fausses affirmations, que le groupe considère comme diffamatoires", s'était défendu Gowex.

"Avec un document non signé, le seul objectif recherché par Gotham City Research est de nuire de manière délibérée au cours de l'action et à l'image de Gowex pour son seul bénéfice", avait ajouté le groupe, qui affirmait n'avoir jamais été en contact avec Gotham, contrairement à ce qui est écrit dans le rapport, et le menaçait de poursuites.

"Nous allons prouver, avec une déclaration d'auditeurs du meilleur niveau, que tous nos comptes sont véridiques et corrects", avait affirmé mercredi, sur la télévision publique, le fondateur et directeur général de Gowex, Jenaro Garcia Martin.

Enquête sur Gotham City Research

Le même jour, l'autorité boursière espagnole (CNMV) avait annoncé qu'elle allait enquêter sur Gotham City Research, qui a déjà fait plusieurs victimes, la dernière en date étant la société de conseils britanniques Quindell, pour déterminer si son rapport sur Gowex pouvait "constituer un abus de marché présumé".

La CNMV avait ajouté qu'elle demanderait des informations sur ce cabinet au gendarme boursier américain (SEC) et à son homologue britannique, FCA.

 

Source : Latribune.fr via Maître Confucius

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