Les Français, malades de leurs politiques

Décidément je vous adore ! Pas la peine de chercher plus loin les origines de mon humour noir, après votre vision décapante sur le monde. L'actualité n'aurait pas été complète sans ce petit focus sur la France, et à l'heure où Crashdebug passe les providentiels 60,000 visiteurs (eh oui, sans vous on ne sert à rien), nous ne sommes certes pas surpris mais décontenancés par l’ampleur du phénomène… Jugez plutôt…

Vous êtes à 34 % plutôt optimistes pour votre avenir, et à 61 % vous pensez que l'on peut faire confiance aux autres.

Mais seulement 21 % restent fidèles à notre généralissime N. Sarkozy. Alors que 56 % des Français ne croient plus ni en la gauche, ni en la droite.

Et c'est là que ça se gâte, car à la question : 'pensez-vous que les politiques se préoccupent beaucoup de vos soucis' vous n'êtes que :
2 % à répondre oui ! Car à 43 % vous pensez qu'en France la démocratie a du plomb dans l'aile.

Et justement c'est ce qui me rend entre autre fier de vous, car dans ces circonstances trompeuses vous restez heureusement méfiant à 68 % vis-à-vis de la facilité, à savoir : Le Piège Le Penniste...

Car vous ne gobez pas les couleuvres ! Et vous êtes réalistes en jugeant à 47 % que le système capitalise est 'mouru' et doit être réformé en profondeur !

Je me répète, mais j’ai des indices de réflexion pour vous ! Dans la personne providentielle de Jean-Pierre Chevènement ou du mouvement de l’... ou encore (mais elle est pour l’Europe) Eva Joly.

Je vous laisse découvrir ce sondage/slide de Sciences Po et du CNRS, car il est désopilant et vaut un steak ; )

Jamais la défiance envers les politiques, de tous bords, n'aura été si forte. Tous pourris et tout le monde dans le même sac, allez, zou !

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Que les Français doutent de leurs politiques, ce n'est pas nouveau, mais alors qu'on pensait toucher le fond de la défiance, le fossé continue de se creuser comme le montre le dernier baromètre de confiance (de défiance devrait-on dire) des Français envers leurs politiques.

Un baromètre réalisé par OpinionWay pour le Centre de recherches politiques de Sciences Po (Cevipof) et l'Institut Pierre-Mendès-France. Une étude conduite du 7 au 22 décembre 2010 auprès de 1501 personnes âgées de plus de 18 ans, et dont Le Monde publie les résultats.

Mais comment pourrait-on s'étonner de ce que les Français soient à ce point déçus de ceux qui sont supposés les diriger ?
"Plus belle la vie", la série de France 3 fait de meilleurs scores que le 20 heures, est-ce étonnant ? Non.

Les Français, malades de leur politique, ne croient plus aux promesses jamais tenues, et se désintéressent complètement des bisbilles qui agitent les marigots politiciens, mais curieusement pas de la politique elle-même qui continue à les passionner à 58 %.
Populiste diront les uns, démago, diront les autres, il n'empêche, c'est peut-être démago ou populiste de le dire, mais le constat est là, 83 % des Français estiment que les politiques ne se préoccupent pas de leur avis.

Comment s'intéresser à la vie politique française quand on a le sentiment que la seule chose qui les intéresse, c'est leur nombril ? et non le nôtre ? Nous sommes en 2011, et je ne sais pas pour vous, mais moi j'ai l'impression que les présidentielles, c'est demain, et qu'on me bassine avec depuis des mois, encore plus d'un an encore à tenir et je suis déjà overdosée de la présidentielle.
La vie politique semble se résumer à cela, bosser dur (?) pour être élu, et sitôt élu, ne penser qu'à l'élection suivante,et ainsi de suite, pendant 30 ans, service minimum.

Des politiques éloignés des préoccupations quotidiennes, autocentrés sur leurs carrières quand nous, on s'en tamponne le coquillard de leurs petites trahisons entre amis et de leurs calculs et autres stratégies électorales. De savoir qui veut être calife à la place du calife, de qui aime qui, se rallie à qui, tourne le dos à qui.
Quand ce qui nous préoccupe, nous, c'est le coût de la vie, qui monte, nos salaires, qui ne montent pas, notre retraite, notre sécurité sociale, et notre avenir qui foutent le camp.
Quand eux, ces dirigeants supposés se préoccuper et prendre soin de l'intérêt de la France et des Français sont au-dessus de tout, des problèmes des Français comme de la loi.

La politique du "c'est pas moi, c'est ta soeur", comme pour l'affaire de Laetitia de Pornic, où Brice Hortefeux, fidèle à lui-même mais également semblable à ses collègues du gouvernement, préfère fustiger ses subordonnés, et promettre des sanctions que de reconnaître le manque de moyens qui a valu ces dysfonctionnements et surtout, assumer ses responsabilités de dirigeant !


Comme pour les pénuries d'essence, comme pour les pénuries de Glycol pendant les fêtes, comme pour tout, c'est pas moi, c'est ta soeur.
La politique des moulins à vents, où l'on annonce mesure, loi, organismes, commissions, la politique de la poudre aux yeux, celle du "Un fait divers, Une loi qui sert à rien et fait double emploi",

La politique des copains, du piston, du passe-droit, du pas vu pas pris.
Des petits arrangements entre amis, d'un ascenseur social définitivement bloqué au sous-sol tandis qu'en haut, ça distribue les hochets, et autres maroquins en veux-tu en voilà.
Quand même pris la main dans le pot de confiture des privilèges, des appartements de fonction, dépenses somptuaires, ou des délits d'initiés, ou quand ça dérape, est condamné, la seule chose qui se passe, c'est rien ou si peu que ça en devient indécent.

La politique spectacle, du show permanent, des paillettes, à l'image d'une femme de Président qui réalise aujourd'hui que finalement elle est plus droite bling bling que gauche bobo, mais comme disait l'autre, on pourrait dire qu'elle est surtout là où on la met.
Politique du paraître, politique des tabloïds, politique du Grand Journal de Canal plus où l'on vient se faire servir la soupe avec le sourire, de la peopelisation de nos élus, de la forme plutôt que le fond.

La crise ?
Elle plombe le moral des Français, qui n'a autour de soi des proches au chômage ? Qui n'est pas touché ? Qui n'a pas du mal à boucler ses fins de mois ? Tout le monde en souffre mais personne n'est responsable.

Mais comment ne pas être défiant à l'égard de ces mêmes politiques qui nous ont promis moralisation du capitalsme, contrôle voire arrêt de la spéculation et nous ont demandé de mettre la main à notre poche déjà percée pour renflouer les coupables mêmes de la débâcle financière, à savoir les banques, quand on apprend hier que le PDG de Goldman Sachs, une banque qui avait bénéficié de plusieurs milliards de dollars en 2008, a triplé son salaire pour le porter de 600 000 dollars par an, à 2 millions de dollars !

Et après on vient nous parler rigueur, la mine sevère, l'air grave, alors que jamais les écarts entre salaires des dirigeants et employés n'ont été si grands, les bénéfices si mal répartis, et les licenciements et délocalisations autant dirigés par le seul intérêt financier.

Comment ne pas être inquiet quand ces mêmes spéculations, notamment sur les matières premières vont provoquer hausses de prix et que rien, jamais rien n'est fait tandis qu'un peu partout dans le monde, émeutes de la faim se multiplient ?

Paroles, paroles, paroles, à droite bien sûr, notre président en tête qui multiplie les beaux discours, G20, G8, etc., des bien belles paroles, des discours vibrants sur un monde idéal, et qui mouline des bras, des épaules et de la langue, mais ne produit que du vent, mais à gauche aussi, où on a le sentiment que les idées proposées sont surtout celles qui vont dans le sens d'une victoire électorale, et rien d'autre, mais n'engagent toujours que les imbéciles qui continueraient à y croire.
56 % des Français ne croient plus ni en la gauche, ni en la droite. 13 % d'entre nous seulement font désormais confiance aux politiques, 20 % aux banques, 22 % au G20.

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Si 78 % des Français font confiance à leurs hôpitaux, ou 64 % à la police, le taux de confiance descend de suite à 43 % pour les grandes entreprises publiques, et quasi tous les taux sont en baisse.

Où sont les vrais engagements, mais également les vrais capacités de changement ?

Comment ne pas être défiant, comme près de 60 % des Français, envers tous les politiques, droite comme gauche quand on a le sentiment que c'est bonnet blanc et blanc bonnet ?
Populistes ? Démagos ? Ou juste désabusés ?


Comment ne pas être défiant devant un monde politique qui semble faire la preuve de son impuissance autant que de son manque de réelle volonté à changer notre monde et notre quotidien, mais nous fait quotidiennement la preuve par zéro.

 

Sources : CEVIPOF, Le Post

 

 


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