La Palestine obtient le statut d’Etat observateur à l'ONU

Eh bien, on peut dire qu’hier était une journée historique vers la reconnaissance d’un état palestinien. Ce statut de membre observateur à l’ONU leur entrouvre déjà des portes. La réaction d’Israël et des États-Unis, même si elle n’est pas étonnante, l’est en revanche par son agressivité qui n’est même pas dissimulée par la moindre forme de diplomatie convenue… Ce qui me fait dire que là aussi les échanges se radicalisent…

palestine_onu.jpg
Mahmoud Abbas a estimé qu'il s'agissait de la "dernière chance de sauver la solution à deux Etats".
(Kathy Willens/AP/SIPA)

Le vote a été acquis ce jeudi à une nette majorité de 138 voix pour, 9 contre, dont les Etats-Unis et Israël, et 41 abstentions à l'Assemblée générale des Nations unies.

C'est une victoire diplomatique pour Mahmoud Abbas. La Palestine est devenue jeudi 29 novembre un Etat observateur aux Nations unies, lors d'un vote historique à l'Assemblée générale de l'ONU qualifié par le président palestinien d'"acte de naissance" et accueilli par une explosion de joie à Ramallah.

Le vote de cette résolution, qui fait de "l'entité" palestinienne un "Etat observateur non membre" de l'ONU, a été acquis à une majorité confortable mais pas écrasante de 138 voix pour, 9 contre dont les Etats-Unis et Israël et 41 abstentions parmi les 193 pays membres.

Cette nouvelle stature internationale donne aux Palestiniens accès à des agences de l'ONU et à des traités internationaux et constitue une victoire diplomatique majeure. Mais elle expose l'Autorité palestinienne à des représailles financières américaines et israéliennes.

A Ramallah (Cisjordanie), siège de l'Autorité palestinienne, plusieurs milliers de Palestiniens ont accueilli ce vote par des acclamations, des tirs en l'air et des scènes de liesse populaire.


Les Palestiniens en liesse après le vote de l'ONU par LeNouvelObservateur

Dans l'hémicycle même de l'Assemblée générale à New York, les délégués palestiniens se sont congratulés et ont brandi brièvement un drapeau palestinien.

Mahmoud Abbas, très applaudi à son arrivée à la tribune, a estimé qu'il s'agissait de la "dernière chance de sauver la solution à deux Etats" (Israël et un Etat palestinien). Il a promis de "tenter de ranimer les négociations" de paix avec Israël, au point mort depuis plus de deux ans, sans toutefois prendre d'engagements précis.

"Le temps presse, la patience s'épuise et l'espoir s'amenuise", a-t-il averti.

Evoquant les "droits nationaux inaliénables" des Palestiniens, il a affirmé que ceux-ci "n'accepteront rien de moins qu'un Etat de Palestine indépendant avec Jerusalem-est comme capitale, sur tout le territoire palestinien occupé en 1967, vivant en paix et en sécurité aux côtés de l'Etat d'Israël".

Il a fait plusieurs références à "l'agression israélienne" à Gaza, une semaine après un cessez-le-feu entre le Hamas qui contrôle ce territoire et Israël.

Lors d'une réception à l'issue du vote, Mahmoud Abbas a qualifié la journée d'"historique", tout en prévenant que "la route était longue et difficile" jusque l'indépendance.

Le mouvement islamiste palestinien Hamas s'est lui aussi félicité de cette "nouvelle victoire sur le chemin de la libération de la Palestine". "Le Hamas la considère comme un succès unitaire qui suscite la joie au sein de notre peuple", a déclaré Ahmed Youssef, un dirigeant du mouvement dans la bande de Gaza.

"Israël agira en conséquence"

Le Premier ministre israélien Benjamin Netanyahu a pour sa part dénoncé un discours "diffamatoire et venimeux". Selon lui, "la décision de l'ONU ne changera rien sur le terrain. Il n'y aura pas d'Etat palestinien sans arrangements garantissant la sécurité des citoyens d'Israël".

"En présentant leur demande à l'ONU, les Palestiniens ont violé leurs accords avec Israël, et Israël agira en conséquence", a-t-il dit.

Des sanctions à venir ?

Parmi les mesures de rétorsion possibles, Israël pourrait bloquer les taxes qu'il perçoit pour le compte de l'Autorité palestinienne ou réduire le nombre de permis de travail pour les Palestiniens.

Le Congrès américain pourrait de son côté refuser de verser 200 millions de dollars d'aide promis aux Palestiniens. En compensation, la Ligue arabe a promis aux Palestiniens un "filet de sécurité" de 100 millions de dollars par mois.

Israéliens et Américains, qui ont voté contre la résolution, s'inquiètent de la possibilité qu'elle donnerait aux Palestiniens de poursuivre Israël devant la Cour pénale internationale, qui ne traite qu'avec les Etats. Des responsables palestiniens ont évoqué cette hypothèse mais Mahmoud Abbas n'y a pas fait allusion. Il a promis dans son discours "d'agir de manière responsable et positive dans les prochaines étapes".

 

Source : Tempsreel.nouvelobs.com

Informations complémentaires :

 

Inscription à la Crashletter quotidienne

Inscrivez vous à la Crashletter pour recevoir à 17h00 tout les nouveaux articles du site.

Archives / Recherche

Sites ami(e)s