Jérôme Cahuzac reconnaît avoir eu un compte à l'étranger

Et dire que j'avais pris sa défense. La conclusion de cette affaire, c'est que quand Médiapart accuse une personnalité, ce n'est pas sans fondement...

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Jérôme Cahuzac, le 7 mars 2013. | AFP/JEAN-PIERRE MULLER

Après avoir soutenu le contraire, à maintes reprises, sur les réseaux sociaux, à l'Assemblée nationale, et même "les yeux dans les yeux" au président de la République, l'ancien ministre du budget Jérôme Cahuzac a finalement reconnu mardi après-midi sur son blog, qu'il détenait bien un compte bancaire à l'étranger depuis vingt ans.

"Par lettre du 26 mars 2013, j'ai demandé à Messieurs les juges d'instruction Roger Le Loire et Renaud Van Ruymbeke de bien vouloir me recevoir afin que, délivré des obligations de ma fonction, je puisse enfin donner les explications qui s'imposent au regard de la détention à l'étranger d'un compte bancaire dont je suis le bénéficiaire depuis une vingtaine d'années", écrit-il.

"J'ai rencontré les deux juges aujourd'hui. Je leur ai confirmé l'existence de ce compte et je les ai informés de ce que j'avais d'ores et déjà donné les instructions nécessaires pour que l'intégralité des actifs déposés sur ce compte, qui n'a pas été abondé depuis une douzaine d'années, soit environ 600.000 €, soient rapatriés sur mon compte bancaire à Paris", poursuit l'ancien ministre.

L'ancien ministre, qui a été entendu pendant un peu plus d'une heure mardi après-midi par les deux juges d'instruction du pôle financier, a du même coup été mis en examen pour "blanchiment de fraude fiscale", a indiqué son avocat à l'AFP.

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"J'AI ÉTÉ PRIS DANS UNE SPIRALE DU MENSONGE"

Dans son communiqué, M. Cahuzac demande ensuite "pardon" : au président de la République, au Premier ministre, à ses anciens collègues du gouvernement, à ses collègues parlementaires, à ses électeurs, "aux Françaises et aux Français" et à ses proches.

Le ministre avait démissionné de ses fonctions le 19 mars, lorsque le parquet de Paris a annoncé l'ouverture d'une information judiciaire contre X pour blanchiment de fraude fiscale, à la suite d'une enquête publiée le 4 décembre par le site Mediapart.

Dans un article intitulé "Le compte suisse du ministre du budget", Mediapart assurait que Jérôme Cahuzac avait possédé "pendant de longues années et jusqu'en 2010" un compte au sein de la banque suisse UBS, à Genève, qu'il n'avait jamais déclaré au fisc. Ce compte aurait été vidé de l'argent qu'il contenait et placé dans une banque singapourienne.

Lire : Si vous n'avez rien suivi de l'affaire Cahuzac

Des informations alors qualifiées de "diffamatoires" et immédiatement démenties par le ministre, qui annonçait alors son intention de porter plainte.

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Le ton péremptoire fait désormais place à la contrition. "J'ai été pris dans une spirale du mensonge, et je m'y suis fourvoyé", écrit-il sur son blog. Il évoque une "lutte intérieure taraudante pour tenter de résoudre le conflit entre le devoir de vérité auquel [il a] manqué et le souci de remplir les missions qui [lui] ont été confiées". L'ancien ministre se dit encore "dévasté par le remords" devant cette "faute inqualifiable" qu'est celle d'avoir pensé qu'il "pouvait éviter d'affronter un passé" qu'il pensait "révolu".

Lire aussi : Que risque Jérôme Cahuzac ?

 

Source : Lemonde.fr

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