L’armée US veut mettre en place une stratégie de « terreur et d’extermination » en Afghanistan

Je ne maîtrise pas toute la complexité de la géopolitique locale, mais outre sa proximité avec l'Irak, l'Afghanistan recèle un énorme potentiel en lithium, pour qui veut bien s'y intéresser. On comprend donc mieux la politique des Américains, soit-disant à la recherche de Ben Laden...

Alors que le mois de juillet dernier fut pour les troupes militaires d’occupation, avec 66 morts et plus de 200 blessés, le plus meurtrier depuis le début de la guerre, l’état major US s’apprête a mettre en place une nouvelle stratégie, dite de « terreur et d’extermination ».

heil-obama.png

C’est Le Canard Enchainé qui, dans son édition d’hier, révèle l’information. Après avoir tenté sans succès de négocier avec les forces de résistance afghanes – pour lesquelles la condition préalable à toute discussion est le retrait inconditionnel des troupes étrangères (1) – le général James Mattis vient d’être reçu par la Commission de Défense au Sénat. « La nouvelle approche en Afghanistan, a-t-il expliqué à ses interlocuteurs, implique le passage de la stratégie de contre-insurrection à une stratégie d’extermination ».

Selon un document confidentiel, une unité spéciale, la Task Force 373, composée de commandos de l’armée de terre et de la marine US, et qui aurait précédemment œuvré en Irak, serait déjà active sur le terrain de l’Afghanistan dans le but de liquider les « terroristes potentiels », c’est-à-dire à peu près chaque individu qui conteste l’occupation étrangère, et de terroriser les populations locales afin de les dissuader de rejoindre les forces de résistance.

La méthode n’est pas nouvelle. Elle a déjà été expérimentée, jadis au Vietnam, sous le nom d’Opération Phœnix, et avec le succès que l’on sait : création de camps de la mort, destruction au napalm de centaine de villages, liquidation de plus de 30′000 hommes, femmes et enfants… et au final une guerre perdue.

Mais, comme l’indique Le Canard, l’ordre de cette nouvelle stratégie vient du plus haut sommet de l’État. Le 30 juillet dernier, sur la chaine de télé NBC, le vice président Joseph Biden a proclamé, sans rire : « Nous sommes en Afghanistan pour un seul motif : Al-Qaïda », avant d’ajouter, dans une prose confusionniste dont il a le secret : « Nous devons capturer et éliminer les insurgés ». Il est pourtant de notoriété publique que la CIA, de son aveu même, a depuis longtemps cessé de rechercher Oussama Ben Laden et ses lieutenants, et que la résistance afghane s’oppose militairement aux combattant d’Al-Qaïda (2). Pour l’administration Obama, l’heure n’est manifestement plus à tendre la mains aux musulmans, comme il en avait été question lors du discours du Caire. (3)

Cette nouvelle stratégie ne semble pas perturber les résistants, et l’opération Al-Fath (la victoire), lancée en mai dernier, continue continue de causer des pertes toujours plus importantes aux armées d’occupation. Dans un communiqué publié hier, Qari Yusuf Ahmadi, porte parole de la résistance, indiquait que l’attaque l’attaque du 3 août dernier contre une base militaire de l’OTAN à Kandahar avait occasionné la mort de plus de 160 soldats ennemis, permis la destruction de 3 hélicoptères ainsi que de la quasi totalité des infrastructures du site. (4)

Dans un autre document publié plut tôt dans la journée, le porte-parole avait salué les Pays-Bas pour le retrait de leurs troupes d’Afghanistan. « Les Pays-Bas ont rejeté l’insistance des États-Unis à prolonger le mandat de leurs troupes » indique le communiqué, avant de conclure que  « les troupes américaines devront rester seules en Afghanistan et payer les conséquences de leur invasion ».

Agata Kovacs, pour Mecanopolis


Source : Mecanopolis


Inscription à la Crashletter quotidienne

Inscrivez vous à la Crashletter pour recevoir à 17h00 tout les nouveaux articles du site.

Archives / Recherche

Sites ami(e)s