La Chine déploie un système de surveillance de masse de type « Minority Report » pour implémenter des programmes « pré-crime »

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Skynet China

À l’heure actuelle, le monde est largement familier avec la campagne légendaire du président chinois Xi Jinping « Tigers and Flies ».

Depuis sa prise de fonctions, en 2013, Xi  Jingping fournit un effort ambitieux pour éradiquer la corruption du parti, et veiller à ce que les directives transmises d'en haut par le Politbu soient exécutées fidèlement dans les rangs et un fichier tentaculaire. Comme  l’a écrit, The Atlantic  l’an dernier , les « problèmes » de discipline deviennent de plus en plus urgents, avec une économie qui ralentit et qui a désespérément besoin d'être réformée.

« La réforme, cependant, exige la capacité d'adopter la politique. » The "Atlantic" ajoute platement : « Ce qui, à son tour, nécessite des bureaucrates qui suivent à la lettre les ordres du gouvernement central. »

Publiquement, il y a eu plus de 1500 cas annoncés contre des responsables du parti. Mais c'est juste « publiquement ». Connaissant la réputation du Parti où « disparaissent » ceux qui ont « déçus », ou pour sa propension à agir de manière moralement répréhensible, le nombre réel est impossible à connaître, mais il est certainement d’un ordre de grandeur supérieur.

Lorsque le marché boursier de la Chine a commencé à tourner à la banqueroute, l'été dernier, le « miracle » en marge du pays a finalement cédé sous le poids des millions de femmes au foyer, analphabètes, faisant du trading journalier, et qui ont versées leurs économies d'une vie dans tous les secteurs d’activité, des fabricants de parapluies aux sociétés industrielles, tournées vers les costumes. Pékin a étendu la question de la corruption à ceux « responsables » de la crise de l'équité.

Bientôt, la quête aux « manipulateurs » de la Bourse, et ceux qui (comme les journalistes) autrement, chercheraient à nuire à l'intérêt national, en rapportant ainsi les faits, sont devenus partie intégrante de la campagne de « Tigers and Flies » axée spécifiquement sur les marchés financiers de la Chine. Cette campagne a finalement pris au piège quelques fonctionnaires, des gestionnaires de fonds de premier plan, et des hommes d'affaires éminents, y compris Guo Guangchang, un soi-disant « Warren Buffett Chinois ».

Mais tout cela n’était pas assez bon pour la Chine. Non, un « vrai » état policier doit être en mesure de surveiller toutes les choses en tout temps, et d'éviter les transgressions contre l'ordre dominant, avant qu'ils ne surviennent. Donc plus de « Minority Report » que la NSA.

Cela est particulièrement vrai maintenant que la quête de Pékin, pour freiner les « sociétés zombies » et empêcher la surcapacité, est susceptible de signifier des centaines de milliers de pertes d'emplois industriels, et donc un peu de grogne parmi les masses opprimées (et, récemment, sans emploi).

Eh bien, ne cherchez plus, la Chine tente d'utiliser le Big Data, un entrepreneur militaire et un réseau de caméras connus sous le nom de « Skynet » pour prédire les crimes avant qu'ils ne surviennent.

« Les efforts de la Chine pour éliminer les menaces de la stabilité sont en pleine expansion dans une ère qui n’est censée exister que dans la science-fiction dystopique du : pré-crime »,  rapporte Bloomberg . « Le Parti communiste a ordonné à l'un des plus grands entrepreneurs de défense, contrôlé par l'État, China Electronics Technology Group, de développer des logiciels pour rassembler toutes les données sur l'emploi, les loisirs, les habitudes de consommation, et les autres comportements des citoyens ordinaires pour prédire les actes terroristes avant qu'ils ne surviennent. »

Ne vous méprenez pas, la Chine est un terrain d'expérimentation fertile pour une telle expérience, parce que... eh bien, parce que le public n'a pas de droits.

« Le programme est sans précédent, car il n'y a pas de garanties de lois sur la protection de la vie privée et le refoulement minimal des défenseurs de la liberté civile et des entreprises ». Lokman Tsui, professeur adjoint à l'École de journalisme et de communication de l'Université chinoise de Hong Kong, qui a conseillé Google sur la liberté d'expression et l'Internet, l’a dit à Bloomberg.

Voici entre autre :

La Chine était un état de surveillance bien avant qu’Edward Snowden n’ait informé les Américains de la mesure de l'espionnage domestique. Depuis l'époque de Mao, le gouvernement a conservé le dossier secret, appelé Dang'an, sur presque tout le monde. Dang'an contient les rapports scolaires, les dossiers de santé, les permis de travail, les évaluations de la personnalité, et d'autres informations qui pourraient être considérées comme confidentielles et privées dans d'autres pays. Le contenu de la Dang'an peut déterminer si un citoyen est admissible à une promotion ou peut obtenir un permis, convoiter une résidence en milieu urbain. Le gouvernement a révélé l'an dernier, qu'il a construit également une base de données nationale qui note les citoyens sur leur fiabilité.

De nouvelles lois antiterroristes, qui sont entrées en vigueur le 1
er janvier, permettent aux autorités d'avoir accès aux comptes bancaires, aux télécommunications, et à un réseau national de caméras de surveillance appelé Skynet.

Une grande partie du projet est dissimulée dans le secret. Le ministère de la Sécurité d'État, qui supervise le contre-espionnage et la sécurité politique, n'a même pas son propre site web, et il est  laissé seul pour répondre aux appels téléphoniques. Seul Wu, l'ingénieur de China Electronics Technology, est habilité à parler du dossier. Il a fait allusion à la portée de l'effort de collectes des données, quand il a déclaré que le logiciel serait capable de dessiner des portraits de suspects, par recoupements des informations, sur des comptes bancaires, des emplois, des loisirs, des modes de consommation, et des images de caméras de surveillance.

Le programme serait capable de lever une alerte sur un comportement inhabituel, comme un résident d'un village pauvre qui a soudainement beaucoup d'argent sur son compte en banque, ou quelqu'un avec aucun parent étranger, et qui fait des appels fréquents à des étrangers.


Mais ne vous inquiétez pas, ce n'est pas une « grande plate-forme de données », destinée à incriminer les gens, avant qu'ils aient effectivement commis un crime (parce que ce serait sans équivoque mauvais, pour ne pas dire incroyablement effrayant).

China Electronics Technology vous le dira, c’est simplement « un environnement d'informations unies. »  Lorsque le Politburo sait tout sur vous, et vous regarde tout le temps. Et tandis que l'ancien système en Chine serait heureux de vous transformer en bouc émissaire pour quelque chose que vous n'avez pas fait, et vous faire vous confessez dans une allocution télévisée, le nouvel « environnement uni de l'information » saura vous convaincre que, si vous êtes enfermé maintenant dans une prison, c’est que vous auriez fait quelque chose de mal à l'avenir. 

Pensez-y, nous ne sommes pas sûrs de ce qui est pire ...
 

Source(s) : Crashdebug.fr via Zerohedge.com

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