Le moratoire sur le maïs OGM va se prolonger en France

Reuters est optimiste ce matin. En tout cas voici encore une bonne raison de manger Bio quand on le peut. Du reste, même s’il est encore trop tôt pour voir les effets possibles de ces aliments aux gènes modifiés sur nos organismes, le risque de « contamination » des parcelles OGM sur le reste de la nature est belle et bien là… Il y a des domaines que l’homme ne devrait pas explorer, puisqu’il est incapable d’en calculer les conséquences…

PARIS/GIMONT, Gers (Reuters) - Le moratoire sur la culture de maïs transgénique Monsanto 810 devrait se prolonger en France pour une période indéterminée, malgré une décision de justice rendue lundi qui y met théoriquement fin.

L'Elysée a confirmé que le gouvernement étudiait de nouveaux arrêtés permettant de rétablir l'interdiction ordonnée en 2007 et 2008 mais annulée par le Conseil d'Etat.

Des dirigeants de la filière ont par ailleurs déclaré à Reuters qu'ils jugeaient dans ce contexte impossible de reprendre les semis d'OGM au printemps prochain.

Nicolas Sarkozy a invoqué mardi la protection des consommateurs pour justifier l'idée du gouvernement de réitérer l'interdiction.

"Le gouvernement français maintient et maintiendra son opposition à la culture du maïs Monsanto 810 sur notre territoire", a-t-il dit lors d'un déplacement dans le Gers sur le thème de l'agriculture.

"Je crois à la recherche, je crois au progrès, je crois à la nécessité de donner aux agriculteurs les moyens de développer leur productivité, mais je pense aussi que tout doit être fait pour maintenir la confiance du consommateur", a ajouté le chef de l'Etat lors d'une table ronde organisée à Gimont (Gers).

Le Conseil d'Etat a suspendu lundi les arrêtés, relevant que le ministre de l'Agriculture n'avait pu "justifier de sa compétence pour les prendre, faute d'avoir apporté la preuve de l'existence d'un niveau de risque particulièrement élevé pour la santé ou l'environnement".

Plusieurs personnalités écologistes, dont le député européen José Bové, chef de file des anti-OGM, ont demandé dès lundi au gouvernement de reprendre de nouveaux arrêtés en se fondant le cas échéant sur un autre texte, voie selon eux possible.

LES SEMENCIERS ET AGRICULTEURS ATTENDENT

Nicolas Sarkozy a indiqué que les ministres de l'Ecologie et de l'Agriculture, Nathalie Kosciusko-Morizet et Bruno Le Maire, exploraient "toutes les pistes permettant la mise en place d'une interdiction pratique de la culture du Monsanto 810 via une nouvelle clause de sauvegarde fondée sur des éléments scientifiques".

"Nous n'avons pas le droit de faire prendre des risques à la santé des consommateurs et des agriculteurs", a-t-il dit.

Interrogés par Reuters, des animateurs de la filière agricole, souvent favorables au maïs OGM, se sont déclarés pessimistes sur la possibilité de travailler prochainement avec ce produit, légal dans plusieurs pays européens.

Christophe Terrain, président de l'Association générale des producteurs de maïs (AGMP) s'est dit persuadé que des semis OGM au printemps prochain étaient inenvisageables.

"Quand vous avez un gouvernement en place qui annonce qu'il va mettre toute son énergie contre ces démarches, non seulement c'est râpé pour les agriculteurs le printemps prochain, mais c'est un débat que l'on reporte encore et ce débat on le reporte depuis dix ans", a-t-il dit.

Patrice Gollier, directeur général d'Invivo, premier groupe coopératif agricole français, pense que les agriculteurs feront preuve d'attentisme.

"Les agriculteurs sont très prudents. Ils ne mettront pas en culture quelque chose qu'ils ne sont pas sûrs de pouvoir commercialiser", a-t-il dit.

Pierre Pagesse, président du premier producteur européen de semences Limagrain, juge cependant la situation paradoxale.

"Aujourd'hui, nous retrouvons déjà dans notre nourriture des produits issus de ces technologies, si ce n'est pas directement celle des hommes, c'est celle des animaux et ça se retrouve dans notre assiette. Donc je me dis que la justice a compris les enjeux", a-t-il dit.

En effet, si les cultures sont interdites, la commercialisation d'aliments OGM provenant de l'étranger ne l'est pas en France. Les Français en consomment donc déjà, avec une seule obligation d'étiquetage. Par ailleurs, les animaux d'élevage sont aussi nourris avec des OGM.

Yann Le Guernigou, Thierry Lévêque, Sybille de la Hamaide, édité par Yves Clarisse

Source : Reuters

Informations complémentaires :

Crashdebug.fr : Le Monde selon Monsanto
 

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