Guéant avoue 4000 euros mensuels en cash

Allez, un petit amuse-gueule pour la route ? Et ce n'est (à mon humble avis) que le sommet de l'iceberg... : (

Rappelez-vous, comme le disait Patrice de Maistre il suffit de « tirer le fil… », et pour moi, tout cela est intimement lié.

Mais là encore, il faudra une réelle volonté politique, et du courage... Et ça, vu les dégâts collatéraux, que cela pourrait faire, j'ai assez peu d'espoir...

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Claude Guéant a avoué avoir touché 4000 euros en espèces et avoir versé 6000 euros à trois collaborateurs.
(Reuters)

ENQUÊTE - Lors de sa garde à vue, l'ex-ministre de l'Intérieur, Claude Guéant, a admis également avoir versé 6000 euros à trois collaborateurs. Il a assuré sur procès-verbal que Sarkozy n'était pas au courant.

Il a régné sur la police, comme directeur de cabinet de Nicolas Sarkozy de 2002 à 2007, puis comme premier flic de France lui-même de 2011 à 2012. Mais mardi, Claude Guéant s'est retrouvé du mauvais côté du bureau, en garde à vue dans les locaux de la direction nationale des investigations financières. Une garde à vue de plus de quinze heures, de 8h30 à 23h30. "L'audition proprement dite n'a duré que cinq ou six heures, pas plus", pondère son avocat Me Philippe Bouchez El Ghozi. Les policiers, agissant dans le cadre d'une enquête préliminaire du parquet de Paris pour détournement de fonds publics, veulent savoir pourquoi Claude Guéant a perçu des primes de cabinet en espèces alors qu'il dirigeait le cabinet de Nicolas Sarkozy place Beauvau.

Le ministère de l’Intérieur "a maintenu l’exception" des primes…

"Il s'est expliqué longuement sur ce système qui existait depuis 1926, et qui concernait au ministère de l'Intérieur jusqu'à 400 personnes", explique son avocat. Selon lui, Claude Guéant a détaillé aux enquêteurs comment, lorsque Lionel Jospin avait mis fin à l'utilisation des fonds spéciaux pour les primes de collaborateur de cabinet, le ministère de l'Intérieur "a maintenu l'exception".

"À l'Intérieur, il a fallu trois ans pour mettre les choses à niveau. On ne pouvait pas dire aux gens, du jour au lendemain, que leur traitement était amputé. Les dotations de l'État pour compenser ces pertes de revenus sont passées de 434.000 euros en 2002 à une somme de l'ordre d'1,3 million d'euros en 2005. Entre-temps, le ministère de l'Intérieur, privé de fonds spéciaux, a assuré la transition par ses frais d'enquête et de surveillance (FES)", confie l'avocat. Interrogé sur le rôle de Nicolas Sarkozy, s'il avait validé, approuvé, ou décidé ces décisions, Claude Guéant a "pris sur lui", s'employant à mettre hors de cause l'ancien ministre de l'Intérieur. "M. Guéant a expliqué aux enquêteurs que M. Sarkozy ne s'était pas occupé de ces questions qui s'étaient réglées à son niveau à lui", indique Me Bouchez El Ghozi.

… et admis avoir conservé des compléments de salaires

Concrètement, alors directeur de cabinet, Claude Guéant recevait tous les mois une enveloppe de l'ordre de 10.000 euros en espèces puisés des FES de la police et versée par Michel Gaudin, alors directeur général de la police nationale. Ce dernier a confirmé le montant lors de sa garde à vue simultanée de mardi. Selon nos sources, Claude Guéant a admis avoir conservé pour lui environ 4000 euros mensuels au titre des compléments de salaires, de 2002 à 2004. Il a également déclaré avoir "redistribué" les 6000 euros restants entre plusieurs autres membres du cabinet dont le directeur de cabinet adjoint, le délégué police et le chef de cabinet. Interrogés par les enquêteurs préalablement à la garde à vue de Claude Guéant, Daniel Canepa, ancien directeur adjoint, Jacques Lamotte, ancien contrôleur général des services actifs de la police nationale, et Michel Camux, ancien chef de cabinet de Nicolas Sarkozy, auraient bel et bien confirmé avoir reçu des espèces. "Chantal Jouanno, Roselyne Bachelot ou Valérie Pécresse ont dit qu'elles n'avaient pas reçu d'espèces, mais c'est normal parce qu'elles n'étaient pas fonctionnaires du ministère de l'Intérieur", plaide Me Bouchez El Ghozi.

Ces explications ont-elles convaincu le parquet de Paris ? "Le dossier est en cours d'analyse", confie-t-on chez le procureur Molins. Le parquet peut désormais soit classer l'affaire, soit la confier à un juge d'instruction, soit la renvoyer directement devant un tribunal correctionnel. Quoi qu'il en soit, Claude Guéant n'en aura pas fini avec les auditions judiciaires. Deux juges, Serge Tournaire et René Gourman, enquêtent sur sa vente suspecte de tableaux, cédés 500.000 euros en 2008 à un avocat de Malaisie, quelques semaines avant l'achat d'un appartement parisien. Les juges, qui ont demandé l'audition de l'avocat malais, attendent le retour d'une commission rogatoire en Malaisie pour entendre l'ancien ministre. Selon plusieurs experts, les deux tableaux d'un peintre flamand du XVIIe ont été largement surévalués. "Nous avons remis aux enquêteurs une expertise qui démontre que la vente de ces deux toiles s'est faite à un prix raisonnable", réplique l'avocat du ministre. Enfin, autre dossier, celui de l'arbitrage de Bernard Tapie dans le volet Adidas. Persuadés que les 403 millions d'euros donnés à Tapie ont été le résultat d'un "simulacre d'arbitrage", les juges Serge Tournaire et Guillaume Daïeff devraient à leur tour convoquer l'ancien homme fort des années Sarkozy.

 

Laurent Valdiguié - Le Journal du Dimanche

 

Source(s) : Lejdd.fr via Actuwiki.fr

Informations complémentaires :

 


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