Iran : les sanctions européennes sont d'une ampleur sans précédent

La pression sur l'Iran continue, alors que même aux USA et de l'avis international une guerre en Iran serait la dernière chose à faire. Mais à force de les pousser dans leurs derniers retranchements, aller savoir ce qu'ils pourraient envisager de faire, je ne souhaite qu'une chose c'est que le dialogue redémarre.

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AFP/ATTA KENARE
L'exploitation de l'énorme gisement gazier de South Pars, dans le sud de l'Iran, a déja été retardée en raison de la difficulté
d'importer les technologies nécessaires.

Les ministres des affaires étrangères des Vingt-sept ont adopté lundi 26 juillet, à Bruxelles, un nouveau train de sanctions contre l'Iran en raison de la poursuite des activités douteuses de ce pays dans le domaine nucléaire. Les mesures approuvées par l'Union européenne sont d'une ampleur sans précédent.

Elles transposent les décisions adoptées par le Conseil de sécurité de l'ONU en juin et les complètent par une palette de mesures, en particulier dans les domaines pétrolier et gazier. Tout nouvel investissement, transfert de technologies ou projet d'assistance technique sera prohibé. L'Iran, qui importe 40 % de l'essence consommée dans le pays, manque de capacité de raffinage et pourrait donc être très concrètement affecté par la décision européenne.

L'UE, principal partenaire commercial de Téhéran, a décidé de frapper l'économie en s'appuyant sur la résolution de l'ONU qui évoquait le lien potentiel entre les recettes que les autorités iraniennes tirent de l'énergie et le financement de ses activités nucléaires. Le secteur bancaire est également visé, avec le gel des avoir de huit banques – mais pas un établissement important basé à Hambourg – et l'interdiction de presque toutes les activités d'assurance en direction de l'Iran. Les transactions financières de plus de 40 000 euros avec l'Iran nécessiteront une autorisation.

AMENER L'IRAN À DIALOGUER

Dans le domaine des transports, l'acheminement du fret aérien ou maritime sera compliqué, avec une intensification des contrôles – que Téhéran dit déjà refuser. Les gardiens de la révolution sont particulièrement ciblés, avec une extension des limitations de visas et des sanctions contre diverses structures qu'ils dirigent. Soucieux d'éviter que le régime trouve des moyens de substitution, les Européens vont lancer des appels à divers Etats (le Japon, la Suisse, les Etats du Golfe…) pour qu'ils appuient les décisions prises à Bruxelles.

Les ministres européens affirment cependant vouloir poursuivre leur stratégie de la "double voie" : les sanctions d'un côté, la négociation de l'autre. Dans des conclusions politiques accompagnant le texte des mesures adoptées lundi, ils affirment qu'il n'est pas question de "punir" l'Iran, mais de l'amener à dialoguer.

Catherine Ashton, chef de la diplomatie européenne, propose une reprise rapide des négociations avec les six Etats chargés du dossier, dont les Etats-Unis et la France. Les Iraniens réclament la présence du Brésil et de la Turquie. Ils avaient, en mai, formulé avec ces deux pays une proposition d'échange de combustible nucléaire. Le texte avait été jugé insuffisant.

Certains Etats membres de l'UE (la Suède, la Grèce, Malte…) ont manifesté des réticences à l'égard du nouveau plan de sanctions mais ont fini par se rallier à l'idée qu'il pourrait contribuer à une reprises des discussions.

Jean-Pierre Stroobants

Source :
Le Monde

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