La droite française promet d'accroître la répression

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Ce virage sécuritaire, qui provoque un choc des civilisations, la collusion du pouvoir et des nantis, le contrôle du peuple par Hadopi, ainsi que le démantèlement des acquis sociaux, propulse la France en tant que fer de lance du NWO.

PARIS (Reuters) - Le gouvernement et l'UMP ont emboîté le pas à Nicolas Sarkozy sur le thème de l'insécurité en proposant d'étendre les motifs de déchéance de la nationalité et de mettre en prison des parents de mineurs délinquants.

Au plus bas dans les sondages à 21 mois de l'élection présidentielle de 2012, le président français a établi vendredi un lien entre délinquance et immigration dans un discours destiné à conforter son camp.

Ses propos ont suscité les critiques de l'opposition qui l'accuse d'empiéter sur le terrain traditionnel de l'extrême droite en s'attaquant à des principes républicains fondamentaux comme celui d'égalité.

Le chef de l'Etat a menacé de déchoir de la nationalité française toute personne d'origine étrangère qui porterait atteinte à la vie d'un représentant de l'autorité publique.

Le ministre de l'Intérieur, Brice Hortefeux, et l'un des spécialistes de la sécurité de l'UMP ont renchéri ce week-end, tandis que la gauche dénonçait "une dérive antirépublicaine qui abîme la France".

Brice Hortefeux estime ainsi que la déchéance de la nationalité doit pouvoir être prononcée "aussi en cas d'excision, de traite d'êtres humains ou d'actes de délinquance grave", dans un entretien que publie dimanche Le Parisien.

Le député Eric Ciotti, parfois surnommé "Monsieur sécurité" de l'UMP, annonce pour sa part dans Le Journal du Dimanche qu'une future proposition de loi doit permettre d'imposer aux mineurs condamnés un plan de probation sous la responsabilité des parents, qui s'exposeraient à des peines allant jusqu'à deux ans de prison et 30.000 euros d'amende en cas de violation.

"ÉCRAN DE FUMÉE"

Le Parti socialiste et le député des Verts Noël Mamère ont dénoncé dimanche ces déclarations, qui visent selon eux à masquer l'échec de Nicolas Sarkozy sur la sécurité comme sur les questions économiques, ainsi que les "affaires" touchant la droite, allusion au dossier Woerth-Bettencourt.

"Les dernières déclarations du ministre de l'Intérieur et de sa majorité (...) marquent un pas de plus dans l'outrance verbale et une dérive antirépublicaine qui abîme la France et ses valeurs par des lois d'exception aussi iniques que vraisemblablement anticonstitutionnelles", affirme la numéro un du PS, Martine Aubry, dans un communiqué.

"La dureté des mots et la dérive des propositions n'ont d'égal que l'ampleur des échecs de Nicolas Sarkozy en matière économique et sociale comme en matière de sécurité", poursuit-elle, promettant que le PS ne laissera "pas masquer ces échecs comme les affaires qui touchent aujourd'hui la droite par un écran de fumée jouant sur les peurs".

Brice Hortefeux présentera un projet de loi sur la sécurité le 7 septembre au Sénat, jour du début de l'examen à l'Assemblée nationale de la réforme des retraites à laquelle s'opposent l'ensemble des syndicats français et la gauche.

En parallèle, le ministre de l'Immigration, Eric Besson, présentera en septembre son projet de loi sur l'immigration à l'Assemblée. La proposition de loi d'Eric Ciotti doit quant à elle être déposée début septembre.

Selon Noël Mamère, "il s'agit (pour le gouvernement) de faire diversion pour faire oublier l'essentiel : la réforme des retraites, la crise, le chômage, le sentiment d'injustice et l'affaire d'Etat dans laquelle est empêtré le président de la République" avec l'affaire Bettencourt.

"Ils sont en train de corrompre les fondements de notre démocratie et, en ce sens, ce sont des gens dangereux", a-t-il dit sur i>Télé, ajoutant que "la dernière fois qu'en France on a appliqué la déchéance de la nationalité c'était sous le régime de Vichy, sous le régime de Pétain, pour les juifs".

Le ministre de l'Industrie, Christian Estrosi, a estimé qu'en utilisant le mot "antirépublicain", "Mme Aubry nous fait une espèce de tartuferie". "C'est presque de la tartuferie en quantité industrielle", a-t-il dit sur France Info.

Jean-Baptiste Vey


Source :
Reuters

Informations complémentaires :

Le Post : Martine Aubry: "La dureté des mots et la dérive des propositions n'ont d'égal que l'ampleur des échecs de Nicolas Sarkozy"
Le Midi Libre : Sarkozy prépare 2012 sur le mode musclé
Sud Ouest : Sarkozy sur les terres du FN


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