Les Etats-Unis veulent élargir leurs assassinats « ciblés » à Mokhtar Ben Mokhtar et au Sahel

Ne vous inquiétez pas, si tout se passe comme prévu, bientôt vous aurez les mêmes dans le ciel français...  Ça sera pratique pour vous flasher pour excès de vitesse...
 
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Drone Prédator U.S.

Alors que le débat sur le programme d’éliminations ciblées par les drones est en débat aux Etats-Unis, des membres haut placés de l’administration américaine auraient demandé que la «liste des personnes à tuer ou capturer » soit étendue à la zone sahelienne. Le Wall Street Journal a indiqué samedi que ces officiels voulaient ajouter l’islamiste algérien Mokhtar Ben Mokhtar, qui a revendiqué l’attaque et la prise d’otages sur le site gazier d’In Amenas, dans le sud de l’Algérie, mi-janvier.

Jusqu’à présent, le programme de frappes de drones s’était concentré sur la Somalie, le Yémen, et le Pakistan. La présence de terroristes revendiquant leur appartenance à Al-Qaïda au Maghreb islamique n’avait en effet pas intéressé ce programme d’assassinats ciblés qui s’est intensifiée sous la présidence Obama parce que les islamistes radicaux ne semblaient pas poser de menace directe contre les Etats-Unis. Ce ne serait plus le cas aujourd’hui. Les Américains auraient déjà obtenu l’installation de drones au Niger, oficiellement pour surveiller la zone du Nord-Mali, où est actuellement engagée l’armée française contre une coalition hétéroclites de Touaregs en lutte pour leurs droits, islamistes ultra-radicaux, trafiquants de drogue…

Ce programme d’assassinats «ciblés» est coordonné depuis quatre ans, depuis la Maison Blanche, par John Brennan, pressenti pour être le prochain patron de la CIA, où il a travaillé pendant 25 ans. Sa confirmation à la tête de l’agence de renseignement passe par des auditions publiques, au cours desquels certains sénateurs ont fait part de leur opposition à ce programme clandestin, rappelle l’AFP.

Certains élus n’ont pas manqué l’occasion de profiter de l’exceptionnelle discussion publique sur ce programme secret pour essayer d’obtenir des garanties sur le cadre juridique de ces frappes. Une sénatrice a même souhaité obtenir qu’une cours secrète puisse se réunir avant chaque frappe pour en vérifier la légalité, et éviter les dérives d’un programme qui fournit à la CIA le pouvoir de tuer, y compris des citoyens américains à l’étranger, sans en référer à quiconque.

«Nous ne recourons à de telles actions qu’en dernier recours pour sauver des vies là où il n’y a pas d’autre alternative pour réduire cette menace», a expliqué Brennan aux sénateurs. «Je n’ai jamais cru qu’il vaut mieux tuer un terroriste que le capturer», a-t-il ajouté. Choix controversé, Brennan a été en butte aux critiques pour avoir défendu des «techniques d’interrogatoire poussées» sous l’administration Bush, dont certaines apparaissent dans le film.

Si Brennan a exprimé sa désapprobation vis-à-vis des techniques de Bush, voici ce qu’il a confié à CBS lors d’une interview en 2007: «De nombreuses informations ont été obtenues grâce à ces procédures d’interrogatoire que l’agence a en fait utilisées contre les vrais terroristes irrécupérables.» Avant d’ajouter: «Elles ont sauvé des vies

Durant son audition, jeudi 7 février, par les sénateurs de la commission du renseignement, John Brennan, 57 ans, que Barack Obama souhaite voir accéder à la direction de la CIA, a estimé nécessaire de procéder à ce rappel, dès lors qu’un « large débat », a-t-il admis, se développe aux Etats-Unis sur les méthodes utilisées pour mener cette « guerre ».

« Les Etats-Unis sont toujours en guerre contre Al-Qaida et les forces qui lui sont associées »

Les sénateurs, eux, ont été moins véhéments. Aucun n’a proposé que les fameux « mémos » juridiques autorisant les assassinats extrajudiciaires – y compris de citoyens américains – ou portant sur d’autres sujets sensibles, dont 6 000 pages leur avaient été remises la veille, soient accessibles au public. Aucune question n’a été posée sur la définition précise de « l’imminence » de la menace autorisant à assassiner quelqu’un. Aucune non plus sur le nombre exact de signature strikes, ces assassinats fondés sur de seuls « indices concordants ». Aucune enfin sur le nombre des « victimes collatérales » et les conséquences politiques de ces opérations – M. Brennan aurait plutôt modéré l’ardeur de ses collaborateurs à les mener.

Ce dernier a assuré que ces victimes sont « bien plus rares que la plupart ne l’imaginent ». Les assassinats ciblés, a-t-il assuré, ne sont « menés qu’en dernier ressort, pour sauver des vies », et les forces américaines font « extraordinairement attention » à préserver les civils. Les opposants à cette stratégie estiment, au contraire, que la CIA minimise amplement le nombre des victimes innocentes des drones.

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Les sénateurs se sont enquis de la disposition de M. Brennan à mieux respecter que ses prédécesseurs leur accès à l’information. La CIA, a-t-il admis, a été « trop refermée » sur elle-même, assurant que la transparence et la coopération avec les élus sont de l’intérêt même de l’agence. Mais lorsque le sénateur indépendant Angus King a estimé que, dans les assassinats ciblés, la CIA joue « le rôle du procureur, du juge et du bourreau », et proposé une instance de contrôle externe pour valider toute opération de ce type, M. Brennan a rétorqué que les conditions de la lutte antiterroriste sont « spécifiques »…

CANDIDAT PRÉFÉRÉ D’OBAMA

John Brennan était déjà le candidat préféré de Barack Obama pour diriger la CIA il y a quatre ans. Mais il y avait vite renoncé. Cet agent expérimenté (chef de station en Arabie saoudite de 1996 à 1999) avait en particulier claqué la porte de la CIA en 2005 sans cacher son hostilité à la stratégie de l’administration Bush. Il prônait aussi un changement d’attitude vis-à-vis de Téhéran et du Hamas palestinien. Mais le nouveau président avait dû y renoncer. Ses engagements de campagne étaient trop frais. Car M. Brennan, une fois parti de la CIA, avait fondé une firme de sécurité, Analysis Corp., soupçonnée d’avoir trempé dans les interrogatoires menés dans les prisons secrètes de la CIA, où la torture était pratiquée.

Interrogé à ce sujet, M. Brennan s’est refusé à caractériser le waterboarding (interrogatoire avec simulacre de noyade) de torture, prétextant qu’il n’est « pas juriste ». Mais il a aussi systématiquement dénoncé cette méthode comme illégitime, infructueuse et « non conforme aux valeurs américaines », récusant les assertions de sénateurs républicains selon lesquelles il l’avait soutenue en son temps.

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Présidente de la commission, la sénatrice démocrate Dianne Feinstein a indiqué qu’une audition à huis clos, le 12 février, porterait sur les opérations en cours de la CIA, « en Tunisie, en Libye et au Mali ». M. Brennan semble parti pour obtenir l’aval du Sénat. S’il accède à la direction de la CIA, celle-ci pourrait bien ne plus être à la pointe des assassinats par drone. M. Brennan a déclaré aux sénateurs qu’il mettrait fin aux missions « qui peuvent être menées par les militaires ».

 

Source(s) : Slate.fr, Le Monde, Mediabenews via Chalouette

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