Le keynésianisme pour les nuls... qui nous dirigent

Bonjour ! Jour de l’Ascension, et nous aussi nous montons au ciel ; ). Le nombre de lecteurs revient doucement à notre vitesse de croisière, aussi je tiens à remercier les gens qui partagent sur twitter ou les autres médias sociaux, les billets que nous sélectionnons et relayons, ainsi que ... (Maître Confucius) qui vous donne tout au long de la journée des informations pertinentes dans le chat « The Blackhole », sur la gauche. Vous comprendrez bien que je ne peux pas toutes les reprendre, mais je vous incite à les consulter en temps réel ainsi que, encore et toujours, la Defcon Room à votre service 24h/24 et 7j/7 ; ). De notre côté, j’ai mis en place de nouvelles pubs, car notre régie stoppait ses activités. Je sais que c’est désagréable, mais j’ai fait mon maximum pour qu’elles ne vous importunent pas trop, d’après mon retour sur 48h je pense qu’elles seront à même de financer environs 50% du blog. Bon, ça dépend aussi du volume de pub mis en place par les annonceurs, et certains, par le passé, nous ont déjà éjecté, car l’on ne correspondait pas à leur « cœur de cible » ; ) lol.

Eh bien moi, je trouve ça bon signe ! Bon, bien sûr évitez de cliquer sur les trucs genre « vous êtes le 10.000 ème visiteurs, venez chercher votre cadeau », ce sont bien sûr des pièges de publicitaires... Et de toutes manières ont est rémunéré en grande partie au nombre d'affichages, pas aux clics ; )))

Pour le reste, comme vous allez le lire, les choses évoluent, et je vous laisse apprécier tout ces autres personnages publics qui font leur « mea culpa » sur la construction européenne et sa politique suicidaire. Il serait temps…  Mais pourtant, on ne peut que les encourager à soulager leur conscience….

Bien à vous ; )

L’Amourfou.

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DENIS CLOSON/ISOPIX/SIPA

Pour l'économiste Michel Santi, « les coupes dans les dépenses de l'Etat n’auront que fort peu d’incidence à long terme sur nos comptes publics pendant qu’elles achèveront de couler l’économie sur le court terme ». Il en appelle donc la France à « choisir son camp » car à « à force de vouloir à tout prix faire partie du noyau dur européen (au même titre que l’Allemagne), elle sera fatalement rejetée vers la périphérie ».

Les mesures d’austérité et autres réductions des dépenses publiques sont évidemment vouées à l’échec en période où l’économie a désespérément besoin d’oxygène. L’activité économique est donc condamnée à régresser, avec une aggravation supplémentaire des déficits publics, en l’absence de crédits consentis en quantités suffisantes par le système financier aux acteurs économiques, et dans un contexte où la puissance publique réduit ses dépenses ou alourdit sa fiscalité.

C’est ainsi que la France, en particulier, devra rapidement choisir son camp. Elle qui est incontestablement à mi-chemin entre le noyau dur et la périphérie européens, qui se plaît à afficher une fiscalité « nordique », risque de se retrouver à très court terme dans une posture intenable où sa compétitivité s’effondrera davantage à cause d’une monnaie surévaluée. En fait, à force de vouloir prétendre à tout prix faire partie du noyau dur européen (au même titre que l’Allemagne), la France sera fatalement écartée – et rejetée – vers la périphérie.
 
Prises dans un étau entre leurs engagements européens et les exigences des marchés, nos nations européennes nous installent donc dans un cercle terrifiant où les prélèvements – alourdis dans le but de tenter de respecter leurs engagements en termes de limitation des déficits – freinent davantage l’activité économique. Non seulement il nous est demandé de subir le prix du ralentissement de l’activité, mais notre incitation à consommer et à investir est définitivement ébranlée par la réduction de nos revenus. Alors que, du fait de la décroissance que subira en 2014 la zone euro, ce sont au contraire des mesures déterminées de soutien public à son activité qu’il faudrait mettre en place dans un contexte général où les moteurs de l’investissement, de la consommation et du commerce mondial sont en panne.
 
L’austérité imposée aux nations fragilisées et en contraction économique se révèle donc nocive à l’extrême. Sachant que, par ailleurs, cette même austérité devient totalement inutile dès lors que le secteur financier se rétablit et qu’il recommence donc à assumer sa fonction de prêteur. En conséquence, les déficits publics et leurs ratios (ramenés aux PIB) sont un mal nécessaire et incontournable jusqu’au rétablissement du système financier. En réalité, ces déficits publics constituent le seul moteur encore à disposition de l’activité économique, la seule bouée de sauvetage de la croissance. Ils seront naturellement amenés à reculer, voire à être complètement résorbés, dès que le secteur privé prendra la relève de l’action et des fonds publics.
 
Ne lésinons donc pas sur les dépenses sociales en période de crise car ce ne sont pas ces économies qui réduiront nos déficits, tandis qu’elles fragiliseront et appauvriront davantage le citoyen. Les coupes des dépenses publiques, les tassements des allocations chômage et des salaires minima comme la réduction du train de vie de l’État n’auront que fort peu d’incidence significative à long terme sur nos comptes publics pendant qu’elles achèveront de couler l’économie sur le court terme. Avec bien entendu une accentuation de ces déficits du fait de l’effondrement supplémentaire des recettes fiscales de l’État.

Comprenons-le bien : ce ne sont pas les dettes qui nuisent à la croissance. Cette relation de cause à effet devrait plutôt être inversée : les déficits sont mécaniquement créés par le recul de la croissance. Et heureusement, devrait-on dire, car l’on ne peut que se féliciter que l’État soit là pour injecter ses liquidités qui éviteront la paralysie à notre économie.
 
Il est vital de se rendre compte de cette causalité inversée et d’admettre que les crises économiques ne sont pas induites par les déficits publics afin de ne plus adopter les mauvaises mesures qui ne feront qu’aggraver la situation. C’est pourquoi les réponses appropriées dans le cadre d’une récession initialement causée par une fragilisation extrême des banques et du circuit financier – censés irriguer l’économie – consistent en davantage de dépenses publiques, combinées à des allègements d’impôts afin de ressusciter l’activité. La reprise, qui sera forcément au rendez-vous, ramènera alors la croissance qui autorisera à son tour la diminution, voire la disparition, des déficits publics.

Ce sont donc, pour paraphraser Keynes, les périodes fastueuses qui sont le moment idéal pour pratiquer l’austérité et non les périodes de crise économique. La dépense de l’un étant le revenu de l’autre, ce sont les recettes de l’ensemble des consommateurs, des intervenants et des entrepreneurs qui sont ainsi condamnées à s’effondrer s’ils réduisent tous leurs dépenses en même temps dans le but de rembourser leurs dettes.
 
Ce faisant, la problématique de la dette ne fait qu’empirer car « plus les débiteurs paient et plus ils doivent », disait Fisher en décrivant cette calamité qu’est la « déflation par la dette ».


Michel Santi est économiste auteur de L'Europe, chronique d'un fiasco politique et économique  et de Capitalism without conscience.  Son dernier ouvrage est Splendeurs et misères du libéralisme (L'Harmattan).

 

Source : Marianne.net

Informations complémentaires :

 


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