La Poste sous-traite aux coursiers précaires de Stuart...

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ÉDITON DU JOUR : Pour ceux qui pensent que la loi travail ne les affectera pas...

1 ... On apprend qu'en moyenne, ils ont 26 ans, 2/3 d'étudiants, 4 mois de contrat, moins de 4h de travail par jour ... rémunération pas un mot, et quand on ne parle c'est toujours en BRUT et jamais en net, donc La Poste dans sa grande générosité offre la protection sociale

2 ... La loi travail qui n'est que le début va accélérer la fin du salariat qui va disparaître au profit des indépendants ultra-précaires aux multi-jobs à 500€/mois, on s'aligne sur le modèle britannique ... puis grec quand la grande banqueroute viendra

Stuart 07 11 2017
La Poste vient de créer des passerelles pour permettre aux coursiers de Stuart d'accéder aux postes de
facteurs à pourvoir en Ile-de-France (300 actuellement). - Stuart

Santé, accès à l'emploi, logement… Le groupe a mis en place plusieurs mesures pour contrer les accusations sur la précarité du modèle de sa filiale.

Il y a un peu plus de deux ans, La Poste s'était attirée de nombreuses critiques  en investissant dans Stuart, une jeune pousse spécialisée dans la livraison urbaine express. Pour se développer sur ce créneau en très forte croissance, l'entreprise publique a en effet misé sur une plate-forme fonctionnant sur le modèle popularisé par Uber, et maintes fois dupliqué depuis : les livreurs ne sont pas des salariés en CDI, mais des indépendants qui sont payés à la course, Stuart assurant la mise en relation avec les commerçants donneurs d'ordre en contrepartie d'une commission de 20 %.

Ce fonctionnement a été dénoncé à la fois par les syndicats de La Poste, mais aussi par le syndicat patronal du transport léger (SNTL), qui a lancé au début de l'année une procédure pour distorsion de concurrence contre trois entreprises, dont Stuart. Le SNTL les accuse « de casser abusivement les prix » en faisant appel « à des auto-entrepreneurs précaires car payés à la tâche, sans aucune protection sociale ni sécurité de l'emploi ».

Bâtir « un modèle socialement responsable »

Face à ces griefs prévisibles, La Poste a affirmé dès l'origine sa volonté de bâtir « un modèle socialement responsable et innovant » pour les coursiers de Stuart. Un engagement réitéré en mars 2017, lorsque le groupe public a pris le contrôle de 100 % du capital de la start-up. Mais l'entreprise est depuis restée discrète, laissant Uber ou Deliveroo se poser ces dernières semaines en pionniers de la protection sociale pour les collaborateurs des plates-formes.

Pourtant, elle n'est pas restée inactive. Sollicitée par « Les Echos », Sylvie François, la DRH du groupe, a détaillé les mesures déjà prises ou sur le point de l'être. Les coursiers peuvent par exemple souscrire à Wigenio, une complémentaire santé créée par la Mutuelle générale pour les indépendants, « et pour l'heure à destination exclusive de Stuart », indique La Poste. Par ailleurs, « nous sommes sur le point de leur proposer une prévoyance complémentaire qui couvre les accidents de la vie », annonce Sylvie François.

Plus innovant, La Poste entend contrer les accusations sur la précarité du modèle en créant des passerelles pour permettre aux coursiers de Stuart d'accéder aux postes de facteurs à pourvoir en Ile-de-France (300 actuellement). Ces emplois sont accessibles en externe, mais aussi par le biais de l'intranet du groupe.

Faciliter l'accès au crédit

La Banque Postale va également être mise à contribution pour faciliter l'accès au crédit, qu'il s'agisse d'un prêt à la consommation pour s'acheter un nouveau vélo. Enfin, le groupe, qui mène depuis des années une politique active pour aider ses salariés à accéder à un logement social, compte faire bénéficier les coursiers de Stuart de ses efforts, en les assistant dans un premier temps dans la constitution de leur dossier.

Reste à savoir combien de coursiers profiteront de ces mesures, et aussi combien en ont réellement besoin. Selon la direction de La Poste, la moyenne d'âge des livreurs de Stuart est de 26 ans. Les deux-tiers sont étudiants, et 14 % sont en CDI ou en CDD par ailleurs et complètent leurs revenus avec Stuart. Près de 80 % des coursiers ont donc déjà accès à une mutuelle complémentaire sans passer par Stuart.

Par ailleurs, 70 % travaillent moins de quatre heures par jour. Surtout, la durée moyenne de travail sur la plate-forme est de 3 à 4 mois. A en croire ces chiffres, seule une très faible minorité de livreurs, en tout cas chez Stuart, font de la livraison cycliste un gagne-pain à temps plein et durable, et sont donc susceptibles d'avoir assez d'ancienneté pour bénéficier des passerelles vers l'emploi ou le logement de La Poste.

 

 

Source(s) : Les Echos.fr via contributeur anonyme

 

Informations complémentaires :

 
 

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