Italie : Nouveau coup d’état organisé par les banques et le patronat

Malgré le refus d’Enrico Letta de tirer sa révérence, le secrétaire du parti a confirmé sa décision de retirer sa confiance à l’actuel chef de gouvernement en briguant lui-même la Présidence du conseil pour accélérer les réformes.

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Révolution de velours à l’italienne ? Inédit dans l’histoire politique du pays : en moins d’une demi-heure, le chef du principal parti de coalition Matteo Renzi a licencié en direct le chef du gouvernement en titre. Dans le cadre d’une réunion d’urgence de la direction du parti démocrate, le leader de la gauche italienne a justifié son intention de remplacer Enrico Letta à la tête du gouvernement par l’urgente nécessité d’ « accélérer le rythme des réformes et de changer d’horizon». Selon la presse italienne, Matteo Renzi pourrait être officiellement nommé ce week-end à la Présidence du Conseil par le chef de l’État, Giorgio Napolitano.

Fort de l’appui massif de son parti, le maire de Florence a décidé de franchir le Rubicon face aux risque d’enlisement. La direction du parti démocrate (PD) s’est réunie cet après-midi, à Rome, pour donner le coup d’envoi à un changement de cap radical. Malgré le refus de l’actuel chef du gouvernement, Enrico Letta, membre de son propre camp, de donner sa démission, le Secrétaire en titre du PD, Matteo Renzi a décidé de briguer la tête du gouvernement. Sauf nouveau coup de théâtre, deux mois et demi après son élection à la tête du premier parti de la coalition gouvernementale, le maire de Florence, 39 ans, devrait être nommé, ce week-end, Président du Conseil, en lieu et place d’Enrico Letta, 47 ans, devenant ainsi le plus jeune chef du gouvernement de toute l’histoire de la République italienne.

Axe Renzi-Prodi

Selon la presse italienne, les chefs de file du PD au Parlement auraient vainement proposé à Enrico Letta le poste de ministre de l’Economie en échangé de sa démission. Mais ce dernier a refusé de faire un pas en arrière en obligeant Matteo Renzi à le défier ouvertement. Après la nomination de Mario Monti en novembre 2011 et celle d’Enrico Letta le 28 avril 2013, c’est la troisième fois en trois ans qu’un Président du conseil, non désigné par le suffrage des urnes, devrait être nommé par le Quirinal. Faute d’adoption finale d’une nouvelle loi électorale, le Président de la République, Giorgio Napolitano, a une nouvelle fois écarté l’hypothèse d’élections anticipées à court terme en laissant aux leaders du PD le soin de se départager. «Il ne faudrait pas que la confiance conquise avec difficulté se retrouve affaiblie par de nouvelles craintes sur la détermination de l’Italie, et de tous les pays de l’euro, sur la voie des réformes», a mis en garde le chef de l’Etat.

La soudaineté apparente du «blitz» de Matteo Renzi, qui a décidé en quelques jours de briguer le Palazzo Chigi (siège du gouvernement), - après avoir juré le contraire pendant plusieurs mois -, s’explique surtout par les ratés de la reprise économique. Alors qu’Enrico Letta bénéficiait jusqu’ici d’un soutien assez large des milieux économiques, le récent «ultimatum» sur l’accélération des réformes lancé par le patron de la Confindustria, Giorgio Squinzi, a clairement été perçu comme un signal de défiance. Et le signe qu’une grande partie des «poteri forti» (les pouvoirs établis, comme on les appelle dans la péninsule) se range désormais derrière le nouveau secrétaire du PD pour mettre en œuvre les réformes. «On parle de reprise depuis juin, et depuis juin j’écris régulièrement qu’il n’y a pas de reprise. Quand on a perdu 8% de PIB, on ne peut se réjouir d’un rebond de 0,6%», a confié Romano Prodi sur la 7 en appelant de ses vœux un «bond en avant».

Les élus de la direction du parti démocrate doivent encore voter cet après-midi sur la proposition de Matteo Renzi d’un changement urgent de l’exécutif italien.

 

ANALYSE : Le « cyclone Renzi » et le mirage des réformes en Italie

 

Source(s) : Les Echos via Actuwiki.fr (qui passe son temps à protéger vainement ses reprises d'articles contre la copie et accessoirement les truffes de retro-lien vers son site, mais qui oublie systématiquement les hyperliens vers ses sources).

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