Royaume-Uni : les banques doivent trouver 30 milliards d’euros

On vous avait parlé de Bâle III, eh bien en voici l’action dans le concret. Ce que je voudrais souligner ici dans l’article du Journal du Siècle, c’est le taux de fonds propres ridicule demandé aux banques...

Comprenez-vous que si elles n'ont que 7% de fonds propres c'est que 93% des capitaux émis par ces banques ne sont que des sommes « virtuelles »…

En un mot comme en cent, elles ne sont PAS couvertes par des capitaux réels… Ce n’est que de la « dette ».

(C’est ça la magie de l’effet de levier bancaire…) Alors, même si ça peut rapporter gros, le « pari » semble quelque peu risqué quand même… : (

Les banques britanniques vont devoir combler un trou de 30 milliards d’euros d’ici la fin de l’année pour renforcer leurs fonds propres et se mettre à l’abri des pertes provoquées notamment par le coût des scandales entachant la City et les turbulences dans la zone euro.

Ces capitaux permettront aux banques d’atteindre un ratio de 7% de fonds propres « durs » (capital et bénéfices mis en réserve rapportés aux prêts accordés) correspondant aux règles de Bâle III, a indiqué mercredi la Banque d’Angleterre.

Les règles de Bâle III devaient initialement entrer en vigueur à partir du 1er janvier 2013 en Europe mais du retard a été pris en raison de l’incapacité des Européens à trouver un accord. Leur entrée en vigueur devrait intervenir au mieux en début d’année prochaine.

Cependant, d’après un examen effectué par l’autorité des marchés financiers FSA, les pertes attendues d’ici trois ans sur les actifs risqués, qui incluent l’immobilier commercial en Grande-Bretagne et l’exposition aux économies « vulnérables » de la zone euro, devraient dépasser de 35 milliards d’euros les sommes déjà mises de côté par les banques britanniques.

D’autre part, le coût des scandales entachant la City (Libor, ventes abusives de produits financiers) devrait être supérieur de 12 milliards d’euros par rapport aux provisions déjà effectuées.

Et, enfin, l’approche plus prudente en terme de risques réclamée par les régulateurs va provoquer une augmentation des actifs pondérés par les risques de 200 milliards d’euros, ce qui équivaut à un besoin de plus de 14 milliards de fonds propres.

« Pris ensemble, les effets de ces trois ajustements vont être équivalent à une réduction d’environ 60 milliards d’euros du capital réglementaire des principales banques britanniques », a souligné la banque centrale.

Si certaines banques seront toujours au-dessus du seuil des 7% malgré ces ajustements, d’autres ont un « manque à combler d’environ 30 milliards d’euros » si l’on considère leur niveau de fonds propres de la fin 2012, selon la BoE.

La BoE avertit par ailleurs que « d’autres augmentations de ratios seront demandées après 2013 » en raison de la mise en conformité totale avec Bâle III d’ici 2019 et d’un renforcement supplémentaire des fonds propres des banques ayant un caractère systémique.

Le gouverneur de la Banque d’Angleterre, Mervyn King, a tenu à rassurer en indiquant que lever ces capitaux serait « gérable » tandis que son adjoint, Andrew Bailey, a assuré que la moitié de cette somme était déjà inclue dans les renforcements de fonds propres prévus par les banques.

Le ministre libéral-démocrate du Commerce, Vince Cable, a toutefois vivement attaqué cette annonce de la banque centrale. « L’idée que les banques soient forcées à lever de nouveaux capitaux au cours d’une période de récession est erronée », a-t-il déclaré sur Sky News.

L’annonce de ce trou « souligne la fragilité du système bancaire », juge de son côté Samuel Tombs, de Capital Economics, selon qui les mesures de soutien au crédit du gouvernement ne « devraient pas faire une grande différence pour les perspectives économiques à court-terme » alors que les banques font face à ces besoins de fonds propres.

Selon les observateurs, les banques qui pourraient être le plus touchées par cette décision devraient être RBS et Lloyds Banking Group, établissements sauvés par l’Etat durant la crise de 2008 et qui accusent toujours de lourdes pertes.

 

Source(s) : Le Parisien / Euronews / Le Journal du Siècle

Informations complémentaires :

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