Hadopi : facture salée pour les ayants-droit

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"En extrapolant au monde de la musique, qui souhaite surveiller 10.000 titres et collecter 50.000 IP par jour, la facture pourrait se monter à quelque 3 millions d'€uros annuels." ... Mais peut-on imaginer le pire avec un scénario catastrophe et une amende à 60 €oros ? Et un arrangement 'à l'amiable' ?  Ou TMG engendrerait 30.000.000 d'€uros de retour sur investissement en une journée !

On dit souvent que la Hadopi va coûter cher au contribuable pour des effets limités. Mais on en oublierait presque que sa mise en place va également coûter cher aux ayants-droit qui paieront TMG pour la surveillance des réseaux P2P.

Avoir recours à TMG pour surveiller les réseaux P2P et collecter les adresses IP des pirates ne sera pas gratuit pour les ayants-droit, loin de là. Et ces derniers ne sont sans doute pas prêts à payer des fortunes si derrière la Hadopi n'a pas les moyens de traiter toutes les demandes émanant des industriels de la musique, du cinéma ou encore des jeux vidéo.

C'est ce qui inquiète Jean-Claude Larue, délégué général du SELL et représentant des éditeurs de jeux vidéo. Interrogé dans L'Express, ce dernier a en effet exprimé ses doutes quant à la capacité de traitement de la Hadopi. Et pour cause, les ayants-droit avancent la nécessité de traiter 50.000 dossiers par jour. Mais la Hadopi, de son côté, refuse de s'engager sur un quelconque volume d'avertissements envoyés.

La Hadopi refuse donc le rôle de radar automatique, et décidera seule si elle donne suite, ou non, aux plaintes des ayants-droit, avant de transmettre au Parquet quand l'infraction sera avérée et indiscutable. Mais voilà, les ayants-droit, eux, s'attendent à des résultats massifs. Et pour cause, la surveillance va leur coûter cher.

Selon Jean-Claude Larue, les ayants-droit du jeu vidéo souhaitent surveiller 100 titres et collecter 25.000 adresses IP par jour, ce qui leur coûtera environ 35.000 euros par mois, et donc 420.000 euros par an. En extrapolant au monde de la musique, qui souhaite surveiller 10.000 titres et collecter 50.000 IP par jour, la facture pourrait se monter à quelques 3 millions d'euros annuels.

Un budget plutôt conséquent, surtout si l'on part du principe que les effets bénéfiques de la chose sur le piratage n'ont pas encore été démontrés... Et il s'agit d'autant de billets qui ne serviront ni à produire de jeunes artistes, ni à financier la mise en place d'offres légales intéressantes pour le consommateur, comme Hulu Plus aux Etats-Unis que nous évoquions hier.


Source : Pc World