Jambon, lasagnes, sodas : l'abus d'aliments « ultra-transformés » augmente le risque d'AVC, selon une nouvelle étude (FranceBleu)

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L'abus de plats industriels "ultra-transformés" augmente le risque cardiovasculaire et de décès, selon les conclusions provisoires de deux études européennes publiées jeudi.

Image d'illustration, alimentation, industrie des plats cuisinés © Maxppp - Jean-François FREY

Ces dernières années, les chercheurs avaient déjà établi un lien entre les aliments ultra transformés et l'augmentation des risques d'obésité, d'hypertension artérielle, voire de cancers. Dans ces deux nouvelles études publiées jeudi et menées sur 120.000 volontaires en Europe, ils se sont penchés sur les maladies cardiovasculaires (accident vasculaire cérébral, infarctus...). Ils ont regardé ce qu'on appelle les aliments ultra-transformés : sodas, barres chocolatées, lasagnes.

Nugget, soupe en poudre, poêlés de légumes, sodas...

Les aliments sont considérés ultra-transformés quand ils ont subi des procédés industriels de transformation (huile hydrogénée, amidon modifié, etc.) et contiennent de nombreux ingrédients, notamment des additifs. Un plat préparé sans additifs, congelé ou pas, n'en fait pas partie. Mais la plupart des plats prêts à réchauffer, les sodas sucrés ou contenant des édulcorants, les "steaks" végétaux reconstitués avec additifs, les saucisses, les soupes en poudre et les snacks en général en font partie. Ils sont généralement plus riches en sel, graisses saturées, sucre, et pauvres en vitamines et en fibres, selon l'Inserm.

Le risque s'ajoute au tabagisme et à la sédentarité

La nouvelle étude française de l'Inserm dirigée par la docteur Mathilde Touvier porte sur plus de 100.000 participants, en majorité des femmes, participant à l'étude NutriNet-Santé (suivis entre 2009 et 2018, sur six ans maximum) et sur 3300 aliments et boissons. La consommation d'aliments ultra-transformés s'est révélée être associée à un risque plus élevé de maladies cardiovasculaires (1409 cas sur les 105.159 participants), et en particulier de maladies coronariennes (665 cas) et de maladies cérébro-vasculaires (829 cas). Une augmentation de 10 points de pourcentage d'aliments ultra-transformés dans la nourriture - en passant par exemple de 15% à 25% - est associée à une augmentation de 12% du risque de maladies cardiovasculaires (13% pour les maladies coronariennes et 11% pour les AVC et leur forme transitoire). Pour autant, les chercheurs sont prudents et ne veulent pas conclure à un lien clair de cause à effet : s'ils ont tenu compte aussi de l'âge des participants, de leur classe sociale, leur poids, leur consommation de tabac et leur activité physique, d’autres paramètres pourraient entrer en jeu.

Passer de deux à quatre portions par jour augmente le risque de 62%

L'étude de Maira Bes-Rastrollo (Université de Navarre, Pampelune, Espagne) et ses collègues évalue les associations possibles entre l'ingestion d'aliments ultra-traités et le risque de décès quelle qu'en soit la cause. Elle porte sur 19.899 diplômés universitaires espagnols (dont 12.113 femmes) âgés en moyenne de 38 ans et les décès ont été dénombrés sur une moyenne de 10 ans. Selon cette étude, une consommation plus élevée d'aliments ultra-transformés (plus de 4 portions par jour) est associée à un risque accru de mortalité toutes causes confondues de 62 % comparativement à une consommation moindre (moins de deux portions par jour).

Mais alors que faut-il acheter pour manger sainement ?

"On peut manger beaucoup de choses et il ne faut pas diaboliser tous les produits que l'on trouve dans les commerces et l'industrie parce que beaucoup sont tout à fait sains et pas ultra-transformés", déclare le docteur Touvier. La directrice de recherche conseille prêter attention à la qualité nutritionnelle des produits, de "se fier au Nutriscore" et "de regarder la liste des ingrédients". "Il ne faut pas être alarmiste et dire que si on consomme de temps en temps un plat ultra-transformé ou un soda, on augmente son risque de faire un accident cardiaque de 12%. C'est la consommation régulière qui importe", souligne la docteur Touvier qui, comme ses collègues, prône la consommation d'aliments bruts (légumes, fruits, poisson, lentilles, noix...).

 

Source : Francebleu.fr

 

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