Le Conseil de sécurité d'accord sur un texte condamnant la Syrie

Même si ce que l'on apprend, de sources sur place, est affreux, après tout ce qui s'est passé je reste dubitatif sur le cas de la Syrie, car c'était les prochains sur la liste. Ceci en raison du tant voulu « remodèlement » du Moyen Orient tant souhaité par les Américains. Cependant les réticences de Pékin et Moscou auront très concrètement coûté la vie à 1600 Syriens... Puisque Pékin et Moscou avaient bloqué toute action au Conseil de l'Onu, craignant que cela n'entraîne une intervention militaire, comme en Libye... Les informations faisant état de chars gouvernementaux encerclant Hama, l'un des bastions de la contestation, ont finalement poussé dans le sens d'un accord...

Incapable de s'entendre sur un projet de résolution sur la Syrie, les quinze membres du Conseil de sécurité de l'ONU sont finalement parvenus à un accord, mercredi 3 août, après deux jours de discussions, sur un simple texte condamnant le régime de Bachar Al-Assad.

Le document devrait être adopté dans la soirée sous la forme d'une déclaration – moins contraignante qu'une résolution. Ce sera la première fois que le Conseil de sécurité se prononcera sur la Syrie depuis le début des manifestations dans le pays le 15 mars.

Un projet de résolution déposé par la Grande-Bretagne, la France, l'Allemagne, le Portugal, et appuyé par les Etats-Unis, s'était heurté à la menace de veto de la Russie et de la Chine, elles-mêmes soutenues par plusieurs autres pays. Mais l'aggravation des violences a finalement convaincu les membres du Conseil de prendre position. Les Européens ont finalement accepté mardi soir la possibilité d'en venir à adopter une déclaration présidentielle, comme réclamée par les Russes et les Chinois.

L'ONU PREND NOTE DES PROMESSES DU RÉGIME

Le texte, qui a été envoyé aux différents gouvernements pour un examen final avant d'être soumis au vote, appelle à "mettre fin immédiatement à l'ensemble des violences". Il ne fait plus référence à une enquête du Conseil des droits de l'homme de l'ONU sur la répression menée depuis mars par le gouvernement syrien, qui aurait fait quelque 1 600 morts.

Mais il appelle "les autorités syriennes à respecter pleinement les droits de l'homme et leurs obligations au regard du droit international", et ajoute que "les responsables des violences doivent rendre des comptes". Le projet de déclaration "prend note" par ailleurs des promesses de réforme du président Bachar Al-Assad, "regrette le manque de progrès dans la mise en œuvre de ces engagements et appelle le gouvernement syrien à les respecter".

Les derniers changements dans la formulation du texte ont conduit la Russie, qui avait menacé d'exercer son veto, à lever ses objections. Son ambassadeur, Vitali Tchourkine, a jugé la nouvelle version "équilibrée".

Avant l'éruption de violence qui a eu lieu en Syrie au cours du week-end, la Russie, la Chine et un groupe d'autres pays avaient bloqué toute action au Conseil, craignant que cela n'entraîne une intervention militaire, comme en Libye. Les informations faisant état de chars gouvernementaux encerclant Hama, l'un des bastions de la contestation, ont finalement poussé dans le sens d'un accord.

LES RÉTICENCES DE PÉKIN ET MOSCOU

Pendant les discussions, la Russie et d'autres pays avaient insisté sur le fait que la violence des manifestants devait être condamnée dans les mêmes termes que celle des forces de sécurité. Mais "ce ne serait pas raisonnable", avait réagi un diplomate occidental sous couvert d'anonymat. "Nous avons clairement exprimé notre position, nous avons quelques lignes rouges très claires", avait renchéri l'ambassadeur britannique Mark Lyall Grant.

Les membres du Conseil de sécurité étaient par ailleurs en désaccord sur la forme que devait prendre leur prise de position, la Russie, la Chine et d'autres pays s'opposant à une résolution formelle. Une déclaration de la présidence du Conseil, tout en ayant un certain poids, recueille plus facilement l'unanimité des voix. L'impact politique est moindre qu'avec une résolution mais le poids de l'unanimité requise peut faire la différence.

Une déclaration poserait tout de même des problèmes au Liban, en raison de ses liens complexes avec son voisin syrien, et des diplomates tentaient de trouver un moyen pour que le Liban ne soit pas associé au texte.

Source : Le Monde Avec AFP

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