Le Conseil d'analyse économique révèle que les baisses de charges ne dopent pas sytématiquement l'emploi

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« Aucun résultat sur la compétitivité des entreprises... », normal c'est juste une partie du salaire de ces employés qui est pris en charge par les contribuables, aussi c'est tout bénéf pour les patrons, et ça NOUS coûte 40.000.000.000 € (40 milliards d'€uro)... plus de la moitié de tout les impôts direct d'une année fiscal... Si vous voulez en savoir plus sur le CICE regardez cette vidéo.

Les baisses de cotisations patronales n'ont eu d'effet que sur les bas salaires, assurent les économistes du CAE dans
une note publiée le mardi 15 janvier 2019. (Photo d'illustration). afp.com/SEBASTIEN BOZON

Les baisses de charges ne dopent pas sytématiquement l'emploi, relève le Conseil d'analyse économique dans une récente note.

Faut-il continuer à diminuer les charges des entreprises ? C'est la question à laquelle se sont attelés les économistes du Conseil d'analyse économique (CAE), instance rattachée à Matignon.  

Leur réponse, donnée ce 15 janvier, est mitigée. En matière d'emploi, il y a bien un "impact positif quand les baisses de charges sont ciblées sur les salaires inférieurs à 1,6 smic". Au-delà, elles n'ont pas de vertu pour l'économie. 

80.000 et 200.000 emplois créés ou sauvegardés

Le choix de réduire les cotisations sociales pour baisser le coût du travail ne date pas du quinquennat de François Hollande et de la mise en place du pacte de responsabilité et du crédit impôt compétitivité emploi (CICE). "La France a une très longue histoire en matière d'allègements sociaux pour baisser son coût du travail, explique Yannick L'Horty, coauteur de la note avec Philippe Martin et Thierry Meyer. Elles ont débuté au début des années 90 et se sont succédé." Au fil du temps, ces coups de pouce ne se sont pas limités aux salaires les plus faibles, mais ont bénéficié à des rémunérations allant jusqu'à 2,5 smic en 2012, puis à 3,5 smic en 2016. 

Or, "les travaux d'évaluation convergent pour indiquer que les effets sur l'emploi sont positifs (...) jusqu'à 1,6 smic, mais deviennent très faibles et peu significatifs au-delà du seuil de 2,5 smic." En clair, cela ne crée de l'emploi que pour les bas salaires. 

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Les économistes du CAE suggèrent au gouvernement de poursuivre ses efforts de rationalisation et de ciblage du CICE. Ils voient d'un bon œil la décision de le transformer en baisses de charges pérennes, en vigueur depuis le 1er janvier 2019. Quant à l'allègement de cotisations de 4 points supplémentaires pour les salaires compris entre 1 et 1,6 smic, prévu le 1er octobre prochain, il devrait être "beaucoup plus efficace qu'un CICE moins ciblé sur les bas salaires". 

Entre 80.000 et 200.000 emplois pourraient être créés ou sauvegardés, selon les premières tendances, qui nécessiteront une évaluation dans les années à venir. À titre de comparaison, le seul CICE, appliqué à un plus large panel de rémunérations, avait permis la création ou le maintien de 100.000 postes, mais pour un coût six fois plus élevé. 

Aucun résultat sur la compétitivité des entreprises

Autre raté, l'extension du CICE aux "hauts salaires" répondait à une demande des entreprises du secteur industriel soucieuses d'améliorer leur compétitivité... mais le dispositif n'a pas fonctionné. Les économistes n'ont constaté "aucun effet".  

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Ils n'hésitent pas à prôner un abandon pur et simple des exonérations de charges "au-dessus de 2,5 smic, voire 1,6 smic". "Au regard du coût pour les finances publiques, des décisions devront s'imposer sur la base d'une analyse coût bénéfice", écrivent-ils. Les exonérations de cotisations au-dessus de 1,6 smic pèseront 4 milliards d'euros en 2019 pour "un bénéfice pas démontré". 

 

"Évaluons systématiquement au sein d'un grand débat public, l'efficacité des politiques publiques et éliminons ou altérons toutes celles qui n'ont pas fait la preuve de leur efficacité !" estimait Jean Tirole, prix Nobel d'économie 2014, dans le JDD. "Nous ne pouvons qu'être d'accord avec l'économiste Jean Tirole", concluent les auteurs de la note.  

 

Source : L'Express.fr

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