La proposition de loi française visant à protéger la police menace la liberté de la presse, selon les critiques (Theguardian.com)

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Tiens, on parle de nous à l'étranger..., et comme cela va être bientôt interdit, on vous passe ci-dessous nos 'forces de l'ordre' en pleine action. Cette femme a eu la chance de ne pas se manger le plot en pleine tête.... Alors, ces forces de l'ordre ? Inconscientes ou totalement stupides ? À tel point qu'il faille les protéger d'eux-mêmes et interdire de les filmer ? Regardez les lois qui passent à droite et à gauche (informations complémentaires) dans l'indifférence générale des Français(es), ce régime ressemble de moins en moins à une fausse démocratie et de plus en plus à une vraie dictature.

Bien sûr, tous les détails de la proposition de loi LREM ici, car ça ne se limite pas, hélas... à la prise d'image de policier.... Et si elle était acceptée, cette loi pourrait servir de marchepied à l'autorisation de la reconnaissance faciale en temps réel pour les Jeux olympiques de 2024.

Les journalistes demandent la suppression de la clause qui interdirait les images diffusées "avec l'intention de nuire" aux agents

Lun 9 Nov 2020 11.15 GMT

Un projet de loi en France qui rendrait illégale la diffusion de photographies ou de vidéos identifiant des policiers et des gendarmes "avec l'intention de nuire" est un danger pour la liberté de la presse, ont averti les critiques.

Cette mesure intervient alors que les allégations de violences policières dans le pays suscitent une inquiétude croissante. Elle est décrite dans un projet de loi sur la sécurité globale qui sera présenté à l'Assemblée nationale la semaine prochaine.

L'article 24 du projet de loi introduirait jusqu'à un an de prison et une amende maximale de 45.000 € (41.000 £) pour "diffusion par tout moyen ou support, dans le but ou avec l'intention de nuire à leur intégrité physique ou psychologique, de l'image du visage ou de tout autre élément d'identification d'un officier de la police nationale ou d'un membre de la gendarmerie nationale lorsqu'il est engagé dans une opération de police".

Cette clause stipule que le policier doit être identifiable et que l'intention de diffuser la vidéo doit viser délibérément et directement à lui porter préjudice.

L'intention de nuire serait difficile à prouver dans le cas de journalistes couvrant des manifestations ou des opérations de police, et il est à craindre qu'elle ne conduise à des perquisitions au domicile et au bureau des journalistes et à l'examen des courriels et des comptes de médias sociaux dans le cadre de la recherche de preuves.

Reporters Sans Frontières (RSF) a déclaré que l'article du projet de loi était basé sur un "concept glissant" car l'intention était "ouverte à l'interprétation et difficile à déterminer".

"Un message cinglant sur les médias sociaux concernant la violence policière ou la critique de la police dans les courriels pourrait être exploité pour tenter de démontrer une intention de nuire". Il est impossible de savoir dans quelle mesure de telles preuves pourraient influencer les juges individuels et les convaincre qu'il y avait une intention claire de nuire", a écrit RSF dans une déclaration.

RSF a demandé des garanties claires que la loi proposée ne permettra pas à la police d'arrêter des journalistes pendant qu'ils filment ou d'empêcher les journalistes et les médias de publier ou de diffuser des images de policiers.

La "défenseuse des droits" indépendante de la France, Claire Hédon, a déclaré que la législation pourrait poser "des risques considérables" sur la liberté d'information et la vie privée.

Mme Hédon s'est dite "particulièrement préoccupée par les restrictions envisagées concernant la diffusion d'images d'agents des forces de sécurité dans l'exercice de leur fonction".

Il y a eu plusieurs cas très médiatisés impliquant la police récemment, y compris la mort du chauffeur de livraison Cédric Chouviat, qui a déclaré "j'étouffe" sept fois, alors que la police l'avait cloué au sol plus tôt cette année.

Les forces de l'ordre françaises ont également été critiquées pour leur utilisation de balles en caoutchouc, de canons à eau et de gaz lacrymogène contre les manifestations de gilets jaunes. En septembre, le journaliste et réalisateur David Dufresne a sorti le documentaire "Un Pays qui se Tient Sage" sur les violences policières.

Récemment, les forces de l'ordre françaises ont été filmées, intervenant à l'aide de matraques et de gaz lacrymogènes contre des étudiants et des journalistes qui manifestaient.

Selon le ministère de l'Intérieur, cette loi vise à protéger les policiers et les gendarmes qui sont de plus en plus souvent pris pour cible et menacés.

Trois policiers ont été tués lors des attentats de janvier 2015 à Paris, et en 2016 un commandant de police et son partenaire ont été tués dans leur maison à Magnanville, en dehors de la capitale française, devant leur jeune fils. L'agresseur, qui a déclaré son allégeance à l'État islamique, a diffusé une vidéo de l'attaque au couteau sur Facebook Live.

Une quarantaine d'organisations de journalistes ont signé une déclaration demandant au ministre de l'Intérieur, Gérald Darmanin, de supprimer les clauses de la proposition de loi susceptibles de "porter atteinte à la liberté d'informer".

Emmanuel Vire, le secrétaire général du Syndicat national des journalistes français (SNJ-CGT), a déclaré au Monde que la loi était "liberticide". "Nous avons l'impression d'être attaqués de partout", a-t-il déclaré.

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Source : Theguardian.com

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