La manifestation contre la réforme du Code du travail a rassemblé entre 223.000 et 500.000 personnes

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  Le numéro un de la CGT, Philippe Martinez, à l’initiative de la mobilisation au côté de Solidaires, de la FSU et de l’UNEF, a salué une réussite.

Des dizaines de milliers de manifestant défilent contre la réforme du Code du travail, mardi 12 septembre.
CHARLES PLATIAU / REUTERS

C’était la première mobilisation sociale du quinquennat. Elle a rassemblé mardi 12 septembre 223.000 manifestants sur toute la France selon le ministère de l’Intérieur, « près de 500.000 » selon la CGT. En fin d’après-midi, le numéro un du syndicat, Philippe Martinez, avait annoncé sur Europe 1 « plus de 400.000 personnes », contre la réforme du Code du travail.

Des chiffres de mobilisation très proches de ceux annoncés le 9 mars 2016 (au niveau national), lors de la toute première journée de mobilisation contre la loi El Khomri : entre 450.000 et 500.000 manifestants selon la CGT, et 224.000 selon la police.

A Paris, 60.000 personnes ont défilé selon la CGT, 24.000 selon la préfecture. A titre de comparaison, le syndicat avait estimé que 100.000 manifestants étaient présents dans la capitale le 9 mars 2016, tandis que la préfecture en comptait alors entre 27.000 et 29.000.

« C’est une première qui s’annonce réussie », se félicitait en début d’après-midi le secrétaire général de la CGT, Philippe Martinez, à l’initiative de la mobilisation au côté de Solidaires, de la FSU et de l’Unef. A Marseille, la préfecture a compté 7500 manifestants, les organisateurs, 60.000. A Toulouse, ils étaient entre 8000 et 16.000, selon les sources. Au Havre, la ville du Premier ministre, Edouard Philippe, la police comptait 3400 manifestants, les manifestants, 10.000, tandis qu’à Lyon, les chiffres varient entre 10.000 et 5400. A Nantes, les syndicats ont compté 15.000 personnes, la police, 6200.

 

Une ambiance festive émaillée de quelques incidents

Le cortège parisien a défilé dans une ambiance festive – au son d’une fanfare animée par des forains, certains déguisés en clowns – de la place de la Bastille à la place d’Italie, où il devait se disperser. La manifestation a toutefois été émaillée de quelques incidents. Des manifestants ont lancé des projectiles sur les forces de l’ordre, qui ont répliqué en faisant usage de gaz lacrymogènes et de canons à eau, comme l’a constaté l’un de nos journalistes présents sur place :

La préfecture de police, qui a fait état de la présence dans le cortège de « 300 personnes encagoulées », a rapporté « quelques dégradations », notamment de vitres et de panneaux publicitaires, et a dit avoir procédé à quatre interpellations. Elle a également fait part d’un blessé, a priori léger, parmi les manifestants, qui a été emmené dans un hôpital.

Trois interpellations ont aussi été effectuées à Nantes, où des échauffourées ont éclaté en fin de manifestation, et cinq à Lyon, tandis que des incidents étaient aussi relevés à Marseille.

PS, LFI, PCF… des personnalités politiques mobilisées

Dans la foule des manifestants, des personnalités politiques comme Benoît Hamon, candidat du PS à la dernière présidentielle, ou Pierre Laurent, secrétaire national du PCF, ainsi que des députés de La France insoumise, dont Alexis Corbière.

Dans le cortège marseillais, le leader de La France insoumise, Jean-Luc Mélenchon, a promis de « faire reculer » le président de la République, car « ce pays ne veut pas du monde libéral ». A Strasbourg, cinq eurodéputés socialistes français, dont Edouard Martin, ancien syndicaliste de Florange, venus pour la session plénière du Parlement européen, ont participé à la manifestation.

Sur les pancartes, le président, Emmanuel Macron – actuellement en visite aux Antilles après le passage de l’ouragan Irma –, était ciblé pour ses propos dans lesquels il promettait de ne céder « ni aux fainéants, ni aux cyniques, ni aux extrêmes ». « Les fainéants sont en marche », pouvait-on lire ou « Macron, t’es foutu, les fainéants sont dans la rue ».

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Grèves et opérations escargots

La journée a aussi été marquée par des grèves, avec des perturbations dans les transports. Plusieurs lycées de Paris et de sa banlieue ont été partiellement ou momentanément bloqués par des élèves, mais sans violence.

Plusieurs dizaines de camions de forains perturbaient dans la matinée la circulation à Paris et aux abords d’autres villes de France, répondant à l’appel du « roi des forains », Marcel Campion, à rejoindre la mobilisation syndicale contre la réforme du Code du travail, afin de manifester contre une ordonnance du 19 avril concernant leurs activités.

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Peu avant 7 heures, à Paris, les forains ont brièvement bloqué la place de l’Etoile, en haut des Champs-Elysées, en mettant leurs camions en travers des artères permettant d’y accéder, avant de les dégager pour tourner autour de l’Arc-de-Triomphe dans un concert de klaxons. Selon Marcel Campion, « environ 10 .00 camions [étaient] mobilisés dans toute la France, et 400 à 500 à Paris ».

Un front syndical désuni, d’autres manifestations prévues

Plafonnement des indemnités prud’homales, fusion des instances représentatives du personnel dans les entreprises, réforme du compte pénibilité, place accrue à l’accord d’entreprise : les ordonnances reprennent plusieurs promesses de campagne du président Macron. Si pour le patronat, elles vont « déverrouiller la peur d’embaucher », les syndicats y voient un texte « libéral » dans le prolongement de la très décriée loi travail.

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Mais le front syndical est désuni. FO ne s’est pas associé au mouvement, alors qu’il avait appelé à manifester contre la loi travail en 2016. Une partie de ses militants a cependant décidé de défiler. Tout comme certaines sections CFDT, CFE-CGC, CFTC ou UNSA. La CGT a déjà appelé à une autre mobilisation, le 21 septembre, à la veille de la présentation du projet en conseil des ministres, et deux jours avant celle de La France insoumise.

 

Source : Le Monde.fr

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