Grande-Bretagne : scandale chez RBS qui aurait poussé des PME à la faillite

rbs.jpg
Un homme utilise le distributeur automatique d'une banque RBS (Royal Bank of Scotland), le 14 juin 2013
à Londres ( AFP/Archives / Will Oliver)

La Royal Bank of Scotland (RBS), contrôlée par l'État britannique, est accusée d'avoir poussé à la faillite des entreprises viables pour pouvoir récupérer leurs actifs à bon compte, de quoi ternir encore un peu plus l'image d'un secteur bancaire britannique qui accumule les scandales.

Lawrence Tomlinson, conseiller du ministère du Commerce, a remis lundi au gouvernement un rapport accusateur sur la banque toujours détenue à 81% par l'État après son sauvetage durant la crise de 2008.

"Il y a de nombreux exemples bouleversants d'entreprises saines qui ont été détruites par RBS et de l'impact dévastateur que cela a pu avoir sur la vie des entrepreneurs", a déclaré M. Tomlinson.

Ses accusation se concentrent sur la division de la banque chargée des restructurations d'entreprises en difficultés, baptisée "Global Restructuring Group" ou GRG.

Des PME sans réels problèmes ont été poussées artificiellement dans les filets du GRG sous des prétextes divers, comme d'avoir enfreint des clauses mineures de leurs conditions de crédit.

Ces entreprises étaient ensuite soumises à des amendes et frais exorbitants - jusqu'à des centaines de milliers de livres - qui les poussaient parfois à la faillite. Une autre filiale de RBS en profitait alors pour racheter à bon compte les actifs et notamment les biens immobiliers liquidés.

M. Tomlinson a demandé des actions immédiates pour arrêter ce comportement "sans scrupule".

Son appel semble avoir été entendu par le gouvernement, qui a aussitôt transmis le dossier aux gendarmes du secteur financier, l'Autorité de conduite financière (FCA) et l'Autorité de régulation prudentielle (PRA).

"Certaines de ces allégations sont très graves et j'attends une réponse de toute urgence sur les actions qui ont été entreprises", a réagi le ministre libéral-démocrate du Commerce, Vince Cable.

Son collègue conservateur des Finances, George Osborne, a aussi jugé "choquants" les faits rapportés.

RBS était visée lundi par un autre rapport critique, remis par Sir Andrew Large, un ancien gouverneur adjoint de la Banque d'Angleterre. Celui-ci s'en prend à l'incapacité de la banque à accorder des crédits à certaines petites entreprises.

Scandales en série

bfb7bafa0563ffcf2d267b14e9d2615e-1-628-469-3339817.jpg
Le ministre britannique des Finances George Osborne (c), le 14 octobre 2013 à Pékin
( POOL/AFP/Archives / Kim Kyung Hoon)

Le directeur général de RBS, Ross McEwan, a réagi en annonçant lundi avoir mandaté le cabinet juridique Clifford Chance pour mener une enquête interne sur les pratiques de la banque vis-à-vis des PME en difficulté.

Mais RBS a aussi défendu l'action de sa division GRG, assurant qu'elle parvient à "redresser la plupart des entreprises avec lesquelles elle travaille (...) même si toutes les entreprises qui rencontrent des graves problèmes financiers ne peuvent être sauvées".

Cette nouvelle affaire intervient alors que les banques britanniques ont été mises en causes dans une série de scandales qui ont ébranlé l'ensemble du secteur, et dans laquelle l'établissement écossais a eu sa part de mauvaises publicité.

RBS avait ainsi été contrainte en février de payer plus de 600 millions de dollars d'amendes auprès des autorités britanniques et américaines pour avoir manipulé le taux interbancaire Libor.

La banque a aussi suspendu au moins deux de ses cambistes alors que les enquêtes s'intensifient à travers le monde sur de possibles manipulations du marché des changes, indiquaient début novembre une source proche du dossier.

Encore ce mois-ci, elle a également été condamnée à verser 150 millions de dollars de pénalités aux États-Unis pour avoir trompé des investisseurs sur des crédits immobiliers à risque (les fameux "subprimes") en 2007...

Le Néo-Zélandais Ross McEwan a pris début octobre la tête de RBS, toujours en difficulté cinq ans après son sauvetage, avec pour objectif de la mener à la privatisation.

Mais à la différence de sa concurrente Lloyds Banking Group, ce chemin risque d'être encore long. Pour accélérer le processus, RBS doit loger 38 milliards de livres (près de 45 milliards d'euros) d'actifs toxiques au sein d'une structure de défaisance interne au groupe afin de nettoyer son bilan.

 

Source : Boursorama.com avec AFP via maître Confucius

Informations complémentaires :

 

 


Inscription à la Crashletter quotidienne

Inscrivez vous à la Crashletter pour recevoir à 17h00 tout les nouveaux articles du site.

Archives / Recherche

Sites ami(e)s