Pourquoi personne ne parle des incendies titanesques en Afrique subsaharienne (La VDN)

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  En Angola, au Congo, en République Démocratique du Congo, en Tanzanie ou encore en Zambie, des milliers d’incendies consument des quantités phénoménales de végétation. Un phénomène qui n’est pas abordé alors que d’autres incendies, très documentés et tout aussi important, ravagent en ce moment l’Amazonie.

Plusieurs centaines d’incendies en Angola lors d’un passage du satellite MODIS de la Nasa, le 19 août dernier. Les
points rouges sont des anomalies thermiques liées à des incendies, des flammes, des volcans ou des torchères.
Photo MODIS/Nasa

Alors que de nombreux médias alertent ces derniers jours sur l’ampleur des incendies qui dévorent la forêt amazonienne au Brésil, de nombreux internautes ont remarqué en analysant les images des systèmes satellitaires de surveillance des feux de forêt dans le monde que les foyers sont également très nombreux en Afrique subsaharienne.

 

Pourtant ces incendies sont loin de faire la une et sont peu abordés par les médias généralistes.   

L’étude des cartes produites à l’aide des outils de Copernicus, ce service européen d’étude de l’environnement, indique pourtant que cette région concentre actuellement la majorité des combustions de biomasse (le fait de brûler des matières organiques) dans le monde.

Les dégagements d’aérosols atmosphériques liés à la combustion de biomasse dans le monde, ce 22 août.
Crédit CAMS
 
Quotidiennement l’Atmosphere Monitoring service de Copernicus livre des données sur les combustions de biomasse dans le monde. Chaque été, à la même période, la zone subsaharienne semble s’enflammer.
 
Les dégagements d’aérosols atmosphériques liés à la combustion de biomasse en Afrique, ce 22 août.
Crédit CAMS

Alors que se passe-t-il exactement ? Dès début août, le service de surveillance et évaluation de la qualité de l’air de La Réunion livre un rapport sur «l’influence de feux de biomasse en Afrique ». Dans cette publication, Atmo Réunion indique que « ces masses d’air sont chargées de polluants gazeux (notamment le monoxyde de carbone et l’ozone) issus des feux de végétation ». L’organisme public conclut laconiquement que «les travaux menés par le Laboratoire de l’Atmosphère et des Cyclones (LACy) ont montré que durant l’hiver austral ( 21 juin au 22 septembre), la couche limite et la troposphère au-dessus de La Réunion sont impactées par des polluants primaires et secondaires issus du brûlage de la biomasse qui ont lieu annuellement en Afrique et à Madagascar ». Mais il reste silencieux sur les causes de ces « brûlages ». De rapides recherches dans la presse angolaise de ces derniers jours ne permettent pas de comprendre l’origine de ces feux. Ceux-ci ne sont même pas abordés. Selon les publications des analystes de la Nasa, il semble que ces feux soient d’origine « essentiellement agricole ». L’agence américaine assure que les agriculteurs subsahariens utilisent le feu pour défricher leurs terres, régénérer les pâturages et brûler les débris des terres cultivées pour préparer la saison suivante. Cette technique, surnommée « slash and burn » (l’agriculture sur brûlis) a l’avantage de ne presque rien coûter aux populations. Elle génère par contre de formidables nuages de fumée.

Selon la dernière note sur le sujet de la Nasa, les incendies en Afrique subsaharienne représentent environ 70% de la superficie brûlée dans le monde.

   

 

 

 

Source(s) : Lavoixdunord.fr via Odilon sur Seenthis (que l'on remercie)

 

 

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