Le refus de l’austérité ne mobilise plus des Grecs résignés

Vu comment ils ont été trahis ça se comprend, mais ça n'en reste pas moin dégueulasse... Ils feront pareil en France...

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La Grèce devait vivre, jeudi 3 décembre, une nouvelle journée de grève générale, la deuxième en trois semaines. A l’appel des principaux syndicats de la fonction publique et du secteur privé, les administrations ou les hôpitaux devaient rester fermés, les bateaux ancrés au port et les avions stationnés au sol pendant au moins quelques heures.

Pendant plusieurs mois, les mouvements sociaux s’étaient faits discrets. Les organisations syndicales comme les Grecs laissaient une chance au premier gouvernement de gauche radicale (Syriza) jamais porté au pouvoir en Grèce de mettre en œuvre le programme anti-austérité. Mais en signant, le 13 juillet, un troisième plan d’aide introduisant trois nouvelles années d’austérité pour le pays, le premier ministre, Alexis Tsipras, a mis fin à l’état de grâce. Désormais, les arrêts de travail sectoriels se multiplient. Un jour les pharmaciens, un autre le personnel hospitalier ou les journalistes. Une première grève générale a déjà eu lieu le 12 novembre.

A deux jours de l’adoption du budget pour l’année 2016, les syndicats se mobilisent cette fois pour tenter de faire obstacle au nouveau train de mesures en cours de négociation avec les créanciers du pays. Ils rejettent notamment la réforme du régime des retraites qui doit être présentée au Parlement à la mi-décembre au plus tard, permettant ainsi le déblocage d’une tranche de prêt d’un milliard d’euros attendue avant le 31 décembre.

« Manifester ? Cela n’a plus aucun sens »

Athènes affirme se battre pour éviter de nouvelles coupes dans les pensions en introduisant plutôt une hausse des cotisations sociales, notamment patronales, mais les syndicats n’y croient plus. « Nous avons compris que ce gouvernement, comme les précédents, se plie au final à tout ce qu’imposent les créanciers », affirme Nikolaos Adamopoulos, président de la Fédération des fonctionnaires.

Les appels à la grève peinent néanmoins à mobiliser. Le 12 novembre, une majorité de Grecs étaient restés chez eux. « Pourquoi aller manifester ? Cela n’a plus aucun sens. Avant nous avions l’espoir que Syriza pouvait changer la donne, explique, entre regret et résignation, Matina, une institutrice qui a décidé de ne pas répondre à l’appel à la grève lancé par OLME, le syndicat des professeurs. Maintenant on sait que l’on a rempilé avec l’austérité pour encore au moins trois ans. Mais on a compris aussi que l’Europe ne nous avait pas laissé le choix. C’était ça ou à la porte de l’euro et ça, on n’y survivrait pas. »

Délicate équation pour Alexis Tsipras

De nombreux Grecs regardent désormais d’un œil quasi détaché les soubresauts du gouvernement Tsipras. Ils veulent avant tout un peu de stabilité pour reprendre leur souffle après une épuisante année électorale ayant compté pas moins de deux scrutins législatifs et un référendum. Aujourd’hui, alors que de nouveaux votes tendus s’annoncent dans les prochaines semaines, la majorité parlementaire du gouvernement est affaiblie. Deux des 155 députés de la coalition Syriza-ANEL (Parti des Grecs indépendants, partenaire de coalition) ont préféré démissionner en novembre plutôt que d’adopter de nouvelles mesures d’austérité. En Grèce, il faut 151 voix minimum (sur les 300 sièges que compte le Parlement) pour faire adopter une loi. Alexis Tsipras n’a donc qu’une étroite marge de manœuvre de deux députés. Il doit renforcer sa majorité.

Il courtise désormais presque ouvertement les neuf députés d’un petit parti – l’Union des centristes –, au risque de faire grincer des dents certains députés de sa propre formation. « Ce gouvernement est le seul à pouvoir passer les difficiles réformes dont notre système de pension a besoin car il peut contenir la rue et les autres partis devraient lui assurer de pouvoir faire passer ce texte au Parlement », estime Thanos Verémis, vice-président de la Fondation hellénique pour la politique européenne et étrangère.

Contenir la grogne sociale, tenir ses engagements vis-à-vis des créanciers de son pays et conserver l’unité de Syriza tout en élargissant sa majorité parlementaire : voilà une bien délicate équation pour Alexis Tsipras. Ce dernier assure pourtant que son objectif est de tenir jusqu’en 2019, date des prochaines législatives.

 

Source(s) : Le Monde.fr via notre contributeur anonyme

Information complémentaire :

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