L'ONU n'a « pas de plan » si l'épidémie d'Ebola n'est pas stoppée

Un petit update sur Ebola, car il faut bien parler des choses qui fâchent. Encore une fois, si cette épidémie avait eu lieu au Qatar ou en Arabie saoudite, voire en Europe, elle aurait été rapidement enrayée. Mais à mon avis, comme l'Afrique n'est pas un pays riche, l'OMS a tardé à agir. Le souci, c'est que l'on risque toutes et tous d'en payer le prix, car, à mon sens, la mobilisation est encore largement en dessous de ce qu'elle devrait être. Et n'oubliez pas qu'il reste une grosse inconnue, surtout quand on voit comment le virus est virulent... On peut cependant se réjouir des nouvelles mesures de dépistages des voyageurs en provenance des pays touchés aux aéroports en France, que l'on appelait de nos vœux...

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LeFigaro.fr - L'ONU s'est fixé comme objectif d'assurer d'ici au 1er décembre que au moins 70% des personnes
infectées se trouvent dans un centre de soins et que 70% des enterrements ne donnent pas lieu à de nouvelles
contaminations.

Le cap des 5000 à 10.000 contaminations supplémentaires hebdomadaires pourrait être franchi dès décembre. Une deuxième infirmière qui s'était occupée du patient libérien décédé a contracté la maladie au Texas.

«Ebola a une longueur d'avance sur nous», ont prévenu les responsable de la mission des Nations unies chargée de coordonner la réponse d'urgence au virus Ebola (UNMEER). L'épidémie «va plus vite que nous et elle est en train de gagner la course. Si nous ne stoppons pas Ebola, nous aurons à affronter une situation sans précédent et pour laquelle nous n'avons pas prévu de plan», a déclaré le numéro 1 de l'UNMEER. Chaque jour apporte son lot de prévisions négatives. L'OMS projette pour début décembre 5000 à 10.000 cas supplémentaires par semaine.

La fièvre hémorragique continue de s'étendre géographiquement dans les trois pays les plus touchés - Sierra Leone, Guinée et Liberia - et s'installe dans les capitales. Ebola a d'ores et déjà fait 4447 morts sur un total de 8914 cas recensés depuis le déclenchement de l'épidémie en mars. Mais si l'on prend aussi en compte les décès dus à Ebola qui n'ont pas été rapportés aux autorités, le taux de mortalité atteint 70%.

L'ONU s'est fixé comme objectif, pour arrêter l'expansion de l'épidémie, d'assurer d'ici au 1er décembre qu'au moins 70% des personnes infectées trouvent une place dans un centre de soins et que 70% des enterrements ne donnent pas lieu à de nouvelles contaminations. En retenant l'hypothèse de 10.000 cas par semaine au 1er décembre, cela signifie qu'il faudra à cette date 7000 lits pour accueillir les patients alors que les projections actuelles permettent d'en envisager seulement 4.300. Le manque de personnel est criant. Il faudrait 16 laboratoires de diagnostic, 450 équipes pour traiter les corps des victimes, un millier de véhicules et des équipements de protection.

Nouveau protocole du CDC aux Etats-Unis

Aux États-Unis, une deuxième membre du personnel médical du Texas Health Presbyterian Hospital où avait été traité le Libérien Thomas Duncan, qui a succombé au virus, a contracté la maladie. Il s'agit d'une infirmière de 29 ans, Amber Vinson. Ses premières fièvres sont apparus mardi et ell a été placé à l'isolement. La malade a déclaré avoir pris l'avion le 13 octobre, soit un jour avant de contaster les premiers symptômes de la maladie. Les autorités ont donc appelé les 132 passagers du vol 1143 de Frontier Airlines asssurant ce jour-là la liaison Cleveland -Dallas de contacter un numéro d'urgence. «Elle n'aurait pas dû voyager sur un vol commercial», a déclaré lors d'une conférence de presse le directeur des Centres américains de contrôle et de prévention des maladies (CDC), Thomas Frieden. Il a déclaré qu'à l'avenir, les personnes sous surveillance ne seraient plus autorisées à prendre l'avion, ajoutant tout de même que le risque d'une contamination à bord de l'appareil pri s par l'infirmière était très peu élevé.

Le maire de Dallas, Mike Rawlings, a indiqué lors d'une conférence de presse que l'infirmière vit seule et ne possède pas d'animaux familiers. Les lieux qu'elle a fréquentés ont été nettoyés, ses voisins et amis ont été informés de la situation, a-t-il ajouté. Sa collègue déjà contaminée irait mieux. Cette jeune infirmière a reçu une transfusion de plasma d'un des docteurs américains qui a surmonté la maladie.

Cette deuxième contamination accrédite critiques d'un syndicat d'infirmiers qui a dénoncé l'impréparation du du Texas Health Presbyterian Hospital où aucun mesure n'a été prise lors de l'accueil de Thomas Duncan. 76 personnels de santé ont pu se trouver exposés au virus Ebola en le traitant. Thomas Duncan a été admis aux urgences où il a été contact avec d'autres personnes «pendant des heures».

Tirant la conséquence des failles qui ont entraîné cette contamination, le Centre de contrôle et de prévention des maladies (CDC) a annoncé la mise en place de nouvelles directives. Dès qu'un cas d'Ebola sera confirmé, le CDC enverra sur le terrain une équipe de soutien spécialiste des thérapies expérimentales qui pourra guider les soignants sur la manière d'utiliser, d'enfiler et d'enlever les combinaisons et matériels de protection. Le protocole est complexe et les gestes malencontreux pouvant générer une contamination sont nombreux, comme le montre cette démonstration du chef du service santé de CNN.

Le nombre de personnes autorisées à entrer en contact avec un malade sera aussi restreint. Le CDC va recevoir 25 millions de dollars du PDG de Facebook Mark Zuckerberg et de sa femme Priscilla. De son côté, le président Barack Obama devait réunir mercredi après-midi à la Maison-Blanche l'équipe chargée de coordonner la réponse face à l'épidémie.

La malade espagnole a passé un cap critique

En Espagne, l'aide-soignante contaminée a passé le cap périlleux des 15 jours de maladie. Ebola est en effet le plus meurtrier entre le 13e et 14e jour. Ses médecins espèrent la maintenir dans un état stable désormais. Ayant été contaminée en soignant deux missionnaires rapatriés d'Afrique et décédés, la malade fait tout pour limiter les contacts avec la cinquantaine de soignants qui s'occupent d'elle, les mettant en garde contre ce qu'ils touchent.

Quinze personnes - dont le mari de l'aide-soignante -, sont en observation à l'hôpital, et 66 chez elles. Elles ne présentaient toujours «pas de symptômes» mardi. Son époux a exigé dans une lettre ouverte à la presse la démission du responsable de la Santé de la région de Madrid, Javier Rodriguez, qui avait ironisé à propos de Teresa Romero qu'il n'y avait «pas besoin d'avoir un master» pour apprendre à enfiler une combinaison. Il reproche aussi aux autorités de n'avoir donné qu'une formation de 30 minutes à sa femme pour apprendre à revêtir la combinaison.

D'après le Centre européen de prévention et contrôle des maladies, l'hôpital Carlos III où est soignée Teresa Romero ne respecte pas toutes les normes nécessaires pour prendre en charge des patients infectés par Ebola.

 

Source : Lefigaro.fr

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