La justice britannique autorise Julian Assange à faire appel de son extradition aux États-Unis (Next.ink)

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Une très bonne nouvelle qui a vue une forte mobilisation sur les réseaux sociaux hier.
 
Assange extradition

CC BY 2.0 DEED Garry Knight

Julian Assange a « remporté une victoire », estiment ses défenseurs. Il a en tout cas obtenu un sursis dans sa lutte contre son extradition du Royaume-Uni, les juges de la Haute Cour de Londres lui ayant accordé l'autorisation de faire appel.

Fin mars, les deux juges de la Haute Cour de Londres avaient donné un délai à la justice états-unienne pour garantir que le fondateur de WikiLeaks bénéficierait, en cas d’extradition, de la protection due aux journalistes pour certaines des accusations le visant. Mais aussi de la protection accordée par le premier amendement.

Les (éventuelles) nouvelles assurances états-uniennes devaient être examinées par la Haute Cour de justice ce lundi 20 mai. Or, résume The Guardian, les avocats des États-Unis n'ont pas réussi à convaincre les juges que leur pays pourrait fournir à Julian Assange les garanties appropriées qu'il sera :

« autorisé à invoquer le premier amendement, que le requérant ne sera pas lésé lors du procès, y compris lors de la condamnation, en raison de sa nationalité, qu'il bénéficiera des mêmes protections du premier amendement qu'un citoyen américain, et que la peine de mort ne sera pas prononcée. »

Une « victoire » pour les défenseurs de Julian Assange

L'équipe de défense de Julian Assange n'a pas contesté l'assurance états-unienne qu'il ne risquait pas la peine de mort, reconnaissant qu'il s'agissait d'une « promesse non ambiguë de l'exécutif ». A contrario, la justice américaine a reconnu que Julian Assange pourrait se prévaloir du premier amendement, mais sans promettre qu’il pourrait en bénéficier, relève Le Monde.

La justice britannique n'ayant pas estimé que des garanties suffisantes avaient été apportées, Julian Assange pourra donc bénéficier d'une audience pour faire appel, sur le fond, de son extradition.

Les soutiens de WikiLeaks se sont succédé au micro, en ce début d'après-midi, pour célébrer ce qu'ils qualifient de « victoire ». Ils se félicitent que la Justice britannique refuse, elle aussi, de « croire » les assurances apportées par les USA.

« Trop, c'est trop » : l'Australie demande un abandon des charges

Ils appellent également Joe Biden, à l'instar d'une vingtaine d’ONG – dont Amnesty International, Human Rights Watch et RSF – à abandonner les poursuites visant le fondateur australien de WikiLeaks.

Le mois dernier, le président américain avait en effet indiqué que son administration avait accepté d'examiner la demande faite par l’Australie d’un abandon des poursuites contre son célèbre ressortissant.

Le Parlement australien avait adopté une motion demandant d’y mettre un terme. Le texte avance que « le gouvernement australien et l’opposition ont déclaré publiquement que cette affaire dure depuis trop longtemps », et « souligne l’importance pour le Royaume-Uni et les États-Unis de mettre un terme à cette affaire afin que M. Assange puisse rentrer chez lui dans son pays ».

« Cette affaire ne peut pas durer indéfiniment », avait déclaré le Premier ministre australien, Anthony Albanese, soulignant que les Australiens de tous bords sont d’accord pour dire que « trop c’est trop », et indiquant avoir soulevé le cas de M. Assange « au plus haut niveau » en Grande-Bretagne et aux États-Unis.

Enfermé depuis 12 ans, incarcéré depuis 5 ans

Si la justice britannique l'envoie finalement aux États-Unis, il lui restera un dernier recours : saisir la Cour européenne des droits de l'Homme. Celle-ci peut, en cas de « risque imminent de dommage irréparable », prononcer des « mesures provisoires », telle une suspension d’extradition, rappelle Libération.

Sous le coup de 18 chefs d’inculpation, dont 17 au titre de l’Espionage Act de 1917, Julian Assange encourt jusqu’à 175 ans de prison, et probablement « au moins 30 à 40 ans » d'après ses avocats. Les procureurs américains avaient de leur côté déclaré que ce ne serait « pas plus de 63 mois » [ndlr : 5 ans et 3 mois].

L'Australien de 52 ans, dont la santé (y compris psychique) n'a cessé de se détériorer ces dernières années, est enfermé depuis 12 ans : de 2012 à 2019 dans l'ambassade d'Équateur à Londres, où il s'était réfugié après avoir brisé le bracelet électronique qu'il devait porter depuis fin 2010, et dans la prison de haute sécurité de Belmarsh depuis cinq ans.

 

Source : Next.ink

 

 


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