L'Autorité de la concurrence veut la fibre, pas la montée en débit

Alors que la fibre optique devrait se développer à vitesse grand V d’ici à 2015 en France, un débat a germé ces derniers mois : doit-on investir dans les réseaux actuels (ADSL) afin d’augmenter un peu plus encore les débits, en attendant l’arrivée de la fibre optique ? En effet, si la fibre sera une réalité dans les 2 à 3 ans à venir pour la plupart des personnes résidant dans les grandes villes, les autres n’y goûteront pas avant 2020, voire plus tard encore.

L’Autorité de la concurrence vient de remettre son avis, avis qui « a simplement pour vocation d'éclairer l'ARCEP – qui reste en charge de la régulation – sur les enjeux concurrentiels que posent les projets de montée en débit ». Ce n’est donc qu’un avis, rien de plus. Et il est très clair.

L’autorité semble suivre l’opinion de l’Avicca, l’Association des Villes et Collectivités pour les Communications électroniques et l’Audiovisuel, en annonçant que « le déploiement d'un nouveau réseau en fibre optique jusqu'à l'abonné est préférable ».

Les raisons de cette préférence sont évidentes :

  • la fibre est technologiquement plus performante et pérenne
  • le déploiement d'un nouveau réseau constitue une opportunité unique pour permettre aux opérateurs alternatifs de s'affranchir du réseau de l'opérateur historique

La montée en débit pourrait reconstituer le monopole d'Orange

De plus, comme l’ont souligné les opérateurs alternatifs, la montée en débit des réseaux actuels « présentent un double risque : d'une part, que les zones concernées n'aient finalement jamais accès au très haut débit (car les investissements de déploiement de la fibre optique s'en trouveront découragés), et d'autre part, qu'un monopole se reconstitue en faveur de France Télécom, réduisant à néant les efforts faits depuis 15 ans pour inciter les opérateurs à se livrer une concurrence par les prix et par les technologies, pour le plus grand bénéfice des consommateurs. Les exemples européens montrent que ce risque est réel et que la simple modernisation du réseau téléphonique peut remettre en cause la dynamique concurrentielle du marché du haut débit. »

Résultat, pour l’Autorité, la montée en débit doit rester exceptionnelle, et ne doit concerner dans un premier temps que les zones non dégroupées.

On se rappellera que l’ARCEP avait accordé plus de crédit à la mise à jour des réseaux actuels, tout du moins pour les zones à moyenne ou faible densité. La fibre optique doit certes être une priorité dans les zones denses (qui seront fibrées d’ici à 2015) selon l’ARCEP, mais les autres zones ne sont pas logées à la même enseigne. 

 

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