La Belgique peut-elle assurer la présidence de l'UE?

Le gouvernement d’Yves Leterme a présenté sa démission ce jeudi 22 avril 2010.

DECRYPTAGE - Le gouvernement d'Yves Leterme a présenté sa démission ce jeudi. Le pays, en proie à une grave crise politique, peut-il assurer sa présidence tournante en juillet ?...

Voilà un drôle de problème pour l’Union européenne. La Belgique, censée récupérer la présidence tournante de l’UE le 1er juillet, sous l’égide d’Herman Van Rompuy, le premier président du Conseil européen, vient de voir son gouvernement jeter l’épong, ce jeudi.

Le parti flamand libéral, Open VLD, a claqué la porte de la coalition en place dans la matinée, faute de réussir à trouver un terrain d’entente sur la question des droits linguistiques des francophones dans la banlieue flamande de Bruxelles. Une question jugée prioritaire chez les Flamands qui peine pourtant à trouver une réponse. Face à cet échec, le Premier ministre, Yves Leterme, a annoncé la démission de son équipe gouvernementale.

Comment, dès lors, le pays, en proie à une grave crise politique depuis plusieurs mois, peut-il présider le Conseil de l’Union Européenne ?
 

Des institutions stables, une présidence tournante moins importante

La première raison de penser qu’un gouvernement, même provisoire, peut s’en sortir, c’est que depuis l’entrée en vigueur du traité de Lisbonne le 1er décembre 2009, les présidences tournantes n’ont plus la même importance. Le traité a instauré de nouvelles institutions, dont un président stable et permanent du Conseil européen désigné pour deux ans et demi.

«Les présidences tournantes comme celles observées pour la France et pour la République tchèque, où les pays privilégiaient les problématiques européennes aux nationales, ne sont plus d’actualité depuis le traité de Lisbonne», observe Pascale Joannin, directrice générale de la fondation Robert Schuman, centre de recherche sur l’Europe. Leur pouvoir s’est affaibli puisqu’elles concernent désormais seulement le Conseil des ministres. Il existe maintenant des institutions stables.

L’exemple de la crise tchèque

D’autre part, la politologue pointe l’exemple de la présidence tchèque en 2009 qui a fait l’objet d’une sévère crise gouvernementale. «Si l’on se réfère à la gestion de la crise tchèque, un autre gouvernement a remplacé le précédent - le temps d’organiser des nouvelles élections - pour reprendre les affaires en mains», précise-t-elle. A mi-mandat, le Premier ministre libéral Mirek Topolanek avait donné sa démission après le renversement de son gouvernement en réaction à une motion de censure.

«Certes, la fragilité politique d’un pays n’augure rien de bon, mais l’Etat continue d’être représenté au niveau européen - sûrement plus par des diplomates que par des politiques. Mais la nature n’aime pas le vide !», lance-t-elle. En somme, un gouvernement qui se délite pourra toujours trouver une solution de transition.


Laure Beaudonnet
 
 
Source : 20Minutes.fr
 
 
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