Le nombre d'embauches en CDD de moins d'un mois est passé d'un peu plus de 1,5 million par trimestre en 2000 à plus de 4 millions en 2016, selon l'Unedic, le gestionnaire de l'assurance-chômage.
Les contrats de travail très courts sont de nouveau sous la lumière. Mercredi, lors d'une réunion de travail, patronat et syndicats ont épluché ensemble plusieurs études sur le sujet.
Premier constat, le nombre d'embauches en CDD de moins d'un mois a plus que doublé en quinze ans, passant d'un peu plus de 1,5 million par trimestre en 2000 à plus de 4 millions en 2016, selon l'Unedic, le gestionnaire de l'assurance-chômage. Les recrutements en CDD plus longs, en revanche, n'ont pas bougé. Ce sont en fait très souvent les mêmes personnes qui accumulent les CDD dans les mêmes entreprises. Ainsi, en 2012, 84 % des CDD de moins d'un mois - et 69 % de l'ensemble des CDD - étaient des réembauches par un ancien employeur. Trois secteurs sont particulièrement friands de cette pratique : l'hébergement restauration, les activités spécialisées scientifiques et techniques, l'hébergement médico-social. En 2013, 250.000 personnes, dont deux tiers de femmes, enchaînaient ainsi des CDD très courts.
Tout aussi inquiétant, seul un CDD sur cinq (20 %) se transforme aujourd'hui en CDI, contre un sur quatre (24 %) avant la crise de 2008, selon France Stratégie, un organisme rattaché à Matignon.
Ces données sont au cœur des discussions qui animent patronat et syndicats depuis un an. En juin 2016, ils n'étaient pas parvenus à s'accorder sur une réforme de l'assurance-chômage, en raison de leur divergence sur ce point. L'ensemble des syndicats réclamaient a minima un système de bonus-malus, voire une taxation des contrats courts, afin d'inciter les entreprises à en limiter le recours. Le patronat s'y était opposé, actant ainsi l'échec de la négociation.
Depuis décembre, les partenaires sociaux ont repris date, dans l'espoir de parvenir à un accord avant la présidentielle. Ils se rencontrent de manière informelle afin d'établir «un diagnostic partagé» sur le marché du travail et l'assurance-chômage, selon l'expression de Pierre Gattaz, le président du Medef.
Après ces discussions, patronat et syndicats décideront le 15 février de rouvrir, ou non, formellement une nouvelle négociation.
Source : Le Figaro.fr
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