La police des polices accusée de trucage judiciaire

Ce matin, alors que la justice se penche sur les comptes de campagne de Nicolas S., Bernard Accoyer brasse l'air en nous prophétisant un état de « guerre » pour la France si l'UMP venait à perdre les élections de 2012. Il n'est pas inintéressant de nous demander si elle n'a pas, en fait, déjà commencée... Avec ce cas d'école concernant la police des polices impliquant notre président lorsqu'il n'était encore que ministre de l'Intérieur, ah ce sillon... ; ) Plus d'infos dans Marianne2 en Informations complémentaires.

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Yannick Blanc, devant le préfecture de Paris en juillet 2006.AFP/JEAN AYISSI

L'Inspection générale des services se retrouve au cœur d'un scandale judiciaire : selon le journal Le Monde, qui révèle l'affaire, l'IGS aurait sciemment truqué une procédure, juste avant la présidentielle de 2007, pour nuire à des hauts fonctionnaires trop marqués à gauche...

A la base, ce n'était, en apparence, qu'une enquête sur un trafic de cartes de séjour. Le 30 mai 2007, l'Inspection générale des services déboule dans le Bureau des affaires réservées, à la préfecture de police de Paris. Deux fonctionnaires sont mis en garde à vue ; on les accuse d'avoir indûment délivré des titres de séjour. Ils sont mis en examen.

Deux autres fonctionnaires suivent. Mais l'IGS, la police des polices, veut remonter jusqu'au patron de la police générale, Yannick Blanc. Si ce dernier n'est pas mis en examen, au total ce sont bien cinq personnes qui sont suspendues.

Sauf que le dossier était vide... Les cinq fonctionnaires ont été blanchis, en janvier 2011, par la cour d'appel de Paris.

Et la procédure s'est, depuis, retournée contre l'IGS. C'est ce que révèle aujourd'hui le journal Le Monde : si l'IGS en avait après Yannick Blanc, c'était bien à cause de ses sympathies de gauche - il avait publiquement critiqué la politique d'immigration de Sarkozy, notamment. Bref, l'affaire avait été montée de toutes pièces.

Quatre juges d'instruction enquêtent désormais. Et ils remontent très haut dans la hiérarchie : le 15 décembre dernier, ils ont ainsi interrogé, comme témoin assisté, Michel Gaudin, ci-devant préfet de police de Paris, l'un des piliers du système sarkozyste, selon Le Monde. Un autre préfet a aussi été entendu, l'ancien patron des renseignements généraux, Pascal Mailhos. Car ce sont eux qui ont signé les arrêtés de suspension des cinq fonctionnaires.

 

Source : France-Info

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