Iran : la France et d'autres pays européens contournent le verrou américain

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Une bonne nouvelle face à la dictature américaine.

La plateforme pétrolière iranienne de Soroush, dans le golfe Persique. - Crédits photo : Raheb Homavandi/REUTERS

DÉCRYPTAGE - Berlin, Londres et Paris ont créé un système de paiement pour commercer avec Téhéran.

Depuis l'arrivée de Donald Trump à la Maison-Blanche, la politique étrangère française, comme d'ailleurs celle des autres pays européens, a perdu ses repères. «Il est impossible de mener une diplomatie cohérente avec un tel président à Washington», déclarait récemment un ancien haut responsable français. Avec leur initiative lancée jeudi en direction de l'Iran, la France, l'Allemagne et le Royaume-Uni tentent de limiter les dégâts.

Ce système de paiement s'apparentant à une sorte de troc vise à éviter les transactions monétaires en dollars avec l'Iran pour échapper aux sanctions américaines. Les trois grands pays européens, qui depuis 2003 sont très investis dans les négociations avec l'Iran, veulent sauver l'accord sur le nucléaire signé en juillet 2015 et dont Donald Trump s'est retiré l'an dernier. «Il a fallu quinze ans d'efforts pour obtenir cet accord, qui selon nous fonctionne toujours correctement», affirme une source gouvernementale.

Pour Téhéran, le système, qui n'est pas encore opérationnel, n'est qu'une «première étape». Son impact économique devrait aussi rester modeste, même si le mécanisme doit à terme être élargi à d'autres pays non-européens. Mais en diplomatie, le symbole compte parfois davantage que les faits. La France, l'Allemagne et le Royaume-Uni espèrent ainsi prouver leur détermination à sauver l'accord, en détournant les sanctions extraterritoriales américaines. Un message politique qui selon eux devrait aider à convaincre Téhéran de rester dans l'accord nucléaire. L'Iran a menacé à plusieurs reprises de s'en retirer si les Européens ne trouvaient pas une solution pour compenser les pertes économiques consécutives au retrait de Washington. Les nouvelles sanctions américaines ont en effet persuadé les entreprises européennes d'abandonner leurs projets d'investissement en Iran.

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Le mécanisme créé par Paris, Berlin et Londres est aussi une manifestation claire de l'opposition européenne à la politique iranienne de la Maison-Blanche. C'est la première fois que les Européens créent un outil ouvertement destiné à contourner les sanctions américaines. «Depuis les efforts déployés en 2003 pour mettre fin à la crise de prolifération en Iran, juste après la guerre en Irak, ils essaient de prouver que le dialogue peut être plus efficace que la force, quand il est combiné à la pression», explique une source gouvernementale.

Pourtant, malgré les efforts pour sauver l'accord nucléaire, les relations entre l'Europe et l'Iran se sont détériorées depuis plusieurs mois. Paris reproche à la République islamique la poursuite de son programme de missiles balistiques, son influence grandissante au Moyen-Orient et ses ingérences sur le sol français. Et sur ces questions, les Français sont en phase avec la Maison-Blanche.

 

Source : Lefgaro.fr

 

Information complémentaire :

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