Les rebelles syriens auraient utilisé du gaz sarin

Une nouvelle dont on se serait passé, mais qui au final n'étonnera personne...

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GENEVE (Reuters) - La commission d'enquête des Nations unies sur les violences en Syrie a indiqué lundi ne pas avoir établi, pour l'instant, de manière concluante que des armes chimiques ont été utilisées par les rebelles en lutte contre le régime de Bachar al Assad.

Cette annonce, faite dans un communiqué publié à Genève, vient tempérer les déclarations effectuées la veille par la magistrate suisse Carla Del Ponte.

Cette dernière, membre de la commission d'enquête indépendante de l'Onu, a fait état de témoignages selon lesquels des insurgés syriens se sont servis de gaz sarin, un agent neurotoxique interdit par le droit international.

"La commission d'enquête internationale indépendante sur la République arabe de Syrie souhaite préciser qu'elle n'a pas établi de manière concluante l'usage d'armes chimiques par l'une des parties en conflit", précise le communiqué.

"En conséquence, la commission n'est pas en position pour le moment de commenter les allégations", ajoute le président de la commission, l'expert brésilien Paulo Pinheiro.

Un responsable américain, s'exprimant à Washington sous le sceau de l'anonymat, a déclaré que les Etats-Unis ne disposaient pas d'éléments suggérant que les rebelles syriens avaient la capacité ou l'intention d'utiliser du gaz sarin.

Connue pour son franc-parler, Carla Del Ponte, ancien procureur général du Tribunal pénal international pour l'ex-Yougoslavie (TPIY), n'a pas précisé les circonstances dans lesquelles des rebelles syriens auraient employé cette arme chimique.

"Nos enquêteurs se sont rendus dans des pays voisins (de la Syrie) pour interroger des victimes, des médecins et du personnel médical et, selon leur rapport la semaine dernière, il existe des suspicions fortes et concrètes, mais pas encore de preuve incontestable, de l'emploi de gaz sarin, sur la base de la manière dont ces victimes ont été soignées", a-t-elle dit.

"Il a été utilisé par les rebelles, pas par les autorités gouvernementales", a-t-elle ajouté.

"LIGNE ROUGE"

Le régime de Bachar al Assad et les rebelles se sont mutuellement accusés d'avoir employé des armes chimiques à trois reprises, en décembre près de Homs puis en mars près d'Alep et de Damas.

A Paris, le ministère des Affaires étrangères a appelé Bachar al Assad à accepter la présence d'une mission de l'Organisation pour l'interdiction des armes chimiques (OIAC) chargée d'apporter les "preuves irréfutables permettant de confirmer l'emploi" d'armes chimiques.

"Cette enquête ne pourra en effet être crédible que si elle porte sur toutes les allégations d'emploi et pas uniquement sur celles portées par le régime à l'encontre de l'opposition", a indiqué le Quai d'Orsay lors d'un point presse électronique.

"Pour cela, la mission doit avoir une totale liberté de mouvement et pouvoir se rendre en tout lieu qu'elle jugerait nécessaire d'inspecter", a poursuivi le ministère. "Si le régime de Bachar al Assad ne revient pas sur sa décision, il portera l'entière responsabilité de l'échec de cette mission et aura donné une nouvelle preuve de sa duplicité."

Les Etats-Unis, où Barack Obama a fait de l'utilisation d'armes chimiques une "ligne rouge" dans le conflit syrien, ont déclaré pour leur part être parvenus à la conclusion "avec différents degrés de certitude" que les forces gouvernementales syriennes avaient utilisé du gaz sarin contre leur propre peuple.

Mardi dernier, Barack Obama a toutefois déclaré que si les Etats-Unis avaient des preuves que des armes chimiques ont bien été utilisés en Syrie, ils ne savaient "pas comment elles ont été utilisées, quand elles ont été utilisées, ni qui les a utilisées".

Stephanie Nebehay, avec Marine Pennetier à Paris ; Henri-Pierre André et Pierre Sérisier pour le service français

 

Source : Reuters.fr

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