Maduro investi au Venezuela en présence d'Ahmadinejad

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CARACAS (Reuters) - Nicolas Maduro, fils spirituel et dauphin désigné de feu Hugo Chavez, a prêté serment vendredi à Caracas comme président du Venezuela en présence de nombreux dirigeants étrangers, dont la Brésilienne Dilma Rousseff et l'Iranien Mahmoud Ahmadinejad.

La cérémonie a été quelque peu gâchée par un intrus qui, vêtu d'une veste rouge, a fait irruption sur l'estrade, bousculé le nouveau président en hurlant dans le micro "Nicolas, je m'appelle Yendrick, aidez-moi s'il vous plaît !" avant d'être maîtrisé par la sécurité.

"La sécurité a totalement échoué, on aurait pu facilement me tirer dessus", a réagi l'impétrant avant de reprendre son discours.

"Je jure, sur l'héritage éternel de nos pères fondateurs, (...) sur la mémoire éternelle de notre commandant suprême, de respecter la Constitution", a-t-il dit devant une immense photo encadrée d'Hugo Chavez, le chantre d'une nouvelle "révolution bolivarienne" qui a dirigé le pays pendant 14 ans avant de mourir d'un cancer le mois dernier.

Ancien chauffeur de bus entré en politique via une carrière de syndicaliste, Nicolas Maduro, 50 ans, a battu de justesse le candidat de l'opposition de droite, Henrique Capriles, lors de la présidentielle du 14 avril.

Henrique Capriles, qui a refusé de reconnaître les résultats du scrutin, a évoqué des irrégularités de grande ampleur, exigé un recomptage complet des bulletins et appelé ses partisans à descendre dans la rue.

Dans la nuit de jeudi à vendredi, Nicolas Maduro avait assisté à un sommet extraordinaire des pays de l'Union des nations sud-américaines (Unasur) organisé à la dernière minute dans la capitale péruvienne, Lima, pour évoquer la situation au Venezuela.

Les pays de l'Unasur ont salué la décision du Conseil national électoral vénézuélien (CNE) d'effectuer un audit des résultats du scrutin et reconnu la victoire de Nicolas Maduro après une élection serrée et contestée.

"Nous saluons la décision du CNE d'effectuer l'audit complet des résultats de l'élection," a déclaré l'Unasur dans un communiqué. Elle salue la victoire de Nicolas Maduro et appelle les deux camps à "rejeter les actes de violences qui mettent en péril la paix sociale".

CONCERT DE SALSA ET DE CASSEROLES

Le Brésil, le Pérou, l'Equateur, la Colombie, la Bolivie et l'Argentine, entre autres, ont reconnu la victoire du successeur de Hugo Chavez, mais pas les Etats-Unis, sa "bête noire". L'Union européenne s'est déclarée quant à elle "préoccupée par la polarisation croissante de la société vénézuélienne".

Répondant à une requête de l'opposition, le CNE a annoncé jeudi qu'il allait effectuer un audit portant sur les 46% de votes électroniques n'ayant pas été vérifiés depuis le jour de l'élection.

Le CNE a déjà effectué un audit portant sur 54% des bulletins de vote et dit que Nicolas Maduro a obtenu 50,8% des suffrages, contre 49% pour son rival. Henrique Capriles s'est rallié à la décision de la CNE tout en relevant qu'elle était loin de sa proposition de recomptage à la main de la totalité des voix.

Huit personnes ont péri dans les manifestations qui ont eu lieu pour contester l'élection de Maduro. Le gouvernement accuse Henrique Capriles d'avoir incité à la violence, ce qu'il dément.

Les élus de l'opposition ont, pour leur part, boycotté la cérémonie d'investiture et l'adversaire malheureux du successeur de Hugo Chavez a appelé ses partisans à organiser des concerts de musique salsa et de casseroles en guise de protestation.

"Que l'air de la salsa résonne à travers tout le Venezuela ! C'est la voix du peuple", a-t-il lancé sur son compte Twitter.

A la télévision nationale, le président iranien Mahmoud Ahmadinejad, grand admirateur du président défunt, a fait l'éloge de "l'esprit et de l'âme du commandant Chavez, qui n'éprouvait qu'amour pour tous les peuples de la planète".

La cérémonie d'investiture, qui a eu lieu dans l'enceinte de l'Assemblée nationale, devait être suivie d'un grand défilé militaire.

Avec Mario Naranjo et Girish Gupta; Jean-Loup Fiévet pour le service français

Par Daniel Wallis et Brian Ellsworth

 

Source : Fr.reuters.com

 

 


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