Italie : la gauche en tête, mais place au casse-tête

Panique dans la Zone €uro ! (Encore…) C’est quand même énorme ce qui se passe en Italie. Après que Mario Monti ait soufflé le froid sur le pays, son pendant populaire prend le relais, ainsi Sylvio Berlusconi pourrait revenir dans l’arène politique… Mais ce qui m’étonne le plus (mais après tout, ce sont justement « des politiques ») c’est que l’aile gauche de l’Italie (en tête) se dit d’ores et déjà prête à travailler avec… Mario Monti !

Conclusion : Comme en France, quel que soit le choix que vous faites, vous vous faites berner… Il n’y a PAS d’alternance dans la logique de la dette… Juste des taux d'interêts ! Dans ces conditions, pas étonnant que Beppe Grillo (le comique) remporte un tel succès… C'est que les Italiens ont compris le piège... (contrairement aux Français).

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La gauche serait arrivée majoritaire à la Chambre des députés, tandis qu'il n'y aurait pas de majorité au Sénat.

Par AFP

Les résultats des législatives du week-end en Italie s’avéraient très incertains lundi soir avec une victoire probable du centre gauche à la Chambre des députés mais une possible défaite au Sénat, alimentant les craintes d’une impossibilité de gouverner la troisième économie de la zone euro. A la Chambre, la coalition de gauche emmenée par le chef du Parti démocrate (PD) Pier Luigi Bersani s’adjugerait une confortable majorité grâce au système électoral qui accorde 55% des sièges à la formation arrivant en tête.

Les premiers résultats partiels (sur seulement un tiers des bureaux) lui attribuent 31,7% contre 27% à la coalition de droite de Silvio Berlusconi, candidat à 76 ans, pour la sixième fois en 18 ans de carrière politique. Mais de premières projections reposant sur des échantillons représentatifs donnaient en début de soirée un écart bien plus réduit (29- 29,5% contre 28,5-28,6%).

Au Sénat, la gauche serait également en tête avec 32,35% contre 29,9% pour la droite berlusconienne sur la base des deux tiers des bulletins dépouillés, inversant une tendance donnée précédemment par des projections d’instituts de sondage qui voyaient la droite aux premières loges.

Mais une victoire en voix ne se traduit pas automatiquement par la majorité de sièges (la majorité absolue est de 158 sièges), car le système électoral du Sénat, complexe, accorde une prime majoritaire au niveau de chaque région. Par exemple, les résultats de la Lombardie, région la plus riche et la plus peuplée, pèseront très lourd dans la balance.

La perspective de majorités opposées à la Chambre et au Sénat a fait brièvement passer dans le rouge (-0,1%) la Bourse et remonter l'écart des taux obligataires avec l’Allemagne. Les marchés redoutent plus que tout une instabilité gouvernementale en Italie, pays en récession et affligé d’une dette colossale (plus de 120% du PIB).

«C’est sûr que s’il y a une majorité à la Chambre et une autre au Sénat, il n’y a pas de gouvernement», a commenté Stefano Fassina, l'économiste du Parti démocrate, assailli de questions par les journalistes au QG de campagne du PD.

Une solution pourrait venir d’une alliance entre le centre gauche et Mario Monti, mais tout dépendra du nombre des sièges que ce dernier obtiendra au Sénat où sa liste tournerait autour de 9%. «Je ne sais pas si avec l’addition des sénateurs de centre gauche et de la coalition de Monti on arrive à une majorité», s’est interrogé M. Fassina. Au siège de campagne de l’ex-commissaire européen, l’ambiance était encore plus morose : «nous sommes préoccupés parce que le gouvernement n’aura pas de majorité», a expliqué à l’AFP Mario Giro, tête de liste en Campanie (Naples). Mais selon lui, «si les résultats se confirment, nous aurons deux coalitions, de droite et de gauche, obligées de travailler ensemble dont Monti peut être le pivot».

Une chose est sûre en revanche : le parti du comique devenu homme politique Beppe Grillo, le Mouvement Cinq Etoiles (M5S), apparaît comme le vrai vainqueur du scrutin. Le M5S pourrait faire jeu égal dans les deux chambres avec le Parti démocrate, principal mouvement de la gauche italienne. Après avoir voté lundi matin, Beppe Grillo avait lancé à la foule des journalistes : «l’histoire va changer un peu, on verra comment».

Catalyseur du malaise social dans un pays en pleine récession économique (-2,2% en 2012), il a séduit au-delà des clivages droite-gauche avec un programme jugé «populiste» par ses adversaires : fin du financement public des partis politiques, coupes sombres dans le nombre d'élus, revenu minimum de 1.000 euros et référendum sur l’euro. La crise et 15 mois de rigueur budgétaire imposées par le gouvernement technique de Mario Monti ont énormément influé sur ces élections. Le «Professeur», qui jouissait d’une solide popularité pour avoir rétabli la crédibilité de l’Italie, a fortement pâti des effets de sa politique d’austérité.

A l’inverse, Silvio Berlusconi, parti sous les huées en novembre 2011 en laissant une Italie au bord de l’asphyxie financière, a réussi une remontée spectaculaire en promettant d’abaisser les impôts et même de rembourser une taxe foncière impopulaire rétablie par Monti.

Le taux de participation était plus qu’honnête, de 75,1% pour la Chambre, de 74% pour le Sénat, même s’il a été en baisse de 5/6 points par rapport à 2008. Le mauvais temps a peut-être découragé certaines personnes âgées, a estimé la ministre de l’Intérieur Annamaria Cancellieri.

Des régionales étaient également organisées après la chute des administrations locales en raison de scandales de corruption et la gauche était donnée victorieuse dans le Latium (Rome).

 

Source : Liberation.fr

 


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