Le Mali demande l'aide militaire de la France

La situation semble critique là-bas, avec une caravane de 1200 véhicules rebelles qui roulent vers le sud du pays et Bamako. Mais il serait bien de mettre sur la table les VRAIS enjeux présents dans ce pays. Encore une fois, si on avait fait d'autres choix en matière énergétique, il y a 50 ans, nous n'aurions pas ces besoins. De plus, le signal des Américains qui nous tapotent sur l’épaule, pour que l’on aille se perdre dans ce bourbier, ça ne me dit rien qui vaille... Je ne dis pas qu’il n’y a pas un souci au Mali, mais je pense qu’il faut les laisser se débrouiller entre eux le plus possible, qu’ils fassent en urgence une coalition des forces africaines pour repousser les rebelles. Car il faut être lucide, avec 1800 milliards de dette et notre addiction à l'€uro et aux banquiers privés, nous n'avons pas les moyens de soutenir une guerre à long terme. Donner du matériel militaire sans encadrement n'arrêtera pas leur avancée. Il faut que les militaires maliens soient formés aux équipements, et ça prend du temps. De plus, personne n'en parle, mais il y a nos otages, et si la France déploie son matériel et ses agents de renseignement (même pas discrets), je ne donne pas cher de leur peau (à moins que ces islamistes aient un brin d’humanité), ce qui serait un sacré pied de nez au reste du monde… La situation est donc cornélienne, et François Hollande doit trancher dans la matinée, je pense que la réponse est sans surprise...

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Le Conseil de sécurité a demandé un «déploiement rapide» de la force internationale au Mali devant la
"grave détérioration de la situation" sur le terrain. | AP/Uncredited

Le président malien par intérim Dioncounda Traoré a demandé l'aide militaire de la France pour repousser une offensive des groupes armés islamistes, ont indiqué jeudi soir des diplomates après des consultations au Conseil de sécurité sur le Mali, le jour même où les islamistes armés qui contrôlent le nord prenaient une localité du centre du pays. Le gouvernement malien a annoncé que le président Traoré s'adresserait vendredi à la Nation.

Parallèlement, des témoins et un responsable ont indiqué que des avions militaires transportant des armes et des soldats étrangers étaient arrivés jeudi à Sévaré, dans le centre du Mali, où l'armée dispose d'un poste de commandement opérationnel et qui est proche de Konna, la localité prise le même jour par des islamistes. Aucune indication précise n'avait toutefois pu être obtenue dans l'immédiat sur le nombre et la provenance de ces avions, armes et soldats étrangers.

Demande de déploiement d'une force internationale

L'ambassadeur français auprès de l'ONU Gérard Araud a de son côté déclaré que "les décisions françaises seraient annoncées à Paris demain", alors que le Conseil de sécurité se réunissait jeudi soir en urgence pour débattre de la situation au Mali. La demande d'aide malienne est contenue dans deux lettres, adressées l'une au secrétaire général de l'ONU Ban Ki-moon et l'autre au président français François Hollande. Selon des diplomates du Conseil de sécurité, la lettre adressée aux autorités françaises est une "demande d'aide militaire".

Dans une déclaration adoptée jeudi par ses 15 pays membres, le Conseil de sécurité a demandé un "déploiement rapide" de la force internationale au Mali devant la "grave détérioration de la situation" sur le terrain. Il a appelé les Etats membres aider les forces de défense et de sécurité maliennes à réduire la menace représentée par les organisations terroristes et les groupes affiliés" qui contrôlent le nord du pays.

L'ambassadrice américaine à l'ONU Susan Rice a indiqué que Bamako avait "demandé un soutien extérieur, en particulier de la part de la France". Décrivant la lettre du président Traoré à François Hollande elle a expliqué: "Elle disait en résumé : "au secours la France"". Il y a eu au sein du Conseil un "consensus clair sur la gravité de la situation et le droit des autorités maliennes de rechercher toute l'assistance possible", a-t-elle ajouté.

Des témoignages indirects et des informations sur plusieurs sites de réseaux sociaux font état de nombreuses victimes dans les affrontements de ces derniers jours entre l'armée malienne et les islamistes, les premiers depuis neuf mois. '"un carnage" aurait eu lieu à Konna tombée jeudi aux mains des islamistes, à 70 km de Mopti (640 km au nord de Bamako) où est basé l'état-major régional de l'armée malienne, indique un témoin. 

Pour l'ambassadeur français, la percée des islamistes peut être interprétée comme "soit une démonstration de force dans le cadre de la négociation politique, soit une décision d'avancer vers le Sud avant l'arrivée de la force africaine". Les puissances occidentales et les gouvernements régionaux redoutent que les islamistes qui se sont rendus maîtres du nord du Mali n'en fassent la base arrière d'opérations armées.

A la suite de la résolution 2085, le Conseil de sécurité a validé un plan d'intervention d'une force militaire internationale dans le Nord-Mali. Mais du fait de contraintes logistiques notamment, aucune force africaine ne semble en mesure de se déployer avant septembre, d'où la possibilité que les puissances mondiales décident d'agir plus tôt, a noté un diplomate onusien. En visite à Bamako, l'envoyé spécial de l'ONU pour le Sahel, Romano Prodi, a déclaré jeudi: "Si l'offensive se poursuit, je pense que la communauté internationale prendra une décision d'urgence."

 

Source : Lemonde.fr

 

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