La Grèce torpille la flottille

Ça pourrait presque être drôle si ça n'était tragique (regardez la vidéo). Car justement, le seul bateau à avoir pu appareiller (qui, du reste, est français, toujours prêts à faire une bêtise ceux-là) s'est fait intercepter en Crète il y a 4 heures ! Ah oui, ils ne lésinent pas quand la démocratie est en jeu...

L'amour fou,


La Flottille pour Gaza interdit de quitter la... par libererlapalestine

Un seul bateau de la « flottille de la liberté » a réussi à quitter Athènes pour se diriger vers Gaza. Les passagers des autres embarcations sont rentrés chez eux. Ils fustigent l’attitude de la Grèce.

«Je regrette qu’Israël et la France aient utilisé la Grèce comme bras armé. La France n’a rien fait pour que l’on puisse sortir librement des eaux grecques. » De retour en France après avoir passé une semaine d’attente à bord du Louise-Michel, le député communiste Jean-Paul Lecoq ne mâchait pas ses mots après l’impossibilité pour la « flottille de la liberté » de quitter Athènes pour se rendre à Gaza afin de dénoncer le blocus israélien sur ce territoire de 1,7 million d’habitants. Cette opération était la deuxième du genre. En mai 2010, neuf Turcs avaient été tués par la marine israélienne sur le ferry turc, le Mavi-Marmara.

Sur la dizaine d’embarcations regroupées près d’Athènes, une seule a réussi à tromper la vigilance des garde-côtes. Il s’agit du bateau français Dignité-Al-Karama. Huit militants sont à son bord.

 « Médiatiser la situation à Gaza »

« Si, par miracle, ce bateau arrivait à Gaza, ce serait une joie immense pour tous les habitants de ce territoire. Si ces huit personnes arrivaient à briser le blocus de Gaza, cela s’entendrait très, très loin », expliquait sans trop y croire Michèle Sibony, porte-parole d’Un bateau français pour Gaza. Mais, même si cela ne devait pas être le cas, ça ne constituerait pas pour autant un échec, selon Michèle Sibony. « Ce que l’on voulait, c’était médiatiser la situation à Gaza. Il fallait parler de Gaza. Nous avons forcé les États à aborder la question de Gaza. Nous avons fait sortir le loup du bois », dit-elle. « Cette flottille a permis que des portes s’entrouvrent. La Grèce a proposé d’envoyer de l’aide humanitaire et du ciment à Gaza », ajoute Jean-Paul Lecoq.

« Nous sommes un peu dépités mais aussi pleins d’espoir pour la suite des événements », indique de son côté Alain Bosc. Ce membre de la Cimade (Comité intermouvements auprès des évacués) était l’un des passagers du Louise-Michel. « Nous avons démasqué le premier ministre israélien. Netanyahou est un trouillard. Il a demandé à son homologue grec Papandréou de faire le sale boulot. Cela révèle l’état d’esprit du gouvernement israélien », affirme-t-il. « Je me demande si le gouvernement grec n’a pas été acheté pour qu’il obtempère aux injonctions israéliennes », enchaîne Jean-Paul Lecoq.

Le député communiste dénonce le double langage de la France. « D’un côté, on nous dit que le blocus de Gaza est illégal mais d’un autre côté, on nous dit qu’il ne faut pas briser le blocus avec une flottille parce que ce n’est pas la bonne méthode », précise-t-il. Hier, le Quai d’Orsay a réitéré son hostilité à cette initiative pacifique. « L’envoi de bateaux à Gaza est une mauvaise idée. Une nouvelle flottille ne peut qu’attiser les tensions », a déclaré à la presse Romain Nadal, un porte-parole du ministère des Affaires étrangères. « Ce n’est pas la meilleure façon d’agir pour la population de Gaza », a-t-il ajouté, soulignant que ce navire de petite dimension n’emportait pas de cargaison humanitaire à son bord.

Venu apporter son soutien aux militants français rentrés à Paris, l’humanitaire Rony Brauman a balayé ce dernier argument. « Il est erroné de parler de flottille humanitaire, il s’agit d’une flottille de solidarité », fait-il remarquer. Pour l’ancien président de Médecins sans frontières, « la flottille est une action politique et symbolique ». « Il s’agit de dénoncer ce qui se passe à Gaza. Ce territoire est toujours occupé. Gaza reste une prison. Les matons sont à l’extérieur », poursuit-il.

Le « torpillage » de la flottille par la Grèce marque-t-il la fin de ce mode d’action ? « La flottille est un outil utilisé aujourd’hui. Rien ne dit qu’un autre outil ne sera pas utilisé », répond Michèle Sibony. Stéphane Hessel, venu apporter son soutien au mouvement, n’est pas du même avis. « Je tiens à ce concept de flottille car cela attire les médias. Or, notre principal objectif est d’ameuter l’opinion publique », lâche-t-il. Force est de constater que si la flottille a en partie pris l’eau, les remous provoqués par cette opération ont fini par éclabousser les soutiens du gouvernement israélien.

Damien Roustel

Source : humanite.fr

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