La majorité présidentielle au bord de l'éclatement ?

Oyez ! Oyez ! Françaises et Français,

Il semblerait que cela soit l'heure de gloire du prophétique « effet boomerang ».

À force de chercher les dernières parcelles d'énergie dans son parti, tout comme dans le cas de l'extraction du gaz de schiste, il semblerait qu'il y ait de l'eau dans le gaz à l'UMP...

« On est clairement sur une fracture morale, pas seulement stratégique », déclare un élu sous le sceau de l'anonymat.

En fait, pour être juste, il semblerait même que ce soit tout l'appareil qui se fissure...

Le numéro deux du gouvernement, Alain Juppé, ancien Premier ministre de Jacques Chirac, exhorte les électeurs à voter pour le candidat socialiste dans les six cantons de son département, la Gironde, théâtres d'un duel FN-PS.

Au plan national, il demande aux électeurs UMP de voter pour le candidat républicain ou de voter blanc.

Un « vote républicain » prôné aussi par Dominique de Villepin qui, face à une UMP « déboussolée », se dit « plus que jamais » déterminé à « proposer une alternative aux Français ».

Pour Stéphane Rozès, les élus de la majorité ont compris que l'option tactique de Nicolas Sarkozy pour 2012 était "une perspective risquée" qui, si elle advenait, "se retournerait ensuite contre eux".

Il estime que «  si le pays est obligé au second tour de voter pour Nicolas Sarkozy face à une éventuelle Marine Le Pen, il voudra rétablir la situation aux législatives, et ça se fera contre des députés de droite ».

Je ne sais pas ce qui se passe en ce moment, c'est peut-être ce fameux soleil ? On dirait qu'il y a vraiment des signaux extrêmement forts en matière de communication. Cependant qui ne provoquent pas forcément l'adhésion de tous et de toutes (mais en tout cas la censure de Google actualité, d'où le format .Flv). Mais ne lésinant pas sur les efforts, c'est l'« élite » des élites qui va vous le confirmer ci-dessous. J'ai nommé Claude Guéant, notre inspiré ministre de l'Intérieur, qui exprimait librement sa pensée à propos de la Libye...

Mais celui qui résume le mieux toute cette cacophonie, c'est Dominique de Villepin, en indiquant mercredi que « Tout était possible en 2012 ».

Comme quoi même à droite certains gardent de vraies valeurs... Je vous ai mis aussi le sentiment des habitants de la ville d'adoption de Nicolas S. en Informations complémentaires ; ) ...

Tout de suite l'intégralité des précieux détails de cette situation inédite dans l'article de l'international Reuters.

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PARIS (Reuters) - Créée en 2002 pour unir les familles de la droite, l'UMP menace d'imploser sous le poids de divisions et de contradictions qui nourrissent le scénario d'une défaite de la majorité à la présidentielle de 2012.

La percée de l'extrême droite au premier tour des élections cantonales dimanche dernier a achevé d'aviver les fractures qui fissurent la majorité depuis le virage de Nicolas Sarkozy de l'été dernier, quand il a mis l'accent sur la sécurité et la lutte contre l'immigration clandestine.

Le refus présidentiel d'un front républicain avec la gauche pour le second tour du scrutin cantonal, en rupture avec la tradition gaulliste, heurte la frange modérée de l'UMP.

"On est clairement sur une fracture morale, pas seulement stratégique", déclare un élu sous le sceau de l'anonymat.

Les divergences, sans équivalent sous la Ve République, qui se sont fait jour entre le chef de l'Etat et son Premier ministre François Fillon ont révélé l'ampleur du divorce.

"Les sarkozystes essayent de faire croire qu'il s'agit d'un débat purement de nuances et sémantique" mais ce sont deux orientations stratégiques qui s'affrontent clairement dans la perspective de 2012, estime Stéphane Rozès.

"La fracture entre l'Elysée et Matignon, c'est en fait la fracture entre l'Elysée et la majorité des dirigeants de la majorité parce que derrière François Fillon, il y a momentanément, les centristes, la droite gaulliste et la droite démo-chrétienne", analyse le président de Cap (Conseils, analyses, perspectives).

"ON S'EST LAISSÉ EMBARQUER"

Les dirigeants de la majorité contestent que l'Elysée ait fait le pari d'un second tour entre Nicolas Sarkozy et la présidente du Front national Marine Le Pen en 2012, plutôt qu'un duel avec le socialiste Dominique Strauss-Kahn.

En prônant le "ni alliance avec le FN ni front républicain avec la gauche", le président sortant pense de fait à 2012 : il table sur des reports de voix "frontistes" en sa faveur et la fidélisation d'électeurs UMP tentés par l'extrême droite.

"On n'a pas besoin de quelqu'un qui segmente les Français, les monte les uns contre les autres ou nous ramène aux racines chrétiennes de la France. Ça ringardise Nicolas Sarkozy", s'inquiète un ministre.

"Il y a une bataille féroce à l'Elysée entre les tenants d'une ligne archaïque et les autres", assure-t-il.

Selon un sondage Ifop publié mercredi par France Soir, 77 % des sympathisants UMP approuvent la ligne présidentielle.

"Il faudrait revenir aux fondamentaux et battre le FN sur les vrais enjeux. On s'est laissé embarquer", analyse un autre membre du gouvernement en déplorant l'insistance de Nicolas Sarkozy sur la sécurité, l'immigration et la laïcité.

Aujourd'hui, les centristes et radicaux, emmenés par Jean-Louis Borloo, les chiraquiens, que Nicolas Sarkozy avait paru circonvenir, en appellent à la responsabilité républicaine au point de rendre illisible le message présidentiel.

EFFET BOOMERANG

Le chef de l'Etat a pressé mercredi matin, en conseil des ministres, les membres du gouvernement de penser "collectif", mais la cacophonie perdure.

Le numéro deux du gouvernement, Alain Juppé, ancien Premier ministre de Jacques Chirac, exhorte les électeurs à voter pour le candidat socialiste dans les six cantons de son département, la Gironde, théâtres d'un duel FN-PS.

Au plan national, il demande aux électeurs UMP de voter pour le candidat républicain ou de voter blanc.

Un "vote républicain" prôné aussi par Dominique de Villepin qui, face à une UMP "déboussolée", se dit "plus que jamais" déterminé à "proposer une alternative aux Français".

Le président du Parti radical, Jean-Louis Borloo, s'émeut pour sa part de "l'ambiguïté" de Nicolas Sarkozy, dont il fut le ministre jusqu'en novembre, et entend "tirer les leçons de ce qui s'est passé" après les cantonales.

Ces manifestations renouvelées de défiance accréditent le scénario - tout hypothétique - d'une multiplication des candidatures dans la majorité en 2012 et d'une éviction de la droite dès le premier tour, à moins d'un changement d'orientation de Nicolas Sarkozy.

Le débat actuel "fait profondément réfléchir un certain nombre de parlementaires sur le sérieux de la stratégie politique. (...), Le vrai problème, c'est qu'on ne connaît plus la ligne politique de l'UMP", a dit mercredi le député villepiniste Jean-Pierre Grand à Reuters.

Pour Stéphane Rozès, les élus de la majorité ont compris que l'option tactique de Nicolas Sarkozy pour 2012 était "une perspective risquée" qui, si elle advenait, "se retournerait ensuite contre eux".

Il estime que "le pays ayant été obligé au second tour de voter pour Nicolas Sarkozy face à Marine Le Pen, il voudra rétablir la situation aux législatives, et ça se fera contre des députés de droite".

"Tout est possible en 2012", a résumé mercredi Dominique de Villepin.

Avec Emile Picy et Emmanuel Jarry, édité par Yves Clarisse

par Sophie Louet

Source : Reuters


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