Dans la centrale de Fukushima, la situation reste tendue

A Fukushima,  tous les équipements électriques des réacteurs 1, 2, 5 et 6, qui sont désormais connectés, n'ont pas pu être relancés et pourraient nécessiter encore plusieurs jours d'intervention. La finalisation des connexions avec les réacteurs 3 et 4, qui sont toujours présentés comme les plus menaçants est, quant à elle, attendue dans les prochaines heures

Selon le point matinal de l'Agence de sûreté nucléaire du mardi 22 mars 2011, « les masses d'air très faiblement contaminées, avec des niveaux de l'ordre de 1 000 à 10 000 fois inférieurs à ceux relevés suite à l'accident de Tchernobyl, devraient atteindre mercredi (23 mars) la France métropolitaine, sans aucune conséquence sur la santé des personnes, et les pastille d'iode ne seront donc pas préventivement disponibles à la vente. La radioactivité ne devrait d'ailleurs pas être détectable par les balises du réseau Téléray de surveillance français de la radioactivité ambiante » poursuit l'ASN, qui indique que « le système de surveillance géré par l'IRSN permettant de détecter instantanément l'augmentation de la radioactivité dans l'air est consultable sur le site internet de l'IRSN ».

Sur le site, les sauveteurs ont vu leur travail retardé par de nouvelles fumées inquiétantes mais espèrent pouvoir annoncer rapidement la reconnexion de toutes les tranches à une ligne à haute tension.

Toujours aussi posée, la population japonaise avait refusé de s'enthousiasmer au cours du week-end des quelques progrès enregistrés dans la lutte contre la dégradation de la centrale nucléaire de Fukushima-Daiichi. Hier, les habitants ont réagi avec le même stoïcisme aux revers annoncés par les ingénieurs et les pompiers sur certaines tranches.

Complication

Si une ligne à haute tension a bien pu être installée, ces dernières heures, jusqu'à la centrale dont l'alimentation avait été coupée lors du passage du tsunami du 11 mars, tous les équipements électriques des réacteurs 1, 2, 5 et 6, qui sont désormais connectés, n'ont pas pu être relancés et pourraient nécessiter encore plusieurs jours d'intervention. La finalisation des connexions avec les réacteurs 3 et 4, qui sont toujours présentés comme les plus menaçants est, quant à elle, attendue dans les prochaines heures, mais pourrait être compliquée par les nouvelles sorties de fumée remarquées, à différents moments de la journée sur les tranches 2 et 3.

Ces dégagements qui ont alimenté une dangereuse poussée des taux de radioactivité sur le site ont contraint les secouristes à quitter la centrale pendant plusieurs minutes avant de pouvoir reprendre leur intense arrosage des réacteurs et de leurs piscines de combustible usagé, qui alimente d'importants rejets toxiques dès qu'il est, faute d'eau de refroidissement, en contact avec l'air.

Visite annulée

Malgré ces nouvelles péripéties, le Premier ministre Naoto Kan aurait confié aux membres de son équipe qu'il commençait à percevoir « la lumière qui nous guide vers la sortie de crise ». Le chef du gouvernement a finalement renoncé à son déplacement sur différents sites de la catastrophe du 11 mars dernier, qui aurait fait selon le dernier bilan officiel 8.805 morts et 12.654 disparus.

Pour justifier l'annulation de sa visite, qui a été apparemment comprise par l'opinion publique locale, Naoto Kan a pointé la dégradation de la météo sur la région de Tokyo et de Fukushima. Hier, un vent fort a soufflé une partie des rejets radioactifs de la centrale en direction de la capitale japonaise et de fortes pluies ont eu tendance à concentrer dans les zones touchées par les intempéries, et notamment près de la capitale, les dépôts de radioactivité.

Y. R.
CORRESPONDANT À OSAKA

Sources Les Echos

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