Kuzmanovic : "Cette présidentielle a été verrouillée, au profit des gagnants de la mondialisation" (Marianne.net)

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Bonjour, week end, on va prendre un peu de recul. Je vous passe cependant cet article, pour expliquer que toute cette présidentielle est un petit jeu de théâtre dont on connaît le final. De plus Mr Darmanin a indiqué hier qu'ils allaient se servir de Dominion pour les résultats des votes (tweet ci-dessous), à partir de là, plus aucun doute qu'ils cherchent à manipuler le scrutin en faveur d'Emmanuel Macron.

Georges Kuzmanovic, président de République souveraine, n'a pas pu se présenter à l'élection présidentielle, faute de parrainages suffisants. Il explique dans une tribune que le système politique français connaît une profonde crise de la représentation démocratique.

Le 7 mars, la campagne de recueil des parrainages s'est achevée. La liste des candidats retenus illustre le verrouillage total de l'élection maîtresse de la démocratie française, celle qui mobilise le plus de Français, car elle détermine le cap que prend le pays pour cinq ans.

Aucune force politique nouvelle n'y figure, sinon celle d'Éric Zemmour, dont l'offre politique est un pur retour à la ligne originelle du Front national (nationalisme identitaire et thatchérisme), et qui doit à sa carrière de journaliste de plateau une grande notoriété – sans parler du soutien clair du propriétaire de nombreux médias. Le seul candidat qu'on pourrait qualifier d'outsider, Jean Lassalle, a déjà été candidat, c’est celui de la ruralité, qui lui vaut la sympathie de nombreux maires de petites communes.

« À part Nathalie Arthaud, et peut-être Philippe Poutou, permanent syndical, tous les candidats sont des professionnels de la politique, y compris Éric Zemmour, qui, depuis des décennies, gagne sa vie en donnant son avis à l'antenne. »

On ne compte pourtant plus les voix qui déplorent la crise de confiance entre les Français et leurs institutions, la crise de la représentation démocratique, l'absence de débouché politique du mouvement des Gilets jaunes, la récente explosion de l'abstention, même pour des élections où la participation est traditionnellement forte, comme les municipales. Chacun s'inquiète de ce que les Français n'espèrent plus rien de la politique. Chacun déplore qu'ils se désintéressent même de la campagne présidentielle, qui est pourtant le temps fort de notre vie démocratique.

C'est que les Français voudraient du nouveau. Des têtes nouvelles, sans doute, car ils sont nombreux à considérer que les gouvernants des dernières décennies sont discrédités, et parce qu'ils désapprouvent la scission qui s'est établie entre les professionnels de la politique et les autres. Or à part Nathalie Arthaud, et peut-être Philippe Poutou, permanent syndical, tous les candidats sont des professionnels de la politique, y compris Éric Zemmour, qui, depuis des décennies, gagne sa vie en donnant son avis à l'antenne.

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Mais surtout des idées nouvelles ; des idées capables de rassembler une grande majorité d'entre eux contre les projets ultralibéraux du président sortant. Or les positionnements de ses différents concurrents en font des candidats de niche, qui visent une partie de la population sans se soucier de déplaire aux autres. En ce sens, cette présidentielle est bel et bien celle de « l'archipélisation » de notre société décrite par Jérôme Fourquet – Emmanuel Macron bénéficiant du groupe le plus nombreux et celui qui vote le plus : les gagnants de la mondialisation.

« Des rumeurs persistantes font état d'achats de parrainages, sans qu'aucune enquête ne soit diligentée, sous prétexte que les candidats qui y auraient recours n'ont pas passé la barre fatidique. »

Pourquoi l'entrée dans l'arène démocratique de toute nouvelle offre politique est-elle impossible ? D'abord parce que le système des parrainages, initialement destiné à écarter les candidatures de fantaisie – même s'il n'a pas évité celle de Marcel Barbu – a été dévoyé par la pratique des partis politiques en place et définitivement détourné par la réforme Hollande. Celle-ci, prévoyant une publicité complète qui transforme le parrainage – c’est-à-dire le fait de considérer que la candidature est sérieuse – en soutien, devait fermer l'élection maîtresse à tout outsider – sauf à bénéficier bien sûr de soutiens économiques importants, comme ce fut le cas du président sortant.

Dans la pratique, ce système est totalement vicié. Des agissements qui remettent en cause la sincérité de cette procédure ne sont ni contrôlés ni sanctionnés. Certains « petits » candidats, qui ne cherchent qu'à se faire connaître, se présentent sans association de financement : cela signifie qu'ils ne pourraient pas faire prospérer leur candidature même s'ils avaient leurs 500 signatures. Qu'ils aient mobilisé des parrainages pour rien, au détriment d'autres candidats ayant respecté les règles, n'est pas pris en compte.

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Des rumeurs persistantes font état d'achats de parrainages, sans qu'aucune enquête ne soit diligentée, sous prétexte que les candidats qui y auraient recours n'ont pas passé la barre fatidique. Là encore, ce sont des parrainages perdus.

La « banque de signatures » mise en place par le Modem de François Bayrou détourne la procédure, mais en renforçant son caractère verrouillé, puisqu'il se fonde sur la popularité dans les sondages, interdisant donc de fait l'apparition de toute nouvelle proposition politique, par définition méconnue, donc non testée.

La campagne de recueil des signatures se fait en grande partie par courriel ; or les fournisseurs internet peuvent décider unilatéralement que ces messages seront classés comme indésirables.

« À tout le moins, un anonymat complet devrait être assuré aux élus susceptibles de donner leur parrainage, de manière à retrouver l'esprit de la Ve République. »

En l'absence d'une dématérialisation des envois, les délais sont trop courts, d'autant plus que la Poste est en continuel recul dans les territoires. De nombreuses préfectures n’ont plus de services courrier ; elles ont délégué cette fonction à des entreprises dont le service est aléatoire. Des maires, en particulier outre-mer, n’ont reçu les formulaires que très peu de temps avant la clôture. L'envoi direct de ces formulaires par les équipes des candidats et non par les maires eux-mêmes de la Poste la plus proche de leur domicile n'a pas été sanctionné.

Aucune sanction pour les pressions subies par les maires, telles que les délibérations illégales du conseil municipal, ou les consignes des partis politiques.

Les organes de presse n'invitent que les candidats qui leur conviennent, refusant de se plier à l'obligation de traitement égal des candidats dès lors qu'ils n'ont pas leurs 500 signatures. Mais c'est naturellement l'exposition médiatique qui permet aux parrains de juger si un candidat est sérieux ou fantaisiste. L'Arcom, autorité chargée de faire respecter l'égalité du temps de parole, ne fait rien.

Les défauts intrinsèques de cette procédure, comme les multiples altérations de sa sincérité par des irrégularités non sanctionnées, devraient conduire à son remplacement le plus vite possible par une procédure plus démocratique et plus transparente, comme au Portugal, où chaque candidat doit obtenir 7500 parrainages citoyens – mais cela nécessiterait une révision constitutionnelle. À tout le moins, un anonymat complet devrait être assuré aux élus susceptibles de donner leur parrainage, de manière à retrouver l'esprit de la Ve République : la confiance donnée aux maires petits et grands pour faire la différence entre un candidat sérieux et un candidat de fantaisie.

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Pour cette fois, il est à craindre que les électeurs se détournent d'une élection où le seul candidat qui s'adresse réellement à tout le pays soit le président sortant, majoritairement détesté ; une élection où les candidats susceptibles d'arriver au second tour sont tous des candidats haïs par plus de la moitié de la population. République souveraine ne peut se résoudre à soutenir un candidat officiellement dans ces conditions ; chacun de ses membres est ainsi appelé à voter pour celui qui lui convient le plus – ou plutôt qui lui déplaît le moins.

Même si nous savons que, comme à chaque fois depuis la funeste instauration du quinquennat, les élections législatives sont boudées par les électeurs, nous espérons qu'elles puissent devenir l'occasion d'une expression en faveur d'une véritable opposition souverainiste et sociale. C'est pourquoi nous nous préparons, avec nos alliés, à présenter un candidat dans le plus de circonscriptions possible, afin de porter haut notre message à l'Assemblée nationale et – pourquoi pas – participer à une opposition capable de barrer la route aux pires dérives européistes et libérales du président sortant.

 

Source : Marianne.net

 

Informations complémentaires :

Kuzmanovic Elections

 

 

 

 

 

 


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