La Croatie dit non au mariage homosexuel

Les Croates ont voté dimanche 1er décembre en faveur d’une révision de la Constitution pour empêcher le mariage homosexuel, au cours d’un référendum réclamé par des associations. Il s’agissait de pouvoir inscrire dans la Constitution une clause définissant le mariage comme une union pour la vie entre un homme et une femme.

croatie_02_12_2013.jpg
Bureau de vote à Zagreb le 1er décembre 2013.

Selon les résultats officiels portant sur les bulletins dépouillés dans près de 99 % des bureaux de vote, 65,76 % des Croates ont répondu "oui" à la question de savoir si le mariage devait être inscrit dans la Constitution comme "l’union entre un homme et une femme".

Dans cette ex-république yougoslave de 4,2 millions d’habitants, tout récemment devenue membre de l’UE, l’Église catholique, très influente, a donné son soutien à l’organisation de cette consultation.

"Le mariage est le fondement de la famille et de la société. Les Croates ont le droit de dire si pour eux le mariage est l’union entre un homme et une femme", a déclaré dans la journée Zeljka Markic, présidente du collectif conservateur "Au nom de la famille" qui a été à l’origine de cette consultation.

Le gouvernement de gauche était contre cette initiative

"Aucune discrimination ne peut être bénéfique, elle ouvre plutôt la voie à de nouvelles discriminations", a-t-elle dit.

Le gouvernement de centre gauche dirigé par Zoran Milanovic avait appelé ces derniers jours les citoyens à voter contre un tel amendement.

 Voir notre enquête : la Croatie se prononce sur le mariage

"C’est un référendum triste et insensé (…) j’espère que c’est la dernière fois que nous aurons à organiser un tel scrutin de cette manière et sur ces questions", a déclaré M. Milanovic à la presse après avoir voté.

"La Constitution devrait préciser quelles sont les questions qui peuvent être soumises à un référendum et celles qui ne devraient pas en faire l’objet, qui représentent l’intimité de la famille", a-t-il ajouté.

 « maintenir notre droit d’être ce que nous sommes »

Mais, pour le chef du principal parti d’opposition (HDZ, droite nationaliste), Tomislav Karamarko, voter "oui" signifie "protéger les valeurs traditionnelles".

"Il ne s’agit pas de menacer les droits des autres, mais de maintenir notre droit d’être ce que nous sommes. Malheureusement, nous devons, pour ce faire, introduire dans la Constitution quelque chose qui est naturel", a-t-il fait valoir.

Pour sa part, le chef de l’Etat, Ivo Josipovic, a noté que "la question posée était d’ordre éthique et ne changerait pas grand-chose".

"Le message et les résultats (du scrutin) doivent néanmoins être respectés", a-t-il dit.

"Je m’aperçois que l’on utilise des méthodes démocratiques pour menacer des valeurs fondamentales de la démocratie. C’est à la majorité qu’il revient de lutter pour les droits des minorités", a estimé Eugen Pusic qui milite pour la défense des droits de l’Homme.

"Des gens qui ne peuvent rien perdre et vivent déjà mariés, veulent dicter aux autres comment ils vont vivre", s’est indigné pour sa part l’acteur Vili Matula, qui a voté "non".

En 2003, la Croatie a accordé aux couples de même sexe les mêmes droits qu’aux hétérosexuels vivant en union libre, dont une sorte de reconnaissance de la communauté de biens.

 

Source(s) : La Croix avec AFP Croatie

 


Inscription à la Crashletter quotidienne

Inscrivez vous à la Crashletter pour recevoir à 17h00 tout les nouveaux articles du site.

Archives / Recherche

Sites ami(e)s