Bonjour ! Alors la pêche à 12 heures du week end ? Bon, je vous avouerai que vu la gravité de la situation, la chose peut paraître totalement anecdotique, voire pourrait à la limite justement me faire rire. Mais il n’y a pas que le PS qui soit en crise de « confiance ». Car je vous confirme que notre succès ne se dément pas... Et en quelques mois le blog est passé de 2500 lecteurs unique journalier, à moins de 1000… !
Vous en tirerez vos propres conclusions, moi j’en ai tiré les miennes… ; )
Enfin, comme je le constate de par nos échanges de mails ou commentaires, il vaut mieux un petit public éveillé, que 40.000 visiteurs lobotomisés ; )
Allez, bonne journée.
Amitiés,
F.
Le vote de la confiance au gouvernement n'aura pas suffi, les critiques des députés se multiplient à l'encontre du plan d'économie de 50 milliards d'euros proposé par Manuel Valls et François Hollande. Et les menaces à la dissolution ont le don d'énerver un peu plus ces parlementaires désemparés face à l'hostilité des Français.
Hier après-midi, l'ambiance était pesante au groupe socialiste de l'Assemblée Nationale – « tendue », « space », nous confient des députés – alors que Michel Sapin, le ministre des Finances, et Christian Eckert, le secrétaire d'Etat au Budget, étaient venus « expliquer » le prochain plan d'économies de 50 milliards d'euros décidé par le gouvernement, et qui doit passer devant les parlementaires le 29 avril pour un vote consultatif. Devant une centaine de députés exaspérés, l'exercice fut laborieux : « Le gouvernement manque décidément de savoir-faire avec les députés. Sapin nous a refait l'interview du Monde. Ça ressemblait à une leçon inaugurale d'économie trop longue », glisse un parlementaire.
Les menaces de dissolution passent mal
Comme devant les Français, la « pé-da-go-gie » était donc une nouvelle fois à l'honneur. La députée du Finistère, Chantal Guittet, fut l'une des premières à ouvrir le bal des critiques : « On en a assez d'entendre des leçons d'économies ! », lança-t-elle. Mais c'est surtout les menaces de dissolution lancées par l'exécutif qui passent (très) mal parmi les députés de la majorité. « Ces menaces de dissolution et de sanction sont insupportables », critiqua ainsi Razzy Hammadi, député de Seine Saint-Denis. «La dissolution n'est pas une menace, ça serait une conséquence », tenta de lui répondre Bruno Le Roux, le président du groupe socialiste, que l'on sent bien à la peine ces derniers jours pour contenir la colère de ses troupes.
La preuve ? Matthias Fekl, député du Lot-et-Garonne, loin d'être un « frondeur », lui rétorqua une réponse cinglante : « La deuxième conséquence serait que la question des primaires ne se poserait pas en 2017, mais dès cette année ! ». Même réaction de la part de Sébastien Denaja, député de l'Hérault : « En période de quinquennat, une dissolution ratée est égale à une démission ». Pour ces députés, l'outil de la dissolution – qui a toujours été un aveu de faiblesse sous la Vème République – est une vieille ficelle qui ne marche plus dans le cadre du quinquennat.
Une telle menace, c'est pourtant François Hollande, lui-même, qui l'a avancée, selon des propos rapportés par Le Nouvel Observateur : « Si les députés continuent, ils ne devront pas s'étonner que leur mandat soit raccourci ». À sa suite, le nouveau Secrétaire d'État aux relations avec le Parlement, Jean-Marie Le Guen, ancien député de Paris, n'a pas hésité à appeler plusieurs députés en utilisant cette même menace.
L'abstention gagne des députés
De son côté, le Premier ministre Manuel Valls tente d'amadouer les députés en proposant quelques petits aménagements à son plan de 50 milliards, notamment sur les petites retraites. Mais ces propositions cosmétiques ne plaisent guère au député Laurent Baumel, chef de file de la Gauche populaire, qui a annoncé hier sur Twitter qu'il s'abstiendrait mardi 29 avril lors du vote consultatif sur le plan d'économies et la trajectoire budgétaire : « Audition de M. Sapin. Pas d'inflexion sérieuse de la politique budgétaire. La déroute des municipales n'a servi à rien. Cette fois, je ne vote pas ». C'est également le choix de Christian Paul, qui fait partie des députés à avoir proposé un plan d'économies alternatif à hauteur de 35 milliards d'euros, comme il l'a annoncé sur LCI : « Je ne vote pas, je vais vous dire pourquoi. Qu'est ce que nous cherchons? Le bon chemin pour l'économie française et une ligne juste pour les Français. Aujourd'hui le dosage n'est pas le bon ».
Un nouveau test de confiance
Sur la forme, le député Matthias Fekl tente pourtant de temporiser, tout en maintenant ses critiques sur le fond : « Il est important de ne pas en faire un bras de fer entre le Parlement et le gouvernement. Il est tout à faire normal que le Parlement prenne toute sa place dans l'élaboration de ce plan. C'est quand même nous qui sommes sur le terrain ! Mais il est clair que le gouvernement ne doit pas baisser les bras sur la réorientation de la politique européenne, et la gauche doit toujours veiller à la réduction des inégalités, même en période de crise ».
Et le député de citer la question des petites retraites, les bas salaires de la fonction publique, les allocations sociales, et le plan pauvreté. Député de l'Ardèche, Olivier Dussopt, signataire comme une centaine de ses collègues, d'un nouveau « contrat de majorité », constate : « En réalité, personne n'a envie d'une crise politique. D'ailleurs, personne ne conteste qu'il faut réduire les déficits. Mais il y a un certain nombre de députés qui demandent à faire attention à la justice sociale, et à ne pas étouffer la croissance ».
Reste que ces probables (petits) aménagements ne pourront être inscrits que dans loi de finances rectificative prévue en juin. Le vote de mardi – seulement consultatif – n'en est pas moins pour autant politique à quelques semaines des élections européennes. Pour les députés socialistes, c'est une manière de tester une nouvelle fois la légitimité de Manuel Valls et François Hollande : « Jusqu'à présent, le gouvernement a parlé aux parlementaires comme si on était ses enfants. Je crois au contraire qu'avec le quinquennat, on est arrivé au bout de cette logique de la Vème République. Et l'exécutif gagnerait à écouter sa majorité plutôt que de la museler », conclut Matthias Fekl. Mais pour cela, il faudrait peut-être que le gouvernement commence par écouter les Français... plutôt que Bruxelles.
Source : Marianne.net
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