Update 02.12.2017 : Devises : quand les robots lisent dans les pensées des clients (Les Echos.fr) via Contributeur anonyme
McKinsey démystifie les défis du numérique et remet l'homme producteur et consommateur au centre du jeu.
Renoncer aux robots dans un titre, c'est accepter d'emblée de perdre une bonne partie de ses lecteurs potentiels qui n'y retrouveront pas leurs fantasmes. Mais on ne va pas être plus royaliste que le roi : la nouvelle étude du McKinsey Global Institute, «Emplois perdus, emplois gagnés : les évolutions de la force de travail dans un temps d'automatisation», se garde bien de se limiter aux êtres plus ou moins androïdes venant prendre la place des humains. «L'automatisation est bien plus large, englobant à la fois le hardware d'un robot ou d'un capteur, ainsi que du software et des algorithmes qui vont transformer tous les processus d'une organisation», précise Éric Labaye, directeur associé senior de McKinsey.
«Alors que moins de 5 % des métiers actuels sont totalement automatisables, environ 60 % des métiers ont au moins 30 % de leurs activités qui peuvent être automatisées», estime l'étude. Les possibilités d'évolution sont donc énormes et les marges d'incertitude tout aussi grandes. Dans son scénario central, McKinsey prévoit que 375 millions de gens, soit 14 % de la main-d'œuvre mondiale, vont devoir changer de métier et acquérir de nouvelles compétences du fait de l'automatisation.
«Le fait vraiment nouveau est que cette fois tous les métiers sans exception sont touchés de près ou de loin par la révolution numérique. Les emplois ne seront pas supprimés mais transformés.»
Éric Labaye, directeur associé senior de McKinsey
Mais cette moyenne mondiale est trompeuse. L'impératif de changement sera bien plus fort dans les pays avancés que dans les économies émergentes. Aux États-Unis, au Japon et en Allemagne, pour lesquels McKinsey a mené des enquêtes spéciales, la proportion des gens obligés de changer en profondeur professionnellement pourrait atteindre respectivement 32 %, 46 % et 33 %.
La pression du changement ne portera que sur 13 % des Chinois, 6 % des Indiens et 10 % des Mexicains : ils sont relativement plus jeunes et leurs économies étant moins proches de la «frontière technologique», ils gardent des marges de progression dans des formes de travail plus classiques.
Pour les pays avancés, «le fait vraiment nouveau est que cette fois tous les métiers sans exception sont touchés de près ou de loin par la révolution numérique. Les emplois ne seront pas supprimés mais transformés. Pour les entreprises, le défi majeur est la réorganisation du travail. Elles devront être suffisamment agiles pour soutenir les créations d'emplois liés aux nouvelles technologies de l'information, sachant par exemple que 8 % à 9 % de l'emploi total en 2030 correspondront à des métiers que l'on n'imagine même pas aujourd'hui», note Éric Labaye.
Tous les métiers touchés
McKinsey a établi une grille générale des métiers face à l'automatisation. Expertise, contact avec les gens et gestion des tâches: ces trois qualités, qui sont celles des professions médicales, de l'enseignement ou des managers d'entreprises, les rendent moins vulnérables.
À l'inverse, le traitement et la collecte de données administratives ainsi que la manipulation d'objets sont les plus menacés. Ce qui ne signifie pas une condamnation des métiers manuels. «Les jardiniers, les plombiers ou les prestataires de soins pour enfants et personnes âgées, qui évoluent dans un environnement imprévisible, ont des tâches plus difficiles à automatiser techniquement, d'autant qu'ils ont des salaires relativement bas», souligne McKinsey.
Source : Le Figaro.fr
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