En Sarkozie, Internet fait peur

Internet est comme le miroir de l'âme humaine, l'on y cotoie le meilleur comme le pire.. folamour.

La CNIL vient de lancer "une nouvelle campagne de sensibilisation sur les usages d'Internet". Dans cette campagne (ci-contre) diffusée sur le web mais aussi à la télévision, le message reprend le thème cher au gouvernement du droit à l'oubli en présentant le danger de publier une photo et de la retrouver 15 ans plus tard dans un espace professionnel. Cette publicité rappelle celle du secrétariat d'Etat à la famille (ci-dessous) visant à prévenir des dangers d'Internet pour les jeunes qui sont confrontés à la violence, la pornographie, voire la pédophilie...



Avec tous ces spots, la France de Nicolas Sarkozy a-t-elle peur d'Internet ? Les politiques sont-ils dans une diabolisation du web ?
"Assurément", tranche Jérémie Zimmermann, porte-parole de la Quadrature du net. "Les politiques instrumentalisent une peur irrationnelle de l'Internet." Il rappelle une déclaration du porte-parole de l'UMP, Frédéric Lefebvre, en décembre dernier : "les trafiquants d’armes, de médicaments ou d’objets volés et les proxénètes ont trouvé refuge sur Internet, et les psychopathes, les violeurs, les racistes et les voleurs y ont fait leur nid".

"Contrôler le réseau par des lois"

Jérémie Zimmermann renchérit : "Chaque fois que la majorité parle d’Internet, elle parle uniquement de ses dangers. C'est le même principe que lorsque l'on ne voit que les trains qui arrivent en retard, et que l'on oublie tous ceux qui arrivent à l'heure quotidiennement".


Derrière cette diabolisation du web, le porte-parole de la Quadrature du net y voit des intérêts politiques. "Internet est vu comme un contre-pouvoir ; mais cette sphère publique en réseau est impossible à policer comme un média traditionnel...", estime-t-il.
Les politiques tentent donc de "contrôler le réseau par des lois" comme la Loppsi qui ouvre la porte à un filtrage généralisé ou l'Hadopi qui propose des moyens techniques de répression. "On attend la prochaine loi avec impatience", lance-t-il désabusé. "Toutes ces lois s'intègrent dans le plan sécuritaire de Nicolas Sarkozy, où Internet n'est qu'un volet politique", résume Jérémie Zimmermann.
Alors comment changer cette tendance à la diabolisation ? Le porte-parole de la Quadrature du net apporte une réponse simple : "voter". "Le discours politique actuel est le meilleur moyen d’empêcher la France d’entrer dans la société de la connaissance et de l’ère numérique, de freiner le progrès social et culturel offert par Internet. C’est une sorte de conservatisme..."

Par Boris Manenti sur Geek C'est Chic

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