Journée décisive pour le destin judiciaire de Nicolas Sarkozy, alias « Paul Bismuth… »

Allez, pour commencer la journée, un truc assez léger, mais quelque part, justement, cela donne un avant-goût de cette fameuse loi européenne sur le « secret des affaires », où, même si vous avez connaissance d’une malfaçon ou d'un délit, vous ne pouvez le dénoncer sans tomber sous le coup de la justice. De plus, alors qu’hier la loi sur le renseignement est passée, cela vous indique que vous, vous pouvez être mis sur écoute, ça il n’y a pas de souci... Mais quand il s’agit de Nicolas Sarkozy, c’est une autre histoire, alors est-ce que pour les exilés fiscaux c'est pareil ? ; )

Update 07.05.2015 @ 9h10 : Ecoutes jugées légales... Dixit BFMTV

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Nicolas Sarkozy

Les juges pourront-ils exploiter les conversations entre Nicolas Sarkozy et son avocat ? Si la cour d'appel de Paris répond jeudi par la négative, le dossier qui vaut une mise en examen pour corruption à l'ex-chef de l'état s'écroulera.

C'est une décision qui pésera lourd dans le destin judiciaire de Nicolas Sarkozy. Gelée depuis l'automne, la procédure pourrait reprendre aujourd'hui si la cour d'appel de Paris juge que les écoutes de l'ancien chef de l'Etat sont recevables aux yeux de la justice. Dans le cas d'une réponse positive, c'est le risque d'un infamant renvoi en correctionnelle qui se profilerait pour celui qui apparaît désireux d'obtenir une revanche sur François Hollande en 2017. 

Redevenu depuis chef de l'opposition, il est soupçonné d'avoir en 2014 sollicité le haut magistrat Gilbert Azibert par l'intermédiaire de son avocat Thierry Herzog "pour tenter d'influer sur une décision" de la Cour de Cassation le concernant dans l'affaire Bettencourt, résume une source proche de l'enquête. "Ou, à tout le moins, pour tenter d'obtenir des informations confidentielles", poursuit cette source. 

En échange, Nicolas Sarkozy aurait promis d'intervenir pour que le magistrat obtienne un poste de prestige à Monaco. Au final, l'ex-président n'a pas obtenu gain de cause, ni Gilbert Azibert le poste convoité. 

"Je l'aiderai"

Cette thèse des enquêteurs est "une insulte à (son) intelligence", s'était indigné Nicolas Sarkozy qui avait vu dans son placement en garde à vue en juillet 2014, mesure inédite pour un ex-président, une "volonté de (l')humilier publiquement". Le dossier se nourrit essentiellement de ses conversations avec Me Herzog. L'ex-président avait initialement été placé sur écoute dans l'enquête sur les accusations de financement libyen de la campagne présidentielle victorieuse de 2007. 

Ces échanges entre Nicolas Sarkozy et son avocat "ne suscitent pas d'interrogations quant à leur volonté et leurs attentes", estime une source proche de l'enquête. Leur contenu paraît en effet gênant pour Nicolas Sarkozy. "Moi, je le fais monter !", dit-il ainsi le 5 février 2014 à Me Thierry Herzog à propos de Gilbert Azibert. "Je l'aiderai", insiste-t-il, s'exprimant depuis un portable fourni par son avocat et souscrit au nom d'emprunt de Paul Bismuth. 

Le 11, dans une conversation sur leurs portables non officiels, les deux hommes conviennent de se rappeler sur la ligne officielle de Nicolas Sarkozy, qu'ils savent surveillée. L'ex-chef de l'Etat ironise sur "ces messieurs qui nous écoutent". 

"Si nous triomphons, il n'y aura plus de suite judiciaire"

Le 23, alors que l'ex-chef de l'Etat doit se rendre dans la Principauté, Me Herzog lui rappelle, si l'opportunité se présente, "de dire un mot pour Gilbert". Nicolas Sarkozy acquiesce, dit qu'il fera "la démarche", ce qu'il confirme deux jours plus tard. Le lendemain, il renonce subitement. 

Nicolas Sarkozy y voit la démonstration qu'il n'a rien à se reprocher. Pour les enquêteurs, ce revirement peut s'expliquer par le fait que les deux hommes viennent d'apprendre que leurs téléphones non officiels sont aussi sur écoute. 

Sans les conversations Herzog-Sarkozy, dont le parquet général avait requis la validation lors de l'audience en mars, le dossier se viderait de sa substance. Aussi Nicolas Sarkozy a-t-il dès sa garde à vue contesté "formellement la légalité des interceptions qui ne sont ni plus ni moins qu'un scandale" et donc refusé de répondre aux questions sur elles. 

"Si nous triomphons, il n'y aura plus de suite judiciaire", avait d'ailleurs dit après l'audience l'avocat de Gilbert Azibert, Me José Allegrini. Nicolas Sarkozy a été mis en examen à l'été 2014 pour "corruption active", "trafic d'influence actif" et "recel de violation du secret professionnel", une décision des juges Claire Thépaut et Patricia Simon dont il a mis en doute l'impartialité politique. 

 

Source : l'Express.fr

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