Hollande-Valls : la fin de la bonne entente ?

François Hollande, dernier rempart contre le libéralisme... ?

Hollande_Valls_15_10_2014.jpg
© AFP

Plus les jours passent, plus l'exécutif peine à parler d'une seule et même voix concernant les différentes orientations économiques. Et si la bonne entente entre François Hollande et Manuel Valls était terminée ?

Les dossiers qui opposent François Hollande à Manuel Valls sont de plus en plus nombreux. Alors que le Premier ministre évoquait à Londres la semaine dernière la réforme du montant de l’assurance chômage, François Hollande tentait de calmer le jeu en affirmant qu’une telle option n’est pour l’instant pas à l’ordre du jour et que cette décision ne pourrait se faire sans la participation des partenaires sociaux.

Une sortie nécessaire tant les positions de Matignon n’en finissent plus d’irriter la majorité. Dans les colonnes du JDD hier, Emmanuel Macron a partagé le constat du Premier ministre estimant que la réforme de l’assurance chômage était "insuffisante" provoquant un nouveau tollé rue de Solférino.

En prenant le parti de Matignon, le ministre de l’Économie incarne la ligne de démarcation qui sépare François Hollande et Manuel Valls. Résultat : l’Elysée a dû, encore une fois, procéder à un énième recadrage. Et si nous assistions-là à la fin de l’entente Hollande-Valls ? Pour y répondre, Planet.fr fait le point sur leurs divergences.

Messages contradictoires

Si la question du montant de l’assurance chômage à un caractère hautement symbolique ainsi qu’un potentiel destructeur indéniable pour la majorité, ce n’est pas le seul dossier qui oppose Manuel Valls à François Hollande, loin s'en faut. Pendant la grève à Air France, Manuel Valls apportait son soutien à la direction de la compagnie alors que le secrétaire d’Etat aux transports, Alain Vidalies, proche de François Hollande, prenait le parti des syndicats.

Lire aussi : Assurance chômage : Macron emboîte le pas de Valls et créé un couac

Comme le rappellent nos confrères du Point, "on pourrait ajouter le débat sur les professions réglementées, celui sur la réforme fiscale et, bien entendu, celui sur le niveau et la durée des allocations chômage". En outre, c’est toujours la même histoire qui se répète. Quand Manuel Valls franchit la ligne jaune dans l’objectif de "briser un tabou", l’Elysée s’efforce, par un "recadrage", d’éteindre le nouvel incendie qui prend dans cette majorité déjà embrasée.

"Quand le président de le République s’exprime, les ministres appliquent", s’est agacé ce matin Jean-Christophe Cambadélis suite aux déclarations d’Emmanuel Macron reprenant in extenso la position de Manuel Valls sur l’assurance chômage. Mais ce n’est pas tant la cacophonie du gouvernement qui irrite le premier secrétaire du PS mais bien les orientations politiques défendues par Matignon. Et si l’exécutif se trouvait actuellement confronté à deux lignes politiques différentes ?      

Deux lignes politiques différentes ?

Pour certains observateurs, la cacophonie qui nous est donnée d’observer au sommet de l’État résulte de l’affrontement de deux politiques différentes. Sans aller jusqu’à dire que le couple Hollande-Valls est comparable à celui d’une cohabitation, la différence entre social-démocratie et social-libéralisme se fait sentir. Ainsi, la ligne sociale-libérale "sans posture ni tabou" se trouve du côté de Matignon et de Bercy quand le réformisme par consensus est incarné par François Hollande. De cette différence d’approche naissent les couacs et les heurts qui ont conduit, entre autres, Arnaud Montebourg à critiquer les choix économiques de Manuel Valls avec les conséquences que l’on sait.

Lire aussi : Premier désaccord entre François Hollande et Manuel Valls

Derrière cette fracture politique qui pousse François Hollande à rassurer sa majorité à chaque écart de la partie sociale-libérale de son gouvernement, se dressent les ambitions contradictoires des deux hommes ne partageant pas les mêmes priorités.

Le président veut pouvoir mener les réformes dans une relative sérénité quitte à en vider certaines de leur substance (loi Alur, écotaxe etc.) alors que le Premier ministre entend réformer plus brusquement pour dans un premier temps satisfaire Bruxelles et les investisseurs européens puis s’ériger dans une seconde phase comme celui à qui l’on devra ces résultats. Et l’échéance de 2017 n’y est pas pour rien dans cette différence d’approche.

 

Source(s) : Planet.fr via Chalouette

Informations complémentaires :

 

 

 


Inscription à la Crashletter quotidienne

Inscrivez vous à la Crashletter pour recevoir à 17h00 tout les nouveaux articles du site.

Archives / Recherche

Sites ami(e)s