Marine Le Pen et sa nièce Marion remportant chacune une région en décembre prochain ? Certains élus LR réunis à Reims pour leurs journées parlementaires, ne le redoutent pas.
Chez « les Républicains », on ne sait jamais trop quelle est la part de sincérité, quelle est celle de calcul. On ne sait donc pas si l'hypothèse d'une victoire du FN aux régionales les terrifie ou les excite. Ce que l'on sait en revanche, c'est que beaucoup, en ces journées parlementaires du parti à Reims, n'ont que le mot « Le Pen » à la bouche.
Marine au Nord, Marion au Sud, et ces yeux teintés d'horreur lorsqu'est évoquée la possible victoire des deux femmes en décembre prochain. Et pourtant, l'insistance de certains à en parler, deux mois avant, pourrait laisser penser qu'ils l'appellent de leurs vœux. Ainsi, Bruno Le Maire tire déjà les conclusions du match : « si le FN gagne, ne serait-ce qu'une seule région, la droite ne pourra pas dire qu'elle a gagné. » Il s'en défend, mais difficile de ne pas voir ici l'ancien ministre de l'Agriculture savonner la planche de son président de parti. Priver Nicolas Sarkozy d'une éclatante victoire aux régionales n'est-il pas le meilleur moyen de lui faire louper le début des primaires ?
Un ancien ministre, filloniste de son état, est également peu optimiste pour l'issue des élections: « Si Marine Le Pen gagne, elle prend une option sérieuse pour le second tour de la présidentielle. Si Marion Maréchal-Le Pen gagne en PACA, il sera impossible de prétendre à une victoire. » Las, les ténors de la droite connaissent trop bien la vie politique et ses commentateurs pour savoir qu'une victoire du FN, ne serait-ce qu'une seule sur treize régions, gâcherait la fête, voire l'annulerait tout court.
« Séisme politique » pour Le Maire, « catastrophe pour la France » selon la sénatrice juppeiste Fabienne Keller, la victoire de Marine Le Pen n'en est pas moins « entrée dans les mœurs » à l'ex-UMP, si l'on en croit un ténor du parti. Un sénateur proche de Nicolas Sarkozy place à huit régions repeinte en bleu le seuil minimal pour la droite.
Comme s'il voulait dédramatiser la question, Nicolas Sarkozy, n'a qu'à peine évoqué le sujet dans son discours de clôture. C'était pourtant lui qui, il y a quelques semaines, admonestait ses futurs adversaires en ces termes : « les régionales d'abord, la primaire ensuite. »
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