Le rapport choc sur les incidents de la Saint-Sylvestre en Île-de-France

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Si les Français(es) se mobilisaient contre la corruption et le racket des intérêts de la dette... Peut-être qu'on aurait une police avec suffisamment de moyens ? En attendant, les personnes qui vivent dans ces zones de non droit n'ont qu'à pleurer leur véhicule et payer leurs impôts locaux...

Des policiers sur les Champs-Élysées, lors de la soirée de la Saint-Sylvestre - Crédits photo : GUILLAUME SOUVANT/AFP

EXCLUSIF - Tirs de mortiers, course-poursuite sur l'autoroute, chien d'attaque neutralisé... Le document, que le Figaro a pu consulter, répertorie minutieusement les nombreux incidents qui ont émaillé la nuit du 31 décembre au 1er janvier.

Le «bilan du dispositif de sécurisation» de la «Saint-Sylvestre 2017», dont Le Figaro a eu connaissance, se suffit à lui-même. On y découvre ce que veut dire un «soir de fête» pour la seule région Île-de-France, qui a connu de nombreux incidents dans la nuit du 31 décembre au 1er janvier.

L'affaire de Champigny ? Elle y figure, mais seulement en quelques lignes, dans un rapport de 17 pages qui fourmille d'indications, de tableaux et de chiffres sur les faits signalés. Nous l'avons agrémenté d'une carte des incendies de véhicules pour mieux visualiser les secteurs où les forces de l'ordre ont dû intervenir.

Jets de projectiles et tirs de mortiers

Ce soir-là, sur Paris et les trois départements limitrophes (92, 93, 94), «à retenir : 2936 effectifs engagés dont 2698 sur la voie publique et les transports et 238 en charge du suivi judiciaire», mais aussi «6,5 unités mobiles engagées, 213 interpellations réalisées (202 en 2016), 168 mesures de garde à vue (168 en 2016), 163 véhicules incendiés (134 en 2016) dont 53 endommagés par propagation (51 en 2016), 25 jets de projectiles dont 6 mortiers tirés contre les forces de l'ordre (8 en 2016 dont 2  mortiers), 3 policiers blessés (2 en 2016), pas d'affrontement direct entre groupes (comme en 2016)».

Le «récapitulatif des violences urbaines», inséré dans le document, fait état de 110 «foyers» d'incendies de véhicules, auxquels il faut ajouter 53 véhicules «endommagés par propagation». S'y ajoutent 18 feux de poubelles, 25 jets de «projectiles», le plus souvent sur la police.

À Paris même, il est mentionné qu'à «20h50, à l'angle de l'avenue des Champs-Élysées et de la rue Balzac, les gendarmes mobiles ont arrêté sept individus qui jetaient des canettes dans la foule. Les victimes n'ont pas pu être identifiées. Les mis en cause, de nationalité afghane, en situation irrégulière, ont été placés en retenue administrative».

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Un employé du Fouquet's blessé à l'arme blanche

Dans le VIIIe, angle des Champs et de Marigny, «lors du déplacement pédestre d'un homme politique, les policiers (...) ont interpellé un individu qui s'approchait de la personnalité en vociférant». Contrôlé, l'individu faisait l'objet d'une «fiche S», car «en relation avec la mouvance anarcho-autonome susceptible de se livrer à des actions violentes».

Le rapport évoque également un employé du Fouquet's blessé à l'arme blanche, alors qu'il voulait s'interposer dans une bagarre. Une agression sexuelle est aussi à déplorer contre une serveuse de bar, rue de Lappe (XIe).

En banlieue, destructions et dégradations sont légion. À Châtenay-Malabry (Hauts-de-Seine), la police a pris en chasse une Audi A3, avec quatre hommes à bord et un chien d'attaque. Course-poursuite jusqu'à l'A 104. Après avoir percuté une voiture de police, les fuyards sont stoppés. Il faut abattre le chien qui «a saisi la main gantée d'un policier». Retrouvés dans l'Audi : «20 g de résine de cannabis.»

La police a eu aussi maille à partir avec une bande à Stains (Seine-Saint-Denis) : «Usage de LDB 40 (NDLR : lanceur de balles de défense), à cinq reprises, et de grenades MP7, à quatre reprises, pour se désengager». Les effectifs de la petite couronne parviennent ce soir-là à prendre sur le fait plusieurs incendiaires, notamment à Saint-Denis (Seine-Saint-Denis), à Gentilly et Clichy-la-Garenne (Hauts-de-Seine), ainsi qu'à Choisy-le-Roi.

«Guet-apens»

En grande couronne, où 87 véhicules ont brûlé, la police doit se défendre à Dammarie-les-Lys (Seine-et-Marne). Là, il faut faire «usage de trois tirs de MP7 et cinq tirs de 40/46 pour disperser les hostiles (sic)». À Orsay (Essonne), selon le rapport de la préfecture, on signale une «rébellion lors d'une interpellation en marge d'une soirée de la commune», tandis qu'à Arpajon les «équipages TI 700 et TV 350» de la police interpellent «deux individus en train de prendre la fuite à proximité de l'incendie de trois gros containers à ordures. L'un d'eux est notamment trouvé en possession de trois briquets encore chauds».

Et il y en a des tableaux entiers ! Les faits sont soigneusement répertoriés, ville par ville, par heure ensuite, selon la qualification de l'infraction, le nombre d'interpellations, de blessés et le type de dégâts.

Sans oublier les «observations» à la marge. On y apprend ainsi qu'à Sevran (Seine-Saint-Denis), la Brigade de soutien des quartiers (BSQ) a eu droit, elle aussi, à des «jets de projectiles», à la suite d'un «guet-apens». À Houilles (Yvelines), scénario à peine différent, nécessitant «cinq tirs de Flash-Ball et un tir de Cougar», ce lanceur de grenades utilisé pour éviter le contact avec les assaillants. N'oublions pas le machiniste de la société de bus Kéolis «aspergé de lacrymogène par plusieurs individus», à Clichy-la-Garenne.

C'était le réveillon de l'an neuf pour la seule Île-de-France. Mais un autre rapport, plus fourni encore, était sur le bureau du ministre de l'Intérieur, le 1er janvier aux aurores, pour y détailler la situation dans le reste de la France. Avec trois fois plus d'incidents qu'à Paris. Un soir de violence ordinaire.

 

Source : Le Figaro.fr

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