Immolation d’un salarié : France Télécom accusée

Rappelez-vous... (d'ailleurs ils ont fait sauter la vidéo de témoignage herbergée chez Dailymotion... Elle est maintenant introuvable, pas mieux pour celle de l'époque de BFMTV...)

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Rémy Louvradoux

« Nous voulons savoir ce qui a pu mener mon mari à ce geste. Nous avons besoin de connaître la vérité. »

Accompagnée de son fils, Raphaël, Hélène Louvradoux, l’épouse de Rémy, le salarié de France Télécom qui s’est immolé par le feu en avril à Mérignac, en Gironde, (Libération du 27 avril), a annoncé hier qu’elle venait de déposer plainte contre l’entreprise qui employait son mari. Une plainte avec constitution de partie civile pour «mise en danger de la vie d’autrui» et «homicide involontaire».

Emue mais déterminée, elle a exposé comment elle a découvert, après son suicide, la détresse de son mari à France Télécom. Bien sûr, Rémy Louvradoux évoquait en famille son travail et les difficultés qu’il rencontrait. Mais il restait en surface pour ne pas accabler ses proches. «J’ai retrouvé des courriers qu’il avait adressés à France Télécom qui m’ont effaré, rapporte Hélène Louvradoux. La direction aurait dû se poser des questions sur sa santé.»

Tout au long de sa carrière chaotique, il a en effet informé sa hiérarchie des difficultés qu’il rencontrait. A chaque fois qu’une promotion lui était refusée, il a cherché à comprendre. Des dizaines de notes, de mails et même de lettres formelles avec accusés de réception en attestent. En 2009, il avait rédigé une «lettre ouverte à (son) employeur» dans laquelle il écrivait «le suicide reste la seule solution» et évoquait sa «mise à la poubelle». Mais jamais l’entreprise ne lui a fourni la moindre explication, personne ne lui a dit pourquoi sa carrière stagnait depuis 1993. Il a été nommé au grade d’inspecteur à cette époque et «n’a plus jamais progressé ensuite», précise son épouse.

Le dernier poste qu’occupait Rémy Louvradoux était celui de «préventeur» en charge des risques professionnels. Une mission qui lui tenait à cœur, mais pour laquelle il ne disposait d’aucun moyen. «Son bureau se trouvait au milieu d’un open space, il n’avait pas de téléphone personnel et même pas d’ordinateur attribué. Ses dossiers étaient rangés dans des cartons par terre», détaille son fils.

Depuis, son suicide a été reconnu comme un «accident de service» et la faute inexcusable de l’employeur est engagée. Mais sa famille attend de la justice qu’elle contraigne l’entreprise à s’expliquer sur ses méthodes de management. Des pratiques qui n’ont apparemment pas vraiment évolué malgré le changement de direction consécutif à la vague de suicide en 2009-2010 qui a conduit au départ de Didier Lombard en mars. Les syndicats SUD et la CFDT ont décidé de se porter partie civile au côté de la famille.

 

Source : Libération.fr


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