Les islamistes d'Ennahda refusent la dissolution du gouvernement

Après avoir mis à genoux l'Egypte, les islamistes s'attaquent à la Tunisie... Et dire que c'est nous qui avons mis le ver dans la pomme en Libye, il serait bien que la France (et les autres pays) assument leurs responsabilités dans ce chaos.

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Manifestation devant l'ambassade de Tunisie à Paris dans la soirée du 6 février, après l'assassinat de
Chokri Belaïd. | AFP/MEHDI FEDOUACH

Le parti islamiste Ennahda, principale formation politique en Tunisie, a refusé, jeudi 7 février, la dissolution du gouvernement voulue par le premier ministre, Hamadi Jebali, issu de ses rangs, et veut poursuivre les discussions sur un éventuel remaniement. "Le premier ministre n'a pas sollicité l'opinion de son parti", a déclaré le vice-président d'Ennahda, Abdelhamid Jelassi, l'un des fondateurs du parti qui demeure son secrétaire général. "Nous croyons nous, à Ennahda, que la Tunisie a besoin aujourd'hui d'un gouvernement politique. (...) Nous allons poursuivre les discussions avec les autres partis sur la formation d'un gouvernement de coalition", a-t-il ajouté.

Hamadi Jebali a annoncé mercredi sa décision de former un "gouvernement de compétences nationales" composé de technocrates "n'appartenant à aucun parti et travaillant pour l'intérêt de la nation". Il a également promis d'organiser rapidement des élections pour tenter de calmer les violentes manifestations provoquées par l'assassinat de l'opposant Chokri Belaïd.

M. Jebali n'a donné cependant aucun calendrier concernant la formation du nouveau gouvernement. Des voix ont commencé à s'élever dans l'opposition pour réclamer la dissolution de l'Assemblée nationale constituante (ANC) qui depuis 15 mois ne parvient pas à rédiger de Constitution faute de compromis réunissant les deux tiers des députés.

UN OPPOSANT SOUS PROTECTION POLICIÈRE

Le chef du Parti républicain tunisien, Ahmed Nejib Chebbi, opposant historique sous le régime de Ben Ali et aujourd'hui chef d'un parti centriste opposé aux islamistes au pouvoir, a affirmé qu'il était "menacé". "Le ministère de l'intérieur m'a officiellement informé il y a déjà quatre mois que j'étais sur une liste de personnalités à assassiner. Le président de la République m'a accordé une garde depuis trois ou quatre mois", a-t-il déclaré sur RTL. M. Chebbi dénonce "les groupes extrémistes religieux qui se sont attaqués aux galeries d'art, aux manifestations politiques, aux artistes, aux restaurants, aux bars. Ils veulent établir une dictature religieuse violente, donc ils me prennent pour un ennemi à abattre, a-t-il dit. Le changement de gouvernement nous permet d'espérer une nouvelle situation."

rtl1_normal.jpgRTL France @RTLFrance

Ahmed Nejib Chebbi, chef du parti républicain tunisien : "Je suis moi aussi menacé" http://minu.me/87m3 

 


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