« Les femmes ne sont pas des proies » : l'Allemagne s'insurge après la vague d'agressions sexuelles

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Panneau informant le public de la présence éventuelle de pickpockets devant la cathédrale de Cologne, en
Allemagne, le 5 janvier 2016 | REUTERS/Wolfgang Rattay

Les déclarations politiques se multiplient en Allemagne après une vague d'agressions sexuelles et de vols à la tire qui a frappé Cologne durant la nuit du Réveillon. Plus de quatre-vingt-dix plaintes ont été déposées.

«Cologne est choquée», titre Der Spiegel. Et c’est désormais toute l’Allemagne qui est sous le choc. Dans la nuit du 31 décembre au 1er janvier, des agressions sexuelles en masse ont eu lieu à Cologne parmi la foule rassemblée devant la gare centrale et sur le parvis de la cathédrale pour admirer les feux d’artifices. D’après les témoignages recueillis par la police et par la presse allemande, environ un millier d’hommes, qui « d’après leur apparence physique seraient originaires des pays arabes ou d’Afrique du Nord », ont lancé des pétards et des feux d’artifice sur la foule et attaqué en groupe des dizaines de femmes, touchant leur poitrine ou leurs parties génitales tout en subtilisant leurs smartphones, portefeuilles et autres objets de valeur, comme le rapporte le quotidien Süddeustche Zeitung. Une femme s’est même fait arracher ses sous-vêtements, et au moins une plainte pour viol a été déposée, d’après Die Zeit.

Plus de quatre-vingt-dix plaintes ont été déposées auprès de la police de Cologne, parmi lesquelles au moins une quinzaine pour agression sexuelle. L’hebdomadaire Focus diffuse une vidéo amateur tournée sur les lieux, alors en plein chaos, où ont eu lieu ces agressions de masse.

Un scénario similaire a été également observé à Stuttgart et à Hambourg, où plusieurs jeunes femmes ont été victimes d’attouchements sexuels de la part d’hommes s’attroupant autour d’elles dans le quartier festif de Sankt-Pauli et ont constaté après coup qu’elles avaient été volées.

«Dimension nouvelle de la criminalité organisée»

Le ministre de la Justice allemand, Heik Maas (SPD), parlait ce mardi 5 janvier au matin dans la presse allemande d’une « dimension totalement nouvelle de la criminalité organisée », comme le rapporte l’hebdomadaire Der Spiegel. Il a prôné la fermeté à l’égard des auteurs de ces violences, insistant sur le fait que tous les coupables « doivent faire l’objet d’une enquête approfondie et doivent rendre des comptes » :

« Nous ne pouvons pas tolérer que des gens soient livrés sans défense à une telle violence dans nos villes. »

Seules cinq personnes ont été arrêtées sur les lieux du drame, rapportait le 3 janvier le quotidien local General-Anzeiger. La police allemande analyse en ce moment le matériel vidéo fourni par les caméras de surveillances installées autour et à l’intérieur de la gare centrale de Cologne pour identifier les coupables.

La ministre allemande de la Famille, Manuela Schwesig (SPD), a également tenu des propos fermes à l’égard des coupables, rappelant que « les femmes ne sont pas des proies. Les attaques visant les femmes, quel que soit leur genre, nous ne les tolérons pas ».

Risque de stigmatisation

Elle a également souligné que, « dans [cet] État de droit, les coupables et les crimes font l’objet d’une enquête et sont jugés indépendamment de leur religion et de leurs origines, et c’est aussi le cas ic i». Plusieurs responsables politiques des partis d’opposition se sont en effet élevés contre le risque de stigmatisation des réfugiés, à l’instar de Claudia Roth, ancienne présidente des Verts allemands, qui a déclaré à la chaîne de télévision WDR :

« On ne peut pas dire “ cela est typique de l’Afrique du Nord ”, “ cela est typique des réfugiés ”. »

Comme le rappelle d’ailleurs Der Spiegel dans la dernière mise à jour de son article sur le sujet, rien ne prouve encore que ces hommes sont des réfugiés.

Malgré le caractère exceptionnel et gravissime de ces agressions de masse, la police de Cologne a étrangement indiqué le 1er janvier à 8h57 sur son site internet que la nuit de la Saint-Sylvestre s’était déroulée « calmement », « comme l’an passé », fait remarquer le quotidien Die Welt. Ce n’est que trois jours après les faits, lundi 4 janvier, qu’elle a consenti à organiser une conférence de presse au sujet de cette vague d’agressions. Ce couac de communication lui vaut désormais de nombreuses critiques sur les réseaux sociaux, comme sur la page Facebook officielle « Polizei NRW Köln », où les commentaires critiques s’amoncèlent.


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